Je n’ai pas de volonté | Conseils & bienveillance

Dans cet article de mon podcast sur l’alimentation, nous allons parler d’un sujet très cher à mes yeux : la volonté. Quand je discute avec vous, que ce soit via mon compte Instagram, mon groupe Facebook, ou dans le cadre de mes accompagnements pour vous aider à vous réconcilier avec la nourriture et à manger en pleine conscience, une des phrases que j’entends le plus souvent – ou en tout cas très souvent, c’est : « Je n’ai pas de volonté ». Ça peut être « Je n’ai pas de volonté pour maigrir » ou plus largement « Je n’ai pas de volonté pour adopter de nouvelles habitudes », quelles que soient ces bonnes habitudes alimentaires à instaurer. C’est quelque chose qui me fait réagir, car, selon moi, c’est complètement faux. Je ne pense pas que vous puissiez vous définir entièrement par ces termes. Si vous avez, ne serait-ce qu’une seule fois, suivi un régime dans votre vie – et quand vous arrivez jusqu’à moi, c’est souvent le cas – et que vous l’avez tenu, même si ce n’était pas forcément assez longtemps à votre goût : vous avez eu de la volonté. Toutes vos réussites dans votre vie ont nécessité que vous fassiez preuve de volonté. Quand je vous entends me dire « Je n’ai pas de volonté », la première chose que j’ai envie de vous dire, c’est que je n’y crois pas, que ce n’est pas vrai, que ce n’est pas possible. Ainsi, ce que je vous propose dans cet article de mon podcast sur l’alimentation, c’est de décortiquer ce qu’est la volonté, quel est son fonctionnement, comment elle s’entraîne, etc. Vous serez ainsi mieux armée pour mettre en place de nouvelles habitudes alimentaires, que ce soit pour adopter une alimentation plus équilibrée, plus en lien avec vos besoins et envies ou pour manger en pleine conscience. La plupart des informations que je vais vous partager sont tirées d’un livre qui m’a vraiment fait avancer dans ma réflexion sur ce sujet : « L’instinct de volonté » de Kelly McGonigal. Sorti aux États-Unis en 2012 et en France en 2017, il est relativement récent. Il m’a vraiment apporté des éclairages très importants sur le fonctionnement de notre volonté : à mon tour de vous les partager !

Quel est le fonctionnement de la volonté au niveau du cerveau ?

Qu’est-ce que la volonté ?

Avant de commencer à partager avec vous le contenu de ce livre, commençons par une définition. J’ai tout simplement ouvert le Larousse, et voici ce qu’on peut y lire : la volonté est la « faculté de déterminer librement ses actes en fonction de motifs rationnels ; pouvoir de faire ou de ne pas faire quelque chose. » Un peu en-dessous, il est écrit que c’est la « disposition de caractère qui porte à prendre des décisions avec fermeté et à les conduire à leur terme sans faiblesse en surmontant tous les obstacles. Exemples : « Avoir une volonté de fer », « Une entreprise qui exige de la volonté ». » Personnellement, je trouve que ça ne donne pas envie, voire même que ça fait un peu peur ! Quand je lis : « conduire à leur terme sans faiblesse », « en surmontant tous les obstacles », je trouve que ça donne l’impression que la volonté, c’est quelque chose de vraiment costaud, de difficile ! Ce n’est pas exactement ainsi que je vois les choses, donc l’un de mes messages principaux avec cet épisode, c’est de faire redescendre la pression, par rapport à ce concept de volonté. J’ai vraiment envie de vous faire adopter un point de vue bienveillant, vous allez comprendre pourquoi.

Comment fonctionne la volonté au niveau de notre cerveau ?

