Dans ce nouvel article de « La pleine conscience du pouvoir », mon podcast sur l’alimentation, je vous propose de découvrir le témoignage de Catherine. Elle partage avec vous comment elle a souhaité se réconcilier avec la nourriture, non dans une optique minceur, mais dans une optique alimentation et santé. Catherine a toujours été gourmande, s’est toujours délecté des bons produits. Petite fille et adolescente un peu ronde, elle a toujours eu une image apaisée de son corps. Il y a quelque temps, des soucis de santé ont commencé à poindre le bout de leur nez. Imaginer prendre des médicaments jusqu’à la fin de sa vie pour régler ces soucis-là n’était pas une option pour Catherine, qui a eu envie de trouver d’autres solutions. C’est ainsi qu’elle a rejoint l’accompagnement Indépendance Cannelle, que je propose aux femmes qui veulent retrouver le pouvoir de s’accorder une relation saine avec la nourriture et de manger en pleine conscience.
« J’étais une enfant sans doute un peu ronde, mais sans plus. Mais j’ai toujours eu cette image de personne un petit peu « en chair » qui m’a poursuivie tout le temps. »
« Je suis confrontée à des potentiels problèmes de santé, qui sont le cholestérol et de l’hypertension. C’est ce qui m’a poussée, quand j’ai entendu parler de ton projet, car je me suis rendue compte que toute seule je n’arrivais à rien. »
« Le travail commun m’a amenée à m’interroger sur ma faim, et je ne m’étais jamais vraiment posé la question. Je mangeais par habitude plus que par faim. »
« L’avantage, c’est qu’on prend les manettes de ce qu’on fait, au lieu de se laisser embarquer par ses habitudes. Après, on se limite aux bonnes questions, on ne se pose même plus de questions. On s’écoute, c’est tout. On retrouve de la liberté, quand on se laisse ce choix-là. »
« Je suis confiante, pour que ce soit quelque chose maintenant qui soit ancré et qui va durer. La lumière qui s’est allumée là, elle va éclairer. Maintenant que j’ai vu ça, je ne veux plus que ce soit autrement. »
Extraits du témoignage de Catherine
Un questionnement sur l’alimentation qui part de la santé
- Bonjour Catherine. Je suis ravie que nous nous retrouvions aujourd’hui pour enregistrer toutes les 2 un épisode de mon podcast sur l’alimentation, parce que tu fais partie des premières personnes qui ont rejoint l’accompagnement Indépendance Cannelle. Tu en es l’une des pionnières ! C’était fin novembre 2020 et à l’heure où nous enregistrons nous sommes début mai 2021. C’est aussi l’occasion de dresser un bilan, pour toi, de cet accompagnement, et de partager cela avec les personnes qui nous écoute, ainsi que ton parcours avec la nourriture, qui allie alimentation et santé. Pour commencer, pourrais-tu te présenter ?
- Avec plaisir ! Je m’appelle Catherine, j’ai 53 ans et 2 filles, âgées de 21 et 24 ans.
- Veux-tu bien nous dérouler l’histoire qui t’a amenée, il y a 6 mois maintenant, à entreprendre cette démarche-là ?
