Relation malsaine avec la nourriture : 6 signes que vous êtes concerné·e

Bienvenue dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir ». Vous êtes plusieurs à avoir partagé avec moi des difficultés à savoir si vous souffrez ou non d’une relation malsaine avec la nourriture, d’une relation compliquée avec l’alimentation, voire d’un trouble des conduites alimentaires (TCA). Peut-être que, dans votre cas, la question ne se pose pas aussi précisément que cela… Cependant, vous commencez peut-être à réaliser que manger et/ou faire du sport n’est pas une action neutre pour vous. Vous avez été soumis·e à tellement d’injonctions sur ces sujets que la charge mentale liée à votre alimentation et/ou à votre activité physique a atteint un niveau où vous commencez à vous dire que cela n’est plus « normal ». Dans cet article, je vous propose 6 signes montrant que vous êtes probablement dans une relation compliquée avec la nourriture.

1.      Vous vous demandez constamment si vous pouvez manger tel ou tel aliment

Une relation malsaine avec la nourriture entraîne une importante charge mentale (même si on ne se rend pas toujours compte que ce n’est pas normal…).

« Quand je parle de charge mentale, c’est en dehors des questions d’organisation. En-dehors de prévoir qu’est-ce qu’on va manger ce soir, quand vais-je pouvoir faire les courses, ou encore : qui va cuisiner aujourd’hui ? 

Je parle de questions telles que savoir si tel aliment est bon pour vous, s’il fait grossir, s’il cause le cancer ou s’il a été transformé. Vous voyez ce que je veux dire ? Il y a aussi cette impression que la nourriture doit être méritée : ai-je fait suffisamment d’exercice, de sport, de pas aujourd’hui ? N’ai-je pas déjà « trop » mangé hier ou cette semaine ? »

Il est également possible que vous choisissiez ce que vous allez manger en fonction de ce que vous avez précédemment mangé, ou de ce que vous avez ou non fait comme activité physique. Si vous avez mangé un aliment « interdit » à midi, vous avez le sentiment de devoir absolument manger sain et léger le soir. Idem si vous n’avez pas fait votre séance de sport habituelle.

Pour choisir votre dessert, vous ne vous demandez pas ce dont vous avez envie, mais plutôt ce que vous pouvez vous permettre en fonction de ce que vous avez mangé durant le reste du repas ou de la journée, voire durant le reste de la semaine.

2.      Vous avez un objectif strict pour votre poids et/ou votre silhouette

Cette obsession pour votre assiette s’étend à votre poids et/ou à la forme de votre corps. En effet, une relation malsaine avec la nourriture est très souvent liée à un mauvais rapport avec son corps et avec son image corporelle.

« Cette charge peut être aussi autour du chiffre sur la balance, vos actions découlant de ce qui s’est affiché le matin ou le midi, ou le soir. Elle peut aussi venir de la comparaison avec d’autres formes de corps. »

Si votre poids sur la balance n’est pas celui que vous vous étiez fixé, alors vous allez modifier votre alimentation en fonction de ça, sans tenir compte de votre faim.

Relation malsaine avec la nourriture : êtes-vous concerné·e ?

3.      Vous luttez régulièrement contre vos envies et vos sensations de faim

Une relation malsaine avec la nourriture est également caractérisée par le fait de ne pas écouter les divers messages de votre corps, ou pas assez en tout cas.

Comme vous ressentez le besoin de ne manger que certains types d’aliments, selon certaines règles, dans certaines quantités, vous n’écoutez plus (voire ne ressentez plus) les besoins et envies de votre corps. Avoir simplement envie de profiter d’un goûter agréable n’est pas une raison pour vous l’autoriser, si ce n’est pas conforme à ce que vous avez prévu. Avoir l’estomac qui crie famine n’est pas non plus une bonne raison pour manger si ce n’est pas l’heure.

Cette habitude de manger et de bouger selon des « il faut » et non selon vos envies et votre faim remonte parfois très loin.

« Elle peut avoir commencé à l’adolescence, voire même dans votre enfance, lorsque vos parents vous ont étiqueté comme étant une « bonne mangeuse » ou une « personne gourmande ». 

Et peut-être aviez-vous trouvé un refuge émotionnel dans la boîte de biscuits.