Maintenant que nous avons étudié la définition, faisons un tour au niveau de votre cerveau, pour comprendre comment fonctionne la volonté ! Celle-ci dépend de notre cortex préfrontal. C’est la zone du cerveau située juste derrière notre front et qui se développe tout au long de notre enfance et jusque vers nos 25 ans. Les connexions commencent réellement à s’y construire aux alentours de l’âge de 7 ans. C’est d’ailleurs pour cela que cet âge est parfois nommé « l’âge de raison ». Un enfant de 3 ans, à l’inverse, est complètement aux prises avec son instinct, avec ses émotions, avec tout ce qui se passe dans une partie plus primitive de son cerveau. À partir de 7 ans et pendant l’adolescence – période pendant laquelle d’autres bouleversements rendent parfois l’irrationalité plus présente – jusqu’à l’âge d’environ 25 ans, le cortex préfrontal se développe. Cela nous permet, en tant qu’adulte, de prendre des décisions rationnelles. C’est ce qui nous différencie des animaux. Comme le dit en exemple Kelly McGonigal dans le livre : vous ne verrez jamais votre chien mettre des croquettes de côté pour sa retraite ! Il n’y a pas de notion de prévision ou de raisonnement, chez les animaux. Le cortex préfrontal n’est pas présent chez eux. Chez l’être humain, il contrôle tout ce à quoi vous faites attention, ce à quoi vous pensez et même la façon dont vous vous sentez.

Il y a 3 régions dans ce cortex qui concernent la volonté. Les deux premières parties, ensemble, contrôlent vos agissements et vos comportements :

  • celle qui contrôle le pouvoir de faire, qui vous aide à poursuivre, par exemple, une tâche ennuyeuse ;
  • celle qui contrôle le pouvoir de ne pas faire, qui vous empêche de faire tout et n’importe quoi quand une émotion débarque. (Remerciez-là, par exemple, pour la dernière fois que vous n’avez pas repris de blanquette parce que vous n’aviez plus faim ni envie d’en manger ! Ou que vous n’avez pas décroché le téléphone alors que vous conduisiez.) 

La troisième région contrôle le pouvoir de “vouloir”, qui permet de rester centrée sur vos objectifs à long terme lorsque vous êtes tentée de ne pas honorer vos engagements. C’est la partie du “pourquoi”. Voilà donc pourquoi, justement, c’est important, lorsque vous vous fixez des objectifs, de réfléchir à pourquoi vous allez continuer à vouloir les atteindre.

Comment l’instinct vous amène à penser « Je n’ai pas de volonté » ?

Peut-être vous demandez-vous ce que sont devenues ces 3 régions de votre cortex, alors que vous faites tout le contraire de ce que vous souhaiteriez à long terme ? Par exemple : vous souhaitez ne pas finir la tablette de chocolat lorsque vous la commencez. Le « pourquoi » de cette volonté, sa raison d’être à vos yeux, est de ne plus être incontrôlable face au chocolat. Pourtant : vous la terminez quand même. Alors, que s’est-il passé ? La réponse n’est pas que vous n’avez pas de volonté ! Le cortex préfrontal, qui s’est développé il n’y a pas si longtemps que cela à l’échelle de notre évolution, vient “seulement” compléter ce qui existe depuis plus longtemps dans notre cerveau et qui tient plus de l’instinct, de la survie, des pulsions. Ces instincts sont toujours là parce que nous en avons besoin pour survivre, mais ils nous jouent parfois des tours. Ainsi, nous avons été conçus pour être attirés par le sucre et le gras parce que ce sont les aliments qui apportent le plus d’énergie. Ça, c’est parce que les périodes de disette ont été fort nombreuses depuis la nuit des temps, comparativement à notre ère moderne où la nourriture est facile à trouver – pour la plupart d’entre vous qui m’écoutez, en tout cas. Il nous suffit de descendre au supermarché s’il manque quelque chose dans nos placards ou notre frigo. Nous n’avons pas à partir chasser ni attendre qu’une guerre soit terminée. En France, nous ne manquons, pour la plupart, pas de nourriture. Malgré cela, il y a une part instinctive de nous qui recherche de la satisfaction à court terme, et qui peut avoir des actions qui contredisent les objectifs de la partie plus rationnelle, qui réfléchit à long terme.