- Ma relation avec la nourriture provient de ma famille. Mes parents ont grandi pendant une période de guerre. Je pense que ça a joué sur le fait qu’ils écoutent les injonctions comme « Quand on a la chance d’avoir à manger, il faut finir son assiette », ou encore « Il vaut mieux faire envie que pitié »… J’étais une enfant sans doute un peu ronde, mais sans plus. J’ai toujours eu cette image de personne un petit peu « en chair », qui m’a poursuivie tout le temps, mais je ne crois pas en avoir plus souffert que ça. J’ai quand même été amenée, après la naissance de ma première fille, à solliciter un peu d’aide pour perdre les quelques kilos qui restaient de ma grossesse. J’en avais pris 8, ce qui n’est pas énorme, mais je n’arrivais pas à les perdre. J’ai fait appel à un diététicien, qui m’a aidée à atteindre cet objectif avec succès. Ce travail consistait principalement à noter ce que je mangeais, à partir de quoi il m’a fourni quelques aides et conseils. C’est, jusqu’à présent, la seule démarche que j’ai entamée auprès d’un professionnel vis-à-vis de mon poids, qui n’a jamais été réellement un problème pour moi. Les années passant, j’ai doucement repris les kilos que j’avais perdus, il y a 24 ans maintenant. Puis je suis allée au-delà de cet ancien poids et me suis retrouvée confrontée à de potentiels problèmes de santé, qui sont le cholestérol et de l’hypertension. Je suis suivie depuis une petite dizaine d’années pour ça, car j’ai une tension un peu élevée. Je ne suis pas traitée en revanche, et étant donné que je n’ai aucune intention de l’être par des biais médicamenteux, je me suis intéressée de très près à ton projet de groupe quand j’en ai entendu parler. Je me suis rendue compte que, toute seule, je n’arrivais à rien. Je m’étais fixé un poids maximal dont je me rapprochais dangereusement. Je tournais autour et n’arrivais pas à m’en détacher. Si je voulais éviter d’être traitée contre le cholestérol et l’hypertension, j’ai vite compris et cela m’a été confirmé, qu’une perte de poids efficace était un moyen d’éviter tout traitement, ainsi que le contrôle permanent de mon cholestérol et de ma tension. C’est cela, qui m’a motivée à entamer avec toi cette démarche autour de l’alimentation.
La détermination du poids de santé
- C’était vraiment dans une optique de lier alimentation et santé, en fait ?
- Absolument. Je n’ai jamais eu de problème avec mon image, ni avec mon poids d’ailleurs. J’ai toujours pratiqué une activité sportive, plutôt importante par rapport à d’autres personnes, je pense. Mon poids ne m’a jamais été préjudiciable. C’est vraiment l’approche médicale en soi, qui fut ma motivation.
- D’accord, donc lorsque tu évoquais ce chiffre maximal, c’était en rapport avec les conséquences médicales de ce poids-là sur un éventuel traitement ?
- Je ne sais pas exactement pourquoi je m’étais fixé ce chiffre en particulier. Sans doute que, dans mon esprit, c’est une barrière au-delà de laquelle il « ne fallait pas » que j’aille, même si, médicalement, je n’ai jamais eu aucune injonction sur ce point. C’était suffisamment important pour que je me dise « Bon il ne faut pas aller au-dessus de ça, et en plus il faut perdre ».
- J’aimerais revenir un peu, si ça te va, sur les étiquettes qui t’ont été assignées, notamment pendant ton enfance et ton adolescence : la gourmande, la bonne vivante, etc.
- Oui, je suis très gourmande, très « bec sucré », j’aime les bons produits, etc., encore maintenant ! Je n’ai jamais eu d’appétence ni d’attrait pour les produits sucrés mais qui ne sont « pas bons ». J’aime les bonnes choses, je suis gourmande de bonnes choses et c’est comme ça ! Ça a toujours été. Les bons fromages, les bons chocolats, tout ce qui est de bonne qualité et bon, j’ai goûts pour ces produits-là.
- Et d’ailleurs : en quoi ce serait un problème, n’est-ce pas ? Ma question englobait aussi cette image de petite fille et de jeune fille un peu ronde. Était-ce bien le cas, ou simplement une étiquette ?
- Je l’étais un peu, pas exagérément, mais par rapport à d’autres j’étais sans doute un peu plus en rondeurs.
- Je n’ai pas l’impression, quand tu en parles, que c’était quelque chose qui te faisait souffrir ni engendrait des difficultés. N’est-ce pas ?
- Non, non, du tout.
- C’est aujourd’hui, avec le recul finalement, que ça a des conséquences à tes yeux ?
- C’est surtout le poids, qui compte aujourd’hui. C’est vrai que c’était quelque chose qui était présent, mais sans plus.
- Ce n’était pas une source de moqueries ?
- Je n’étais pas du tout souvenir de ça !
- Ce qui donne, finalement, un parcours plutôt serein par rapport à l’image de ton corps ?
- Je voyais bien que j’aurai pu avoir quelques kilos de moins, mais ce n’était pas plus problématique que ça.
