Parents : comment prévenir les troubles alimentaires chez l’enfant ?

Dans ce nouvel article de « La pleine conscience du pouvoir », mon podcast sur l’alimentation, nous aller aborder un sujet préventif utile pour les parents… mais aussi pour les adultes de manière générale. Comment prévenir les troubles alimentaires chez l’enfant ? Dans une société où l’âge moyen du premier régime est 8 ans et où une immense majorité des adultes et des adolescents ont une image corporelle extrêmement détériorée, la question se pose sérieusement. À mon sens, elle est clairement d’utilité publique. À partir de quand commencer cette prévention contre les TCA (troubles du comportement alimentaire) ? Quels premiers conseils mettre en pratique pour une alimentation intuitive chez l’enfant ? Pour répondre à ces questions, j’ai invité, pour la seconde fois, Florence Gillet. Elle est déjà venue nous parler d’aménorrhée hypothalamique et de la méthode All-in dans l’épisode 95.

À partir de quand essayer de prévenir les troubles alimentaires chez l’enfant et l’adolescent ?

Dans l’idéal, la réponse est simple : le plus tôt possible ! Il est facile de ne pas s’en rendre compte, mais le fait est que la grossophobie est vraiment omniprésente dans notre société. Ainsi, la peur d’être gros, la volonté de contrôler son image corporelle, ne pas aimer telle ou telle partie de son corps… ce sont des choses qui peuvent démarrer très tôt.

« Aujourd’hui, on sait que les enfants, dès l’âge de 3 ans, ont compris qu’être dans un corps gros, ce n’est pas bien. »

Plus tôt vous mettez en place des solutions pour tenter de prévenir les troubles alimentaires chez votre enfant et mieux c’est !

« Idéalement : dès la naissance. Parce que : quelle chance, pour un enfant qui, dès qu’il naît, peut honorer ses sensations et on l’écoute et on ne le force pas… Je ne sais pas pour toi, Anne, mais moi, j’ai grandi avec « on finit notre assiette ». Que j’avais faim ou pas, mes parents s’en foutaient complètement. »

Ceci étant, ça, c’est l’idéal !

« Mais, j’ai envie de dire aux parents, et c’est souvent l’introduction que je donne quand je fais de la prévention avec les parents : c’est d’avoir quand même beaucoup de bienveillance envers eux-mêmes et qu’en fait, il n’est jamais trop tard pour changer les choses non plus. »

Si, par exemple, vous êtes un parent qui fait déjà face à un adolescent souffrant d’un TCA, ou d’un rapport compliqué avec son alimentation ou son image corporelle, vous faire des reproches ne fera pas avancer les choses ! De plus, gardez à l’esprit que ces maladies sont multifactorielles.

  • La génétique peut jouer.
  • Vous êtes loin d’êtres les seules personnes que votre enfant fréquente.
  • Il/elle a sa sensibilité, son caractère propres.

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Conseil 1 : Interroger son propre rapport au corps pour prévenir les TCA dès l’enfance

Maintenant, pour rentrer dans le vif du sujet, voici notre premier conseil pour prévenir les troubles alimentaires chez l’enfant. Il s’agit, « tout simplement » (même si nous savons que ce n’est pas simple du tout !), d’interroger votre propre rapport à votre alimentation et à votre corps.

Nous sommes très, très nombreux·se à ne pas être satisfait·e de notre corps, à vouloir contrôler notre alimentation, notre poids et notre silhouette. Et c’est normal, car c’est extrêmement banalisé dans notre société.

Cependant, si vous souhaitez mettre toutes les chances de votre côté de conserver l’intuitivité alimentaire de votre enfant, c’est peut-être le moment de vous confronter à ce sujet…

« Il y a des recherches qui ont été faites sur ce sujet dans le monde anglo-saxon et en fait, c’est fascinant. On sait aujourd’hui que les discussions autour du poids, du niveau de masse graisseuse […], elles créent une forme de préoccupations dans la tête du parent qui, si elle prend beaucoup de place dans la tête du parent, l’enfant, automatiquement, se dit « si mon parent se préoccupe beaucoup du sujet du poids, d’être gros ou pas gros, c’est que moi aussi, je devrais investir du temps et de l’énergie dans ce sujet », même sans forcément avoir dit à l’enfant : « il faut que tu perdes du poids », ou « il faut que tu fasses attention ». »

En évitant des phrases aussi banales que « oh j’ai trop mangé, je vais devoir faire léger ce soir ! » ou « il faut que j’aille courir parce que le repas était trop gras », vous êtes déjà en train de prévenir des troubles alimentaires chez votre enfant. Et ce, même si ces mots ne s’adressent pas à lui !