2 conseils pour faire passer votre volonté avant votre instinct

1.      Soyez bienveillante avec vous-même

Ce n’est donc pas le manque de volonté qui vous fait ne pas tenir les règles que vous vous êtes fixées. C’est un instinct ancré dans le cerveau humain depuis la nuit des temps. La bonne nouvelle, c’est que cette partie plus rationnelle, relative au « vouloir », est la part de volonté la plus puissante des 3 zones de volonté du cortex préfrontal. C’est elle qui va vous faire prendre des décisions qui vont dans le sens de ce qui est important pour vous à long terme. Cependant, adopter de nouvelles habitudes alimentaires, et même de nouvelles habitudes quelles qu’elles soient, cela demande du temps. Si vous observez les personnes autour de vous, qui ont réalisé l’objectif que vous vous êtes fixé, vous allez vous rendre compte qu’elles ne sont pas tout le temps en train de se torturer pour faire le choix qui ira dans la direction de leur objectif. Elles ne prennent pas leurs décisions de façon consciente. L’habitude est ancrée chez elles : la décision a été prise il y a très longtemps.

Prenons par exemple le cas d’une personne qui a décidé de mettre du sport dans sa vie. Cette personne va courir chaque mardi après son travail. Elle a installé cette habitude. Selon les semaines, elle en a plus ou moins envie, mais elle y va parce que l’habitude est ancrée et non négociable. Elle ne reprend pas, chaque mardi, la décision d’aller courir. C’est comme « programmé ». Si vous poursuivez un but similaire, l’objectif, dans un premier temps, devra être d’entraîner votre volonté, d’entraîner cette part de vous qui est guidée par les objectifs à long terme. Ainsi, vous ne vous laisserez plus guider par vos instincts, par la partie qui veut de la gratification à court terme.

Lors de mes accompagnements, quand je parle aux femmes de ce phénomène-là, je leur décris ce petit-enfant de 3 ans, qui est à l’intérieur de nous et qui trépigne. Je trouve que cette représentation est très parlante, je le sais notamment pour avoir beaucoup observé des enfants de 3 ans qui trépignent, que ce soit les miens lorsqu’ils étaient petits, ou tous ceux que j’ai reçus à mon cabinet de psychotérapeute. Le petit-enfant de 3 ans est complètement aux prises avec la partie primitive de son cerveau. Son cortex préfrontal n’est pas développé et il est envahit par les émotions. Il ne peut pas les rationaliser, il ne peut pas prendre de recul. Il se les prend complètement en « pleine face », sans filtre. Vous avez sans doute tous en tête la classique scène du petit-enfant au supermarché, qui se roule par terre et qui hurle, parce qu’il a vu un jouet dont il a très très envie. L’adulte à ses côtés est très embêté, tout le monde regarde… Ce n’est pas le sujet, mais ça illustre le propos que je vous partage : dans ces moments-là, le rôle de l’adulte est d’aider son enfant à rationaliser et à gérer son émotion qui déborde. À l’intérieur de nous, il y a ce petit-enfant qui trépigne. Mais il y a aussi cet adulte, qui peut rationaliser et ramener la raison au centre. Vouloir quelque chose dans le long terme, c’est la force de volonté la plus grande. Dans ce cadre, vous rappeler constamment votre but, garder en tête pourquoi vous faites ça, c’est un levier très puissant. Pour continuer avec la métaphore du petit-enfant de 3 ans à l’intérieur de vous : la part adulte en vous peut parler à ce petit-enfant, à la façon dont vous le feriez avec un enfant réel, en vous mettant à genoux, à sa hauteur, en venant accueillir son émotion. Que ce soit le petit-enfant avec son jouet, ou cette part d’enfant à l’intérieur de vous qui a envie de finir la tablette de chocolat, il y a un besoin d’être écouté dans son émotion par l’adulte, par la part adulte en vous. L’idée est d’être bienveillante avec vous-même et d’accueillir votre émotion : « Je comprends, tu as envie de chocolat. Mais tu te souviens, ensemble nous avons décidé de diminuer la consommation de sucre ». À l’instar d’un adulte avec un enfant qui ferait une crise dans le magasin : « Je comprends, tu as très envie de ce jouet. Mais tu en as déjà pleins à la maison, c’était Noël il n’y a pas longtemps. Maintenant, il faut attendre ton anniversaire ».