- Du coup, lorsque nous nous sommes rencontrées au début de l’accompagnement, tu poursuivais un objectif qui combinait alimentation et santé, mais aussi un objectif de poids en lien avec ce premier objectif de santé. Du coup, je me demande, par exemple : ce nombre de kilos, ce chiffre maximal sur la balance, tu l’as fixé toi-même, ou bien il venait des médecins ?
- Au début de l’accompagnement, tu nous as posé des questions autour du pourquoi de notre objectif, de comment on se projetait dans quelques mois, y compris en termes de poids. Je m’étais fixé un objectif, mais au cours de l’accompagnement, tu nous as aussi laissé l’opportunité d’avoir un entretien avec Viviane Berton, diététicienne-nutritionniste. J’ai évoqué avec elle mon objectif en matière de santé et elle a été assez claire dans sa réponse : elle a revu mon objectif à la hausse. La perte de poids que je m’étais théoriquement fixée, elle l’a un petit peu augmentée. À ce moment-là, mon objectif personnel n’était pas encore atteint… donc je me suis dit que, non seulement ce serait bien si je l’atteignais, mais qu’en plus ce serait bien si je le dépassais. Viviane Berton estimait qu’une perte de poids légèrement supérieure serait encore meilleure pour ma tension en particulier. Sachant qu’au niveau du cholestérol, je n’étais pas plus inquiète que ça non plus, car je n’ai pas un taux très important. Et même si j’avais 10 kilos en trop, je pense pouvoir dire que j’avais une alimentation plutôt correcte, plutôt saine. Viviane Berton me l’a confirmé, même si on a ajusté des points, car bien évidemment ce n’était pas parfait. Ce n’était pas tant au niveau de l’alimentation que ça pêchait, donc pour le cholestérol, une perte de poids finirait de régler le problème.
La volonté de manger en pleine conscience
- Du coup, pour reformuler : la façon dont tu t’alimentais était déjà saine. Comme tu le disais, tu aimes les bons produits, tu aimes les produits d’un artisan, ou les aliments bruts. C’était déjà une notion installée, de ne pas manger d’aliments transformés à tire-larigot, même si l’objectif n’est pas de diaboliser ça et de se dire qu’il ne faut jamais en consommer. C’était déjà une alimentation qu’on peut considérer comme saine. Ce n’était pas tant un travail là-dessus, que tu as eu besoin de faire. Alimentation et santé composaient les 2 éléments directeurs de ta démarche, pour autant, en soi tu n’avais pas une alimentation mauvaise pour la santé.
- Non, en effet. Je me suis posée pour réfléchir à mon alimentation, avec toi. Pour tout dans ma vie, j’essaie de mettre une certaine part de pleine conscience… et j’ai réalisé que ce n’était pas du tout le cas pour l’alimentation. Je mangeais par habitude certains aliments, mais ce n’est pas tout : je goûtais, par exemple. J’avais pris cette habitude de goûter il y a des années, sans doute quand mes filles étaient petites. Ça fait des années qu’elles n’habitent plus avec moi, mais ça faisait des années que je continuais à prendre une collation l’après-midi. Notre travail commun sur la pleine conscience m’a amenée à m’interroger sur ma faim, question que je ne m’étais jamais posée, ou pas à ce point-là en tout cas ! J’ai réalisé que je mangeais par habitude, plus que par faim. J’ai commencé à faire attention à ma faim, en particulier au moment du goûter. Je redoutais que ce soit une difficulté, car j’essayais vraiment de rendre mon goûter sain. J’en prenais soin. Mais je me suis rendu compte qu’en fait, je n’avais pas du tout besoin d’un goûter, puisque je n’avais pas faim ! J’ai, assez facilement je dois dire, réussi à éliminer cette prise de nourriture de l’après-midi. Ce fut sans difficulté parce que je me suis simplement écoutée. Je me suis écoutée et j’ai constaté que « Non, je n’en ai pas besoin », et voilà ! Ce fut la première expérience marquante dans tout ce travail pour apprendre à manger en pleine conscience. L’avantage avec la pleine conscience, c’est qu’on prendre les manettes de ce qu’on fait, au lieu de se laisser embarquer par ses habitudes, sans se poser la question de pourquoi on fait ça.