La charge est advenue peut-être pendant et après votre premier régime. Là où vous avez commencé à compter, tracker, modifier, peut-être lutter contre vos sensations corporelles de faim : « Ah non, ce n’est pas le moment de manger ! », « Mais tu as déjà mangé, tu ne devrais pas avoir encore ou déjà faim. ». »

4.      Vous alternez entre des périodes « d’alimentation saine » et des périodes de compulsions alimentaires

Les personnes qui souffrent d’une relation malsaine avec la nourriture pensent souvent qu’elles manquent de discipline. Vous pensez peut-être que, si vous n’avez pas ce corps parfait, c’est parce que vous n’êtes pas capable de garder une alimentation saine. Vous essayez pourtant, mais vient toujours ce moment où vous « craquez ». D’ailleurs, ce sont sans doute ces moments-là que vous estimez comme étant caractéristiques d’une relation malsaine avec la nourriture.

« Vous avez appris à lutter contre vos envies spécifiques : « Non, cet aliment n’est pas conforme avec le régime, je dois l’éliminer. Ah oui mais j’en ai envie. » Alors je « craque » parce que contrôler tout le temps, ce n’est pas humain.

Peut-être avez-vous réussi à lutter, à contrôler votre alimentation et vos mouvements pendant un certain temps, ce qui engendrait des émotions agréables comme de la fierté. Cependant, cela n’a pas duré.

Depuis un certain temps maintenant, vous alternez entre des périodes, plus ou moins longues, où vous avez l’impression de bien faire, d’être dans les clous, de suivre le programme/régime/plan que vous avez établi vous-même ou qui a été établi par quelqu’un d’autre, et d’autres moments où vous vous relâchez, vous vous sentez coupables, voire vous faites des compulsions, avec l’impression de ne plus rien contrôler du tout. »

Relation malsaine avec la nourriture : 6 signaux pour à surveiller

5.      Vous avez du mal à manger ailleurs que chez vous

Puisque vous ressentez le besoin de ne manger que des aliments conformes aux règles que vous vous êtes fixées, manger chez les autres ou au restaurant peut être une épreuve. Les repas festifs organisés chez vous peuvent aussi un problème, puisqu’ils vous obligent à résister à une tentation plus grande, ou à compenser de façon plus importante avant et/ou après.

« Cela peut même vous couper des autres. Faire que, dans les périodes où vous vous « reprenez en main », vous refusiez des invitations, ou que vous vous priviez toute la semaine en prévision du repas du samedi soir ou du dimanche. D’ailleurs, vous vous fixez un nombre limité de « repas plaisirs », alternant une semaine « lisse et parfaite » avec des week-ends de débordements bien mérités. Ça existe dans de nombreux régimes ce système, n’est-ce pas ? »

Cependant, il est probable qu’à vos yeux, ces comportements ne soient pas ceux d’une relation malsaine avec la nourriture. Pour vous, il s’agit seulement de « faire attention ».

6.      Votre relation malsaine avec la nourriture vous empêche de comprendre ceux qui sont sereins avec l’alimentation et le sport

« Lorsque vous observez certaines personnes autour de vous, vous ne comprenez pas comment manger peut être aussi simple et insouciant pour elles. Cela peut être le cas en observant un ami, un conjoint ou même votre enfant. Ces personnes mangent librement, sans se poser de questions, en fonction de leur faim et de leurs envies. Cela ne représente aucun problème pour elles.

Elles semblent également insensibles aux injonctions de la culture des régimes, peut-être parce qu’elles ont un corps qui correspond aux normes, ou peut-être pas. Leur poids n’est pas un sujet, de même que la forme de leur corps.

Peut-être ont-elles parcouru un chemin pour en arriver là, ou peut-être ont-elles toujours été ainsi. Elles bougent également par plaisir, pour leur bien-être physique et mental, avec insouciance.

Elles ne se disent pas « Je dois faire ma séance de sport. ». Elles pratiquent une activité physique qui les met en mouvement parce que cela leur fait du bien. Elles ne se fixent pas un nombre de pas à atteindre chaque jour, d’ailleurs, elles n’ont même pas l’idée de les compter !

Vous les enviez un peu, sans vraiment comprendre comment cela est possible. Vous pensez que tout ça nécessite du contrôle et de la discipline. »

Posez-vous ces questions pour savoir si vous avez une relation sereine avec l’alimentation

Si vous vous reconnaissez dans un plusieurs de ces points, c’est probablement que vous avez, à un degré ou à un autre, une relation malsaine avec la nourriture.