En résumé, le premier conseil que j’ai envie de vous transmettre est de remettre le « pourquoi » de vos décisions au centre de vos actions. Laissez de côté les « Je n’ai pas de volonté » qui vous culpabilisent et ne sont pas représentatifs du fonctionnement de notre cerveau et prenez le temps de dialoguer avec les différentes parties de vous-même, qui ont des caractéristiques différentes.

2.      Prenez le moins de décisions possibles dans une même journée

La raison de ce second conseil est simple : prendre des décisions, c’est très fatigant ! L’image que j’aime utiliser est celle d’un réservoir qui se vide petit à petit, au fur et à mesure des décisions que vous prenez. Des décisions, grandes ou petites, vous en prenez à longueur de journée, et ce, dès le réveil : « Je me lève ou je reste encore 5 minutes au lit ? Je mange de la confiture ou pas ? J’ai faim ou je n’ai pas faim ? Je mets ce jean ou cette jupe ? Je prends le bus ou je vais à pied ? Je prends l’escalier ou l’ascenseur ? Je mange une salade ou une pizza ? », etc. Puis, plus tard dans la journée : « Je pars où en vacances ? Je garde mon calme ou j’engueule mon collègue ? » etc. Si bien qu’en général, en fin de journée, vous n’en pouvez plus de prendre des décisions, car vous avez épuisé votre réservoir de volonté.

Concernant les décisions relatives spécifiquement à l’alimentation : le fonctionnement est le même. Si vous avez suivi de nombreux régimes, que vous êtes encore dans un fonctionnement de contrôle de ce que vous mangez, que la nourriture occupe beaucoup de place dans votre tête, etc. : chacune des décisions sur ce sujet sera d’autant plus énergivore. Le soir, en rentrant du travail, vous aurez déjà beaucoup utilisé votre réservoir. Entre votre fatigue de la journée et toutes les décisions relatives à l’alimentation que vous aurez déjà prises, lorsqu’une envie de grignotage pointera le bout de son nez, votre réaction ressemblera probablement à : « Et puis zut, y en a marre ! »

Par conséquent, deux solutions s’offrent à vous :

  • Muscler votre capacité à prendre des décisions : en musclant votre cerveau et en renforçant votre force de volonté, vous pourrez gagner en rapidité et en capacité décisionnelle.
  • Moins faire appel à la volonté : en établissant des habitudes par exemple, ou en limitant d’office certains choix à moins de possibilités.
Je n'ai pas de volonté pour maigrir

3 actions concrètes pour dire adieu aux « Je n’ai pas de volonté » et bonjour à une volonté forte et entraînée

Maintenant que vous connaissez mieux comment fonctionne votre cerveau et quels sont les mécanismes qui interviennent lors d’une prise de décision, vous pouvez adopter une posture bienveillante envers vous-même. Vous avez également compris l’intérêt de diminuer le nombre de décisions prises dans une journée. Mais concrètement, comment faire ? Comment entraîner sa volonté et réussir à mettre en place de nouvelles habitudes pour enfin se réconcilier avec la nourriture ? Je vous propose 3 actions concrètes.