- C’est exactement ça ! J’aime bien cette expression que tu utilises, de « reprendre les manettes », au lieu d’être dans une espèce de fonctionnement en « roue libre ». Tu disais qu’une des premières choses qui t’a aidé dans ce sens, qui t’a permis de conscientiser cette démarche, c’est de te demander : « Est-ce que j’ai faim ? ».
- Oui ! Au début de l’accompagnement Indépendance Cannelle, tu nous alertes sur l’expression de la faim. Comment est-ce que ça se manifeste ? Quelles sensations ça procure ? J’ai trouvé que ce sont des outils très intéressants car parfois, on se rend compte qu’on a faim… mais que ce n’est pas grave ! On sait qu’on va avoir à manger, on a la chance d’avoir l’alimentation à portée de main, donc même si on a faim, nous ne sommes jamais en situation de danger. On réalise aussi que c’est souvent une habitude, d’avoir faim. Faire attention à sa sensation de faim, ce fut une expérience intéressante, car en fait on n’est jamais dans une profonde sensation de faim. Ce n’est jamais une situation où la faim nous met dans un état critique.
- Dans un état où c’est une urgence, en fait. Ça me fait penser à la peur d’avoir faim.
- Il y a de ça ! Parfois, on anticipe ! Cela m’arrivait, quand je partais ne serait-ce que pour une marche de 2 ou 3 h, de remplir mon sac avec une barre ou je ne sais quoi… Alors qu’en fait, quand on observe ce qu’il se passe, on réalise qu’on est capable de partir marcher avec seulement de l’eau, sans ressentir la moindre faim. Alors qu’en partant avec des aliments dans le sac, on les consommera sans doute, parce qu’on anticipe une faim potentielle et qu’on sait que ces aliments sont là, à portée de main. Pourtant, nous n’en avons pas du tout besoin !
- Je te rejoins beaucoup là-dessus ! Ce fut une sacrée prise de conscience pour moi aussi, de réaliser que je mangeais parfois par habitude, sans même me poser la question, mais cette peur d’avoir faim fut également une révélation. Je me souvenais que c’était vraiment quelque chose de présent, ça m’amenait à manger par anticipation. Je crois que c’est dans l’épisode « Pourquoi mangeons-nous ? », que j’avais évoqué le fait que, parfois, nous mangeons, comme tu le dis, par anticipation, par habitude ou par peur d’avoir faim. Ça, ce fut vraiment la première prise de conscience pour toi.
- Oui. Par ailleurs, l’expérience de se demander, juste avant de se mettre à table, si nous avons réellement faim, c’était une observation intéressante aussi ! Au début de notre travail, je me souviens que j’avais une petite réticence, à cause du côté social de la prise des repas. Je me disais que si j’écoutais réellement ma faim et que je me décalais de la faim des autres personnes, ce serait désagréable par rapport au côté social de la prise des repas. Mais, en fait, on n’est pas du tout obligé de se décaler ! Le simple fait de réaliser qu’on a plus ou moins faim au moment où on va prendre un repas, c’est déjà manger en pleine conscience. Lorsque je mangeais seule, alors je positionnais mes repas à l’heure où moi j’avais envie de les prendre. Cela n’empêche pas de les prendre avec d’autres dans les moments où le rôle social du repas est important, en préservant ainsi cet aspect de l’alimentation. En fait, ce n’est pas se prendre la tête, c’est juste se demander, à un moment donné : « Est-ce que j’ai faim ? Oui. Est-ce que j’ai encore faim ? Non. » J’avais, par exemple, l’habitude de finir tous mes repas par une note sucrée et d’accompagner systématiquement mon café de fin de repas ou mon déca du soir par un chocolat. Puis j’ai dit stop. Par moments, j’ai réellement envie de le prendre, mon dessert ou mon chocolat, et je le prends. Mais, souvent, après mon plat, je n’ai plus faim, donc je ne prends plus la touche sucrée de fin de repas. C’était une habitude.