Parents : prévenir les troubles alimentaires chez l'enfant

Conseil 2 : Faire attention à notre façon d’aborder la nourriture

Dans le même esprit, Florence Gillet nous conseille de faire attention à la façon dont nous parlons de certains aliments souvent décriés, et de la nourriture en général.

« On sait, aujourd’hui qu’au plus on force et on interdit à un enfant, au plus la relation avec l’alimentation devient problématique. »

Le cerveau d’un enfant n’a pas la capacité à prendre du recul comme le nôtre. Il n’a pas la capacité de comprendre que manger tel aliment que nous présentons comme « mauvais » ne fait pas de lui quelqu’un de mauvais.

Par ailleurs, elle propose, par exemple, d’éviter de présenter les aliments comme « bon » et « pas bon » ou « mauvais », mais plutôt d’expliquer :

  • que tel aliment apporte plus de nutriments ;
  • que tel autre fait plaisir mais ne nourrit pas très bien le corps ;
  • que, si on mange tel aliment en trop grande quantité, il se passe ça dans notre corps, etc.

« Elle a développé, en fait, une sorte de méthode, pour essayer de maintenir les enfants dans une relation intuitive à la nourriture, tout en donnant une structure aux parents, parce que, la réalité, c’est qu’on peut vouloir avoir des mangeurs intuitifs, mais en fait, on est aussi obligés d’avoir une certaine forme de structure, surtout, je pense aux plus petits […].

Elle a créé un système qu’elle appelle « la division de responsabilité ». Elle dit que nourrir ses enfants, c’est une responsabilité qui est partagée entre les parents et l’enfant. Le rôle du parent, c’est de décider : qu’est-ce que l’enfant va manger, quand et où. Elle recommande quand même d’avoir une structure du genre 3 repas, 2 collations, avec des timing, de dire « entre les collations et les repas, en fait, on ne mange pas » […]. Une fois que le parent a décidé quoi, quand, où, sa responsabilité s’arrête. Ça veut dire que la responsabilité de l’enfant, elle est dans : est-ce que l’enfant mange et combien l’enfant va manger. »

De cette façon, on apprend à l’enfant à s’écouter, à laisser de la place à ses envies tout en étant conscient de l’importance de la diversité alimentaire et du respect de certaines quantités. Autant de réflexes précieux une fois adulte !


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Conseil 3 : Proposer une éducation aux médias et aux images de corps modifiés et valorisés

Enfin, pour prévenir les troubles alimentaires chez l’enfant et l’adolescent, il nous semble important de leur faire comprendre que les images et vidéos qu’ils voient sur les réseaux sociaux et, plus largement, sur Internet, ne représentent, la plupart du temps, pas la réalité.

Florence explique que, même si ça peut créer des tensions avec ses enfants, elle a préféré opter pour des règles strictes quant aux réseaux sociaux. Son but, se faisant, est de les protéger des contenus au sujet desquels leur cerveau ne peut pas encore prendre de recul.

« Le cortex pré-frontal ,qui a le discernement de ce qui est une bonne chose ou pas une bonne chose, il se développe à 25 ans. On est loin loin loin du compte »… avec les enfants qui sont sur TikTok dès 12 ans. 

Pour prévenir les troubles alimentaires chez l’enfant, il est indispensable de soigner le rapport à l’image corporelle. Pour ça, il faut que l’enfant sache prendre du recul, questionner ce qu’il voit, discerner la grossophobie dans le contenu consommé… Et cela, hélas, prend du temps (que l’on soit enfant, adolescent… ou adulte !).

*

Pour en savoir plus sur les conseils donnés par Florence pour prévenir les troubles alimentaires chez l’enfant, je vous conseille d’écouter l’épisode en entier. Pour aller plus loin, vous pouvez également découvrir son univers et son travail. Enfin, si vous souhaitez, d’une manière générale, questionner votre rapport à l’alimentation pour vous diriger vers plus de sérénité, je vous propose de vous abonner à ma newsletter.


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