1.      Prendre soin de votre cerveau grâce à une bonne hygiène de vie

La première condition pour avoir une volonté forte est d’avoir un cerveau en forme. Muscler le cerveau et apprendre à le faire fonctionner plus rapidement : cela nécessite impérativement qu’il soit en forme. Cela passe, par exemple, par le fait de bien se reposer et de bien dormir. Avoir un sommeil suffisant et de bonne qualité permet de régénérer le cerveau et de faire en sorte qu’il soit capable d’intégrer de nouvelles informations et de les traiter. Vous avez d’ailleurs peut-être remarqué qu’il est plus facile de prendre des décisions le matin. Faire du sport est aussi une bonne hygiène de vie à adopter, à l’instar du sommeil. Je ne rentrerai pas dans le détail car ce n’est pas mon domaine de compétences, mais il existe des liens entre l’exercice physique et les capacités cognitives. Il en va de même pour les exercices de pleine conscience. Des études ont démontré, IRM à l’appui, que le cerveau est plus irrigué et que les connexions avec le cortex préfrontal sont plus développées chez les méditants, chez les personnes qui entraînent cette capacité d’attention. Pourquoi ? Parce que c’est là que la volonté prend sa source. En plus, méditer développe la concentration, c’est un des principaux bienfaits de cette pratique et cela favorise le sommeil. On se retrouve ainsi dans un cercle vertueux ! L’alimentation peut également jouer un rôle : portée sur le végétal, pleine de vitamines et de minéraux, elle sera plus saine pour le cerveau. Je ne rentrerai pas dans le détail là non plus, car la nutrition n’est pas mon domaine. Internet pullule de contenus à ce sujet, si besoin. 😉

2.      Utiliser votre volonté de façon intelligente

En réalisant les actions qui demandent le plus de volonté au moment de la journée où vous êtes le plus en forme

La seconde piste de travail que je vous propose pour que votre réservoir de volonté soit moins vite épuisé, c’est d’utiliser votre volonté de façon intelligente. Cela passe, par exemple, par le fait de prendre les décisions importantes le matin. Les idées sont alors plus claires, le cerveau est plus reposé. La volonté est reboostée, par rapport à la veille au soir. Au-delà de la seule prise de décision, la plupart d’entre nous auront plus de facilité à faire les actions qui demandent le plus de volonté le matin, justement parce que le réservoir est encore plein. Si faire une séance de sport vous demande beaucoup de volonté, ce sera probablement plus facile d’essayer d’y aller le matin que le soir après le travail, quand votre réservoir de volonté sera presque à sec. Observez quels sont les moments où vous avez le plus de volonté dans une journée, car nous ne fonctionnons pas tous de la même façon. Pour certains, la capacité à prendre des décisions et trouver de la motivation sera peut-être plus développée le soir !

En planifiant et en réalisant à l’avance ce qui peut l’être

Vous pouvez également travailler à vous simplifier la vie, pour économiser les décisions. Cela peut passer par la mise en place d’actions simples :

  • planifier votre menu à l’avance ;
  • préparer votre sac de sport ou votre tenue le soir ;
  • organiser votre semaine à l’avance ;
  • adopter une routine qui ne change pas.

La planification de manière générale permet vraiment de simplifier la prise de décision. Si, le dimanche, vous établissez un menu pour la semaine suivante, alors, en rentrant le soir, il ne vous restera qu’à regarder ce que vous avez écrit. Il n’y aura pas de décision à prendre. Vous vous épargnerez les questions telles que : « Qu’est-ce qu’on prépare ? Est-ce qu’on commande un truc ? Qu’est-ce qu’il reste dans le frigo ? J’aurai préféré ça… »

Je parlais, il y a peu, avec une cliente qui avait du mal à réaliser sa séance de sport après sa journée de travail. Puisqu’elle est actuellement en télétravail, je lui ai suggéré d’enfiler sa tenue de sport dès le matin, ou à la pause déjeuner. Ainsi, cette action-là est une décision à prendre en moins au moment décisif. Réfléchissez à ce qui peut vous aider vous à simplifier votre quotidien.