Ça peut être simple, d’allier alimentation et santé
- Comme tu le dis, pour allier alimentation et santé, pour se réconcilier avec la nourriture, l’idée ce n’est pas de se prendre la tête sans arrêt avec des « j’ai faim, j’ai pas faim, j’ai encore faim… ». Il y a peut-être de cela au début, c’est d’ailleurs souvent ce que je vous dis quand vous arrivez dans le programme : pendant un temps, ça prendra peut-être plus de place dans votre esprit que ça n’en prenait… mais en vous posant les bonnes questions.
- C’est ça ! Au début, c’est vrai qu’on y pense beaucoup ! Mais après, on se limite aux bonnes questions. On ne se pose même plus de questions, en fait, on s’écoute, c’est tout ! On essaie de bien s’écouter… et ce n’est pas compliqué.
- Quand tu en parles, ça a l’air tellement simple !
- Y a quand même de ça, en fait ! 😉
- Tout à fait, en fait ce n’est que du bon sens. Dans la pratique, ça peut être un peu compliqué, de se poser les bonnes questions, mais ce n’est que du bon sens. Et par rapport à la sensation de satiété, comment ça s’est passé pour toi ? En introduction, tu évoquais le fait de devoir finir son assiette.
- J’avais tendance, par exemple, à avoir l’intention de ne pas laisser de reste. « Un petit reste », je le finissais. Alors que, qu’est-ce qui m’empêche de mettre un petit reste dans le frigo ? Puis de regrouper des restes à un moment donné, ou d’associer ce reste à un autre repas ? Ce choix aussi participe au fait de retrouver de la liberté. D’une façon générale, je ne gaspille pas, je ne jette pas. Je n’ai pas non plus été éduquée comme ça, à jeter des aliments, et je ne jette toujours pas d’aliment. Par contre, je ne me force pas à finir. Je n’ai plus de difficulté à mettre de côté.
- En fait, tu te forçais presque à finir ton assiette ?
- Pas mon assiette, car je me servais une part que je savais suffisante. Par contre, avant, je finissais, par exemple, en me resservant pour finir le plat. Alors qu’en fait, il n’y a aucune raison de faire ça ! Une fois que j’ai terminé mon assiette, si je constate que j’ai assez mangé, il faut que je m’arrête là.
- Et ça ne pose pas de problème à partir du moment où tu te dis « OK je ne jette pas, mais je garde ça pour plus tard, pour une « soirée restes » par exemple ». Ça me fait penser à ce que tu as dit, à un moment donné, autour de cette éducation, que notre génération a pu recevoir de parents qui ont connu le manque de nourriture et qui, du coup, peuvent être plus sensibles à cette question. Maintenant, nous vivons dans un monde d’abondance, pour ce qui est de l’alimentation. Nous, ici, en France, dans le milieu dans lequel nous évoluons, nous mangeons à notre faim. Et j’imagine que ceux qui lisent cet article de mon podcast sur l’alimentation sont dans le même cas, à ne pas avoir à se préoccuper du fait de réussir à trouver de la nourriture et d’avoir suffisamment à manger. C’est comme si nous avions gardé des réflexes de peur de manquer, de peur d’avoir faim.
- Oui je pense qu’il y a ces réflexes-là, qui peuvent venir un peu de l’éducation. L’autre élément qui me semble important, c’est que non seulement nous avons tout à profusion, mais en plus nous avons trop à disposition ! J’ai la chance de ne pas succomber aux sirènes de la consommation, mais je sais que c’est une tentation horrible, cette profusion d’aliments, toutes ces nouveautés, en particulier des « mauvais aliments ». Évidemment, nous n’avons pas inventé de nouveaux légumes, ni de nouveaux poissons… par contre des nouveaux plats préparés, il y en a de toutes les sortes ! Les nouveaux biscuits, les nouvelles sucreries, les nouvelles céréales pleines de sucre, etc., ça il y en plein les rayons, et il y en a de plus en plus ! Je prends vraiment ça comme une chance, de ne pas être attirée par tout ça, car c’est terrible. Succomber à ça, c’est inclure dans son alimentation toute une série de produits « formidables », complètement mauvais.
