Manger ses émotions : 4 étapes pour arrêter avec bienveillance et dire adieu à la culpabilité

Bienvenue dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir ». Aujourd’hui, nous allons parler d’un sujet dont vous avez sans doute déjà entendu parler : l’alimentation dite émotionnelle. Vous aimeriez arrêter de manger vos émotions ? Vous ne comprenez pas d’où viennent ces compulsions alimentaires émotionnelles ? Vous redoutez de prendre du poids à cause de ce mauvais rapport avec la nourriture ? Je vous propose 4 étapes pour vous réconcilier avec votre alimentation et avec le fait de manger ses émotions. Vous comprendrez d’où cela peut venir et quoi mettre en place pour que ça devienne fluide et exempt de culpabilité. Peut-être même que vous regarderez l’alimentation émotionnelle avec un nouveau point de vue… 😉

1 – Déterminer s’il n’y a pas de restriction physiologique et/ou cognitive

Si, aujourd’hui, manger ses émotions est un problème pour vous, c’est peut-être parce que vous considérez ça comme des « craquages ». Peut-être même que, lorsque ça arrive, vous vous regardez manger de façon très impulsive. Parfois même, il s’agit de réelles compulsions alimentaires… qui sont donc, à vos yeux, des compulsions alimentaires émotionnelles.

Quoiqu’il en soit, il est capital de commencer par déterminer si vous n’êtes pas, sans vous en rendre compte, dans une restriction physiologique et/ou cognitive.

« Pour rappel, la restriction alimentaire, c’est lorsque vous mangez en-dessous de vos besoins nutritionnels, et peut-être ne vous en rendez-vous même pas compte. Cela peut alors être une bonne idée de faire le point avec un·e professionnel·le de la nutrition.

La restriction cognitive, ce sont toutes les pensées que vous avez à propos de votre comportement alimentaire, tous les « il faut, je devrais, c’est sain, malsain… ». [C’est] tout ce que la « police de la nourriture », ou encore « Radio régime », vous serine à longueur de temps. Ces pensées, ces croyances sont parfois ancrées depuis si longtemps qu’elles semblent être des vérités absolues. Du coup, lorsque vous allez à leur encontre, vous vivez de la culpabilité. »

« Pour revenir au sujet des compulsions, le cercle infernal restriction-compulsion n’est pas de l’alimentation émotionnelle. Il est une réponse normale du corps et de l’esprit à la restriction, qu’elle soit physique ou cognitive. »

Avec cet éclairage, vous avez maintenant compris qu’avant d’interroger votre propension à manger vos émotions, il faut d’abord avoir fait une certaine paix avec votre rapport à la nourriture, à votre corps et à votre image corporelle. Cela fait partie des étapes que je propose dans mon accompagnement Indépendance Cannelle. Pour cela, nous utilisons :

  • les principes de la thérapie d’alimentation intuitive ;
  • et la pratique de la pleine conscience.

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2 – Laisser la culpabilité de manger ses émotions de côté

L’un des points communs des personnes désirant arrêter de manger leurs émotions, c’est la culpabilité qu’elles éprouvent lorsque ça arrive. Le problème, c’est que cette culpabilité vient aggraver les choses…

D’abord, comme nous venons de le voir : il ne s’agit peut-être pas de compulsions alimentaires émotionnelles, mais juste de votre corps qui réclame ce dont il a besoin ! Il n’y a alors pas lieu de culpabiliser.

Ensuite :

« Il est important de réaliser que l’une des fonctions de l’alimentation peut être de nous aider, par le plaisir qu’elle apporte, à traverser nos émotions. »

Dans ce contexte, la culpabilité, « c’est la couche de plus que vous mettez sur vos épaules et qui alourdit d’autant plus votre climat émotionnel. Vous voyez ? Donc, si la culpabilité se présente alors que vous mangez pour vous réconforter, non seulement cela ne fonctionne pas, vous n’êtes pas réconfortée, mais en plus, avec le phénomène du « foutu pour foutu », cela peut se transformer en compulsion.

Faire la paix avec vos envies de manger émotionnelles va donc passer par normaliser cette fonction de l’alimentation. »

Bien sûr, manger ne sert pas que à se réconforter et à nous aider à traverser nos émotions. Bien sûr aussi, il existe d’autres moyens pour cela. Il n’en reste pas moins que manger ses émotions de temps en temps, c’est normal et naturel. Inutile donc de culpabiliser ! Rien qu’en acceptant ça, ça devrait déjà être plus simple à vivre. 😉

3 – Identifier si l’alimentation émotionnelle est votre seule solution

Maintenant qu’on a dit ça, vous vous demandez peut-être : « Alors, à quel moment cela peut devenir un problème ? ».

À mon sens, la réponse est simple : manger ses émotions est un problème quand c’est le SEUL moyen que vous avez de les traverser.

« Beaucoup d’entre nous n’ont jamais appris comment traverser leurs émotions difficiles. D’ailleurs, je me centre sur les difficiles, mais ça peut également être le cas avec les émotions agréables. Il arrive que l’alimentation soit utilisée, par exemple, pour augmenter la joie ou pour prolonger un moment où on se sent bien. Mais quoi qu