En instaurant les décisions importantes comme des impératifs

Pour les actions relatives à des objectifs importants pour vous : prenez les décisions à l’avance pour ne pas avoir à le faire à chaque fois. Faites-en un fonctionnement automatique, non-négociable. Ce peut être, par exemple :

  • « À la cantine, je prends toujours un fruit en dessert. »
  • « Tous les mardis, je vais courir avant le déjeuner. »

Prenez ces décisions une fois pour toutes et considérez-les comme des impératifs. Ainsi, vous ne vous poserez plus la question à chaque fois et ne serez pas bloquée dans l’inaction, dans l’indécision.

Je vais prendre le temps de faire un aparté sur la planification. Certaines personnes ont tendance à considérer que planifier, c’est perdre un peu de liberté. Ça peut être perçu comme quelque chose d’enfermant. À l’idée de mettre en place des menus pour toute la semaine, par exemple, ou de s’imposer une règle telle que « à la cantine, je prends un fruit en dessert », certaines personnes se chiffonnent : « Mais ça veut dire que si j’ai une autre idée, si j’ai envie d’autre chose, je suis coincée… » Non, bien sûr que non. Évidemment que vous pouvez changer quelque chose dans ce que vous avez planifié, si vous en ressentez le besoin. Il ne faut pas voir cela comme un carcan rigide, mais comme un outil. Adopter la planification, que ce soit pour s’organiser à l’avance ou pour se fixer une règle à respecter sans réfléchir pour une situation donnée, c’est se libérer d’un poids et être sûr de réaliser ce que vous voulez réaliser.

3.      Établir des habitudes

Observez vos comportements pour repérer ce dont vous avez besoin

Établir des habitudes, cela permet de ne pas se reposer la question à chaque fois, pour que l’esprit ne cherche pas à négocier et n’essaie pas de partir dans une autre direction. Cela prend du temps, de mettre en place des habitudes, surtout si l’émotionnel s’en mêle, mais selon moi, c’est vraiment ce qui peut le plus vous aider. Une bonne idée peut être de commencer par repérer tous les moments où vous devez faire des choix. Observez-vous pendant une journée, ou une semaine, et enquêtez. Prenez des notes. Observez votre fonctionnement, afin de déceler toutes les décisions, même minimes, que vous prenez au quotidien. Observez la façon dont vous le faites. Après cette phase d’observation, faites le bilan :

  • Quels ont été les choix que vous avez faits qui allaient dans le sens de vos objectifs à long terme ?
  • Quels sont ceux qui ont été plutôt dictés par l’enfant de 3 ans dont nous parlions plus haut ?

N’oubliez pas, pour cela, d’adopter une posture d’ouverture et de bienveillance vis-à-vis de vous-même, car nous vivons tous avec ce fonctionnement, avec ce petit-enfant de 3 ans. Nous prenons des décisions qui vont dans le sens de nos objectifs à long terme, et toutes et tous nous prenons aussi, parfois, des décisions qui nous en éloignent. Pour éviter cela, encore faut-il en avoir conscience, donc : observez, observez, observez ! Après cette phase d’observation et cette phase de « décorticage » de votre fonctionnement : réfléchissez à ce que vous souhaitez mettre en place. Quelles habitudes désirez-vous adopter pour les prochaines fois ? Qu’est-ce qui pourrait faciliter vos choix de faire ou de ne pas faire ?

N’oubliez pas que ce ne sont pas les “tentations” qui sont la cause de votre manque de volonté. Ce sont les pensées que vous avez en réaction à ces tentations. Ce croissant ou (encore elle !) cette plaque de chocolat n’y sont pour rien, dans le fait que vous avez envie de les manger. Ils ne vous crient pas « mange-moi, mange-moi ! ». Ce sont les pensées que vous avez par rapport à ces aliments-là, qui vous font prendre des décisions que ni vont pas dans le sens de vos objectifs à long terme. Pour mieux vous connaître, et donc mieux réagir, vous pouvez observer ce qui se passe quand vous perdez votre “self-control”. Quelle est l’impulsion qui vous fait le perdre ? Quelles sont ces pensées qui vous y amènent ? Quelles sont les émotions qui sont présentes quand vous tombez dans une action contraire à vos objectifs ? Mieux vous connaître aide à réfléchir à ce qui peut être mis en place pour faciliter vos prises de décisions, muscler votre volonté ou ne pas vider votre réservoir pour rien.