« Ce n’est pas forcément grave ! […] Peut-être que ce que vous définissez comme un style de vie sain, healthy, ne vous procure pas toute cette charge mentale, et que, mentaliser, justement ce qui concerne votre alimentation et votre dépense physique vous convient. Alors, effectivement, il n’y a pas de raison de s’inquiéter, et peut-être est-ce un non sujet. »

Néanmoins, si une relation troublée avec l’alimentation peut l’être de façon très claire, très marquée, il peut aussi s’agir d’un processus insidieux.

« Je vous invite à vous poser cette question : quelle est la motivation derrière ce contrôle ? Est-ce que cela vous rapproche de ce qui est le plus important pour vous ? Est-ce que cela fait partie de ce que vous souhaitez que les autres retiennent de vous ? Est-ce que cela vous définit ? « J’ai toujours contrôlé mon alimentation parce que… » À vous de compléter cette phrase. »

Notre société actuelle considère qu’un corps en bonne santé est forcément un corps mince. Par conséquent, vous pensez peut-être qu’agir ainsi est le mieux à faire pour votre santé. Cela fait partie des éléments qui peuvent rendre très compliqué le fait de réaliser qu’on a, en fait, une relation malsaine avec la nourriture.

Je vous suggère donc d’aborder les choses avec une vision plus large des choses. Plusieurs épisodes de « La pleine conscience du pouvoir » traitent de ce lien entre poids et santé. Dans cet épisode-ci, je vous propose de vous interroger sur la santé telle qu’elle est définie par l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé : la combinaison de la santé mentale, la santé physique et la santé sociale.

« Sur ma santé mentale ? Même si contrôler me fait me sentir fier de moi, est-ce que, plus souvent que je ne le crois, cela induit des émotions difficiles comme de la culpabilité ou un sentiment de ne pas être à la hauteur ?

Et ma santé sociale ? Comment se porte-t-elle en regard de ce contrôle alimentaire ou sportif ? Comment est-ce que je vis les moments avec mes amis ou ma famille ? Est-ce que j’en viens à refuser de les voir s’il est question de manger ? Ou sans aller jusque-là, est-ce que je vis ces moments avec une tension qui me rend difficile d’être réellement présent à leurs côtés ?

À nouveau, si tout vous semble OK, si vous ne voyez pas le problème ni les impacts d’un contrôle de votre alimentation sur votre santé, tout va bien ! »


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Souffrez-vous d'une relation malsaine avec la nourriture ?

Faites-vous accompagné·e si vous pensez avoir une relation malsaine avec la nourriture

 Mon dernier conseil, si vous vous interrogez sur la relation malsaine avec la nourriture que vous redoutez d’avoir, c’est d’en parler à un professionnel. Veillez toutefois à vous adresser impérativement à un professionnel formé aux troubles du comportement alimentaire. C’est loin d’être le cas de tous, y compris chez les diététiciens et nutritionnistes. Si vous souffrez effectivement d’une relation troublée avec l’alimentation, que ce soit léger ou avancé, alors consulter une personne non-sensibilisée au sujet pourrait aggraver les choses.

« Et si aujourd’hui, en écoutant cet épisode, vous prenez conscience de cette charge mentale et des complications qu’elle entraîne dans votre relation avec l’alimentation, il est temps d’explorer des voies d’amélioration. Il est possible de retrouver une relation fluide, légère et insouciante avec la nourriture, de libérer votre esprit des injonctions et des régimes restrictifs, et de renouer avec une relation plus sereine avec votre alimentation.

Des approches comme la thérapie d’alimentation intuitive peuvent vous aider à développer une relation saine avec l’alimentation et votre corps. 

Il est également essentiel de se libérer des normes et des comparaisons sociales. Chacun de nous a une histoire et un corps uniques, et il est important de respecter notre individualité. Nous pouvons nous inspirer des autres, mais nous devons nous rappeler que chaque personne a son propre chemin et que la véritable santé ne se résume pas à une apparence extérieure ou à un chiffre sur la balance. »

*

Nous arrivons à la fin de cet article sur les caractéristiques d’une relation malsaine avec la nourriture. J’espère qu’il vous aura permis des prises de conscience si vous êtes malheureusement concerné·e !

« N’oublions pas que nous avons le pouvoir de changer notre relation avec l’alimentation. Réapprenons à savourer chaque repas, à bouger avec joie et à voir notre valeur intrinsèque, bien loin de la culture des régimes et de la minceur. »

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