Les étapes du travail pour se réconcilier avec la nourriture
- Oui, je suis d’accord, notamment au sujet de tous ces produits complètement transformés… Du coup, dirais-tu que ton travail principal, au cœur de ta démarche « alimentation et santé », fut autour des sensations de faim et de satiété, de te poser de nouveau les bonnes questions ?
- Oui, c’était principalement ça. Au début, j’étais surtout occupée à me demander : « Est-ce que j’ai faim maintenant ? – Oui, non. » Puis, après avoir mangé mon plat : « Est-ce que j’ai encore faim ? – Oui, non. » Selon la réponse, je continue de manger un peu, ou pas. Perdre les réflexes, les habitudes, en somme, pour abandonner ce que je faisais sans m’interroger, ce fut ça mon premier travail. Lorsque cela fut devenu fluide pour moi, dans un deuxième temps, j’ai eu cette envie de découvrir de nouveaux aliments, pour me nourrir différemment. Les habitudes concernent la prise alimentaire, mais aussi la variété de ce qu’on consomme ! J’ai eu envie d’élargir ce que j’achetais, d’aller au-delà, de découvrir de nouveaux légumes, ou en tout cas des légumes dont je n’avais pas l’habitude, ainsi que d’autres céréales, d’autres légumineuses, etc. Je ne suis pas de ceux qui passent des heures en cuisine pour élaborer des plats, pour autant, je me suis toujours préparé à manger, donc j’ai eu envie d’étoffer mes sources de produits.
- Oui, tu souhaitais agrandir la palette, en quelque sorte. Je remarque également qu’on a tendance à manger un peu toujours les mêmes choses, moi aussi d’ailleurs. Dans cette deuxième étape, tu t’es dit « Je vais élargir ma palette, je vais goûter des aliments que je ne connaissais pas, tout en cuisinant, sans y consacrer des heures. » Tu as réussi à avoir cette curiosité-là.
- C’est ça ! Ça a fait parti de mon questionnement autour de l’alimentation. Il englobait non seulement la prise alimentaire en tant que telle, mais également le choix que je voulais bien m’offrir.
Alimentation et santé sont aujourd’hui sainement liées
- Tu dirais que tu en es où, en ce moment ? On approche de la fin de cet article, mais tu approches aussi de la fin de ton accompagnement. Comment tu vois le futur ? Alimentation et santé sont-elles bel et bien réconciliées ?
- En ce qui me concerne, notre travail ensemble a vraiment été très positif. J’ai réussi une perte de poids significative. Je vais subir, dans les mois qui suivent, des examens médicaux qui, je pense, vont confirmer que je peux, pour le moment en tout cas, éviter les traitements contre le cholestérol et l’hypertension. Je n’ai aucun doute là-dessus. Près de 10 kilos de moins, c’était l’objectif de la nutritionniste, celui qu’elle pensait être bon pour moi. Je suis très confiante quant à ça. Par ailleurs, mon objectif en termes de relation avec la nourriture est déjà largement atteint ! Je suis contente d’avoir réussi à apprendre à manger en pleine conscience et à me libérer de nombreuses habitudes.
- Tu as réussi à reprendre les manettes, comme tu disais juste au dessus 😉
- Oui, à reprendre les manettes… mais pas dans le sens du contrôle, à tout craindre, mais vraiment dans le sens de ne pas me laisser embarquer par mes réflexes. C’est extrêmement plaisant de lâcher prise. Sentir ses anciennes manies comme des boulets aux pieds et se voir s’en libérer, c’est très plaisant.
- Tu parles d’une forme de liberté, en fait. En remettant de la conscience dans tes actions, en reprenant les rennes, il ne s’agit pas d’être dans du contrôle et d’être dans la rigidité, mais c’est le contraire.
- Exactement, c’est tout le contraire. Il s’agit de retrouver une certaine liberté… de trouver même, dans mon cas, car c’était une découverte.
- Alors que, si j’ai bien compris ce que tu expliquais au début, la pleine conscience, tu en incluais dans plein de domaines de ta vie. Tu abordais beaucoup de choses avec clarté, clairvoyance, mais pas dans ce domaine-là.