Avancez petit pas par petit pas

Avant de nous quitter, j’ai envie de vous parler des petits pas. J’entends par là toutes ces avancées, qui peuvent sembler minuscules à vos yeux, mais qui font que vous progressez dans la bonne direction. Prendre une nouvelle habitude ne peut pas se faire du jour au lendemain. Certaines d’entre vous veulent changer beaucoup de comportements en même temps. Moi, je vous conseille de ne (surtout) pas vous demander l’impossible. Commencez par les choses qui vous paraissent les plus simples. Changer passe par l’accumulation de petites actions, mises bout à bout. Si vous interrogez les personnes qui ont déjà pris les habitudes que vous visez, elles vous diront qu’elles ne se sont pas levées un matin, en décidant de changer une habitude, et y arrivant dès le début ! C’est petit à petit, petit pas par petit pas, qu’elles ont mis en place ces façons de faire. Commencez par une petite action, par ce qui vous parait faisable et facile, afin de laisser de côté les « Je ne vais pas y arriver ! C’est impossible pour moi ». Vous ne changerez pas un fonctionnement ancré en vous depuis des années, voire des dizaines d’années en quelques semaines ou quelques mois ! Je ne dis pas que ce n’est pas possible de mettre en place de nouvelles habitudes en peu de temps, mais plus elles sont ancrées, plus elles sont difficiles à modifier, plus cela pourra vous demander de temps. C’est normal, ne vous blâmez pas ! Soyez bienveillantes avec vous-mêmes, ne vous en demandez pas trop à la fois et ne vous infligez pas des pensées du type « Je n’ai pas de volonté ». Ce n’est pas que vous n’avez pas de volonté, c’est juste que ça demande du temps et du travail. Commencez par un petit pas, puis effectuez-en un autre, puis un autre. C’est ainsi que vous allez avancer et que dans un an, dans deux ans, vous pourrez regarder derrière vous et constater que « wouah quel chemin j’ai parcouru ! »

Si vous souhaitez creuser le sujet, vous trouverez encore beaucoup de pépites dans le livre de Kelly McGonigal “L’instinct de volonté”. Je le trouve extrêmement intéressant et pratico-pratique. Vous y trouverez des pistes, des idées pour entraîner votre volonté, et, surtout, des explications très déculpabilisantes sur notre fonctionnement. Je trouve que ce livre nous invite à nous replacer comme acteur·trice de ce processus de volonté, et ça fait du bien ! Vous avez réellement le pouvoir d’améliorer cela, de prendre le pas sur vos côtés plus “primitifs”, sur cet enfant de 3 ans à l’intérieur de vous, qui a comme tout petit-enfant, besoin d’être entendu et pris en considération avant que lui soit rappelée la règle qui a été fixée. Sans cette écoute bienveillante, il continuera de trépigner… En l’écoutant et en mettant en place les bonnes actions, vous arriverez, petit à petit, à progresser sur le chemin que vous avez envie de prendre, pour vous réconcilier avec la nourriture.

Si vous ressentez le besoin d’accompagnée dans votre démarche, je suis à votre disposition pour échanger sur mes accompagnements ou, via mon compte Instagram autour du pouvoir que vous avez à réapprendre à manger en pleine conscience.

