Bienvenue dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir ». Cette fois-ci, je vous propose un nouveau témoignage d’anorexie. Fidèle auditrice du podcast, Charlotte Julie a souhaité à son tour apporter sa pierre à cet édifice en venant partager son parcours avec les TCA. À 35 ans aujourd’hui, Charlotte Julie est une jeune maman qui poursuit son combat avec les troubles alimentaires. Elle a commencé à faire du sport en compétition très jeune, à 5 ans et demi, avec une éducation à l’effort, à la persévérance et au perfectionnisme. Suite à différentes épreuves de vie à ses 17 ans, Charlotte Julie a trouvé dans l’anorexie un moyen, au départ, de reprendre le contrôle sur une vie où tout lui échappait… jusqu’au moment où c’est la situation qui lui a totalement échappé. Des suivis pluridisciplinaires, des hospitalisations, des rechutes, et surtout, l’amour pour sa jument puis le crossfit ont permis à Charlotte Julie de voir aujourd’hui son corps comme un véhicule dont elle prend soin. Je vous laisse découvrir son histoire avec l’anorexie…
Comment Charlotte Julie est-elle tombée dans les TCA ? | Anorexie et épreuves de vie
L’entrée de Charlotte Julie dans les TCA (troubles du comportement alimentaire) a eu lieu lors de son entrée dans la vie d’adulte. Cependant, une partie des causes se trouve beaucoup plus tôt, dans son enfance. Celle-ci fut heureuse, mais très tôt marquée par le perfectionnisme. Elle a commencé le sport très tôt, réalisant des compétitions dès l’âge de 5 ans et demi. Son éducation était tournée vers la réussite, avec un sens du sacrifice, du travail, de l’investissement, etc.
En quelques mots : bien faire les choses était vraiment important dès son plus jeune âge. Bien sûr, cela concernait aussi la nourriture.
« À l’époque, effectivement, moi, on me disait : « il ne faut pas manger avant l’entraînement, il y a une fenêtre métabolique d’une demi-heure après un entraînement où, à ce moment-là, il faut manger des sucres lents », donc voilà… Moi, je ne mangeais pas le matin, je ne mangeais pas le midi, quand j’avais des gros entraînements le soir. J’attendais la fin de l’entraînement en me disant : « là, j’ai une demi-heure pour manger 200 g de pâtes ». »
À partir de la fin du lycée, une suite d’événements éprouvants se sont enchaînés et l’anorexie est arrivée…
« Ça m’a beaucoup chamboulée. Et ensuite le changement de vie, partir faire mes études à l’étranger, vivre un bizutage, qui m’a très fortement marquée négativement. […] Quand on a passé sa vie à faire exactement ce que les gens attendent de nous pour avoir de l’approbation et qu’en fait, on se rend compte que, pendant un mois, quoiqu’on fasse, en respectant scrupuleusement les règles, de toute façon, on se fait hurler dessus… C’est extrêmement violent. […] Suite à ce bizutage, j’ai rencontré mon compagnon de l’époque. Ça a été une relation qui a été extrêmement destructrice pour moi. Et en fait, le refuge que j’ai trouvé […], ça a été, sans prise de conscience réelle à ce moment-là, de vouloir reprendre le contrôle sur ma vie quelque part. À ce moment-là, ce qu’il s’est passé, c’est que j’ai arrêté de manger. »
Pour avoir plus de détails sur le témoignage d’anorexie de Charlotte Julie et mieux comprendre pourquoi elle a souffert (et souffre encore un peu) de ce TCA, je vous encourage à écouter l’épisode de podcast en entier. 😊
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Qu’est-ce qui l’a le plus aidé dans son chemin de guérison ? | Équithérapie et crossfit
Heureusement, la prise de conscience fut assez rapide (même si elle fut quand même trop longue pour que la sortie de la maladie soit rapide elle aussi…).
« Je me souviens avoir eu cette prise de conscience, à un moment donné, de m’être dit : « mais là en fait, t’es en train de mourir ». »
Dans ce témoignage sur son anorexie, Charlotte Julie nous raconte les différentes étapes de son parcours, long et varié, plein de hauts et de bas.
« C’est anecdotique, mais en tout, j’ai vu 13 psychiatres, sur mon suivi, depuis le début de mes TCA. Alors certains qui m’ont suivi plus longtemps que d’autres hein, bien sûr… »
« En fait, tout était complémentaire, tout m’a aidé et c’est vraiment bien qu’il y ait autant d’accompagnements différents qui existent […], simplement parce qu’on est tous extrêmement différents. »
Au fil de son récit, Charlotte Julie nous explique pourquoi c’est spécifiquement à son corps qu’elle en voulait… chose qu’elle n’a comprise que tout récemment ! Encore une illustration du temps que peut prendre ce genre de démarche.
Parmi les éléments qui ont incontestablement le plus aidé Charlotte Julie, on trouve :
- sa relation très forte avec une jument ;
- la découverte du crossfit.
Elle était très attachée à une jument appartenant à un ami de son père… qui a fini par lui offrir, à l’occasion d’une sortie d’hospitalisation.
« Elle m’a vraiment accrochée à la vie parce qu’un de mes objectifs, c’était d’avoir la force physique de pouvoir m’en occuper et puis ensuite, monter dessus. »
Concernant la découverte du crossfit, cela s’est fait en plusieurs étapes… Pratiquante d’escrime depuis toute petite, Charlotte Julie a éprouvé des difficultés face à l’idée de débuter un sport pour lequel elle pensait n’avoir aucune compétence. Au final, elle a découvert que c’est précisément ça qui lui fut salutaire…
« C’est là que j’ai trouvé que le crossfit m’a apporté énormément. C’est de me dire : « En fait, ce n’est pas moi, qui aie fait ça. Ce n’est pas mon mental, qui a fait ça. C’est l’association entre mon mental et mon corps. C’est parce que j’ai permis à mon corps d’exister que je peux faire ça. ». »
Ça lui a permis, entre autres, de retrouver une connexion au corps, mais aussi de l’estime de soi.
Quel est le mot de la fin de Charlotte Julie ? | Un témoignage d’anorexie porteur d’espoir
Comme d’habitude, pour terminer ce témoignage sur l’anorexie, j’ai proposé à Charlotte Julie de nous livrer un « mot de la fin », pour tou·te·s celles et ceux qui nous écoutent et nous lisent :
« Osez faire des choses que vous vous refusiez parce que vous pensiez que ce n’était pas pour vous, que vous ne méritiez pas. Osez faire les choses qui vous font plaisir. Osez expérimenter. Osez vous dire que vous allez vous mettre en difficulté, mais que vous allez pouvoir avoir des axes de progression, parce que c’est là, en fait, qu’on peut se reconstruire. »
*
Quelle que soit la raison pour laquelle vous vous intéressez aux troubles des conduites alimentaires, je vous conseille d’écouter le témoignage d’anorexie de Charlotte Julie, en entier. Rien de tel que tous les détails pour bien comprendre le fonctionnement de ces troubles, hélas si répandus…
Si votre relation avec la nourriture n’est pas sereine et que vous ressentez le besoin d’être accompagné·e dans la durée par une professionnelle, je vous propose de découvrir mon accompagnement Indépendance Cannelle.
Nous vous conseillons aussi :
- le compte Instagram de Charlotte Julie ;
- le site internet de Charlotte Julie ;
- l’accompagnement Indépendance Cannelle.