- Et oui ! J’essaie, tant que possible, d’être présente à ce que je fais, au moment où je le fais, dans tous les compartiments de ma vie. Mais, à un moment, j’ai réalisé, sur l’alimentation et donc sur ma prise de poids, que je ratais ça, que je n’étais pas vraiment dedans. Ça m’échappait car je ne me comportais pas comme quelqu’un de réellement conscient de ce qu’il fait.
- C’est justement ça, l’un des objectifs de mes accompagnements, c’est de remettre de la conscience dans l’action de manger !
- C’est pour ça que je suis très confiante pour l’avenir. Quand on expérimente le fait d’être présent à ce qu’on fait dans tous les compartiments de sa vie, c’est plus agréable, plus facile. Pour l’alimentation, je l’ai vraiment vécu comme un retour à une relation agréable et facile avec la nourriture. Quand je vois le résultat que ça procure, je ne peux qu’être confiante pour que ça dure, pour que ce soit un fonctionnement ancré, qui va durer.
- Que ce soit quelque chose qui va durer, je suis d’accord. Tu ne vois pas de retour possible, en fait. C’est comme si tu avais allumé la lumière sur ce qu’il passait, et du coup tu ne vois pas pourquoi elle s’atteindrait.
- Tout à fait, d’autant que ça va dans la continuité de quelque chose que j’avais expérimenté dans d’autres domaines. La lumière qui s’est allumée là, elle a éclairé et maintenant que j’ai vu, je ne veux plus que ça soit autrement.
- Et puis, une fois qu’on voit, c’est difficile de ne plus voir. Est-ce que, avant qu’on se quitte, il y aurait une dernière pensée que tu souhaiterais partager ?
- Peut-être le fait, tu l’as souvent fait remonter lors de nos entretiens, que ça peut être facile. C’est à peu près ainsi que je l’ai vécu. Certes, je n’étais pas dans une problématique complexe, de compulsions ou de troubles tels que l’anorexie et la boulimie, mais malgré tout, je ne pensais pas, au démarrage, que ça pourrait être facile. Mais c’est une démarche qui apporte beaucoup et qui peut, finalement, ne pas être si difficile que ça, même si ça oblige à changer de route après des années d’un parcours dont on n’a parfois pas conscience. Finalement, en 6 mois, j’ai intégré de nouveaux repères, un nouveau regard, et c’est quelque chose de très positif.
- Facile et très fluide aussi ! C’est l’impression que j’ai eue, dans le travail que nous avons effectué ensemble. Les réflexes se sont bien mis en place, les prises de conscience également.
- Et puis quand on récolte du positif, au début d’un chemin qu’on commence à suivre… on a le sentiment que c’est le bon. Alors le plus facile est de le suivre ! Pourquoi retourner sur ce qu’on a connu, qui était plus dur ? Je me débattais toute seule, autour de cette barrière de poids… Je plaidais ma cause auprès de mon généraliste : « Mais attendez ! Je vais perdre du poids, vous verrez ! » J’ai eu la chance que ma généraliste lâche l’affaire… Je ne la vois pas très souvent, mais je savais que je n’aurais pas pu continuer comme ça longtemps. Les problèmes d’hypertension et de cholestérol, c’est absolument mauvais. Je ne m’en sortais pas… et là, grâce au travail que nous avons effectué ensemble, j’ai découvert un nouveau chemin qui s’est avéré tout de suite positif. C’était parti, et ça va continuer !
- Je te remercie pour ce témoignage et merci pour ta confiance !
- Merci à toi, pour tout. C’était avec plaisir !
J’espère que la simplicité que Catherine partage avec nous dans cet épisode de mon podcast sur l’alimentation vous aura permis de vous dire, vous aussi, que finalement, changer peut être plutôt facile… du moins lorsque vous êtes prête à vous poser les bonnes questions pour vous réconcilier avec la nourriture. Pour celles et ceux qui désirent aller plus loin, je vous propose de découvrir :
- mes programmes en autonomie ;
- mon accompagnement individuel.