8 réponses

  1. Bonsoir Madame,
    MERCI beaucoup pour votre super podcast.
    S’est très enrichissant…
    Ce soir je me suis posée, la question POURQUOI? QUELLE EMOTION?, face à une boite de gâteau apéro ouverte sur la table? Je n’ai pas trouvé de réponse ,je me sens stressé dès que je suis en vue de nourriture encore plus ceux-là. PEUR de perdre le control.
    Pardonnez moi d’être aussi longue…
    Surtout continuez ce que vous partagez: vos connaissances avec votre bienveillance, et votre belle énergie.
    Bien à vous . Cécile

    1. Bonsoir Cécile.
      Merci pour votre commentaire.
      Je crois que vous avez effectivement trouvé quelle émotion était présente en voyant cet aliment : la peur, peur de la perte de contrôle, peur du débordement. Quelle pensée pourriez-vous choisir pour ressentir plus de confiance face à cet aliment ?
      Bravo pour cette belle observation !
      A bientôt !
      Anne

  2. J’ai oublié: je trouve super aussi d’avoir une belle trace écrite en dessous de votre podcast. J’imagine le travail que cela vous demande dernière… Alors encore MERCI pour ces beaux cadeaux que vous offrez!!Cécile

    1. Oh merci pour cela ! C’est grâce à Qatsi qui fait tout ce travail de retranscription !! Bravo à elle !

  3. Bonjour,
    J’ai découvert votre podcast en fin d’année dernière. Dans mes résolutions de nouvelle année, j’ai décidé de le suivre. J’écoute depuis lors un ou deux épisodes par semaine et je note les points saillants (saillants pour moi en tout cas !).
    Il m’apporte beaucoup, j’ai 47 ans et un long parcours face à la nourriture. Je pense que c’est l’élément qui a le plus occupé mon esprit durant toute ma vie (au moins depuis le collège).
    Au-delà de vouloir prendre soin de ma santé et de perdre quelques kilos (pour la santé et pour l’esthétique), je crois que j’ai passé tout récemment un grand cap en visant désormais avant tout à retrouver de la liberté d’esprit, de la “place” dans ma tête pour me consacrer à autre chose qu’à m’obséder sur mon poids, sur ma façon de manger et sur la nourriture en règle générale. D’une certaine façon, je voudrais remettre la nourriture à sa juste place qui ne devrait normalement pas (en tout cas dans notre société où nous n’en manquons pas) être au centre de tout, alors que c’est pourtant ce qu’elle a été pour moi depuis presque toujours.
    Le titre même de votre podcast est, en ce sens, très inspirant et tout ce que vous nous partagez est je pense pour beaucoup dans ce changement de paradigme dans mon esprit (et je n’en suis pourtant qu’à l’épisode 5 !). Je vous en suis très reconnaissante.
    Un vrai grand et sincère merci à vous.
    Elodie

    1. Bonjour Elodie !

      Merci mille fois pour votre commentaire qui me fait chaud au coeur 🤩
      Lire des témoignages comme le vôtre est réellement notre carburant pour poursuivre cette aventure du podcast “La pleine conscience du pouvoir”.

      Je suis fière que l’écoute des épisodes fasse partie de vos résolutions de nouvelle année !

      Votre parcours me parle beaucoup et ressemble à tant de ceux que je peux entendre, sur le podcast ou lors de mes accompagnements.
      Et vous avez tout à fait raison: nous avons tellement d’autres choses à réaliser que de passer notre vie à être préoccupé.e par notre alimentation alors que, comme vous le rappelez, nous ne manquons pas de nourriture pour une grande majorité d’entre nous.

      Il est cependant clairement prouvé que la restriction alimentaire volontaire (régimes et autres volontés de contrôle) nous met dans le même état émotionnel, physiologique et comportemental que si nous étions victimes d’une famine et manquions réellement de nourriture. Le corps ne sait pas faire la différence. Le manque est le même pour lui. Notre cerveau et notre corps se prennent alors par la main pour nous conduire à manger, et donc, mettre du carburant dans la machine.

      Merci encore Elodie pour vos mercis, et à très vite dans les prochains épisodes ! 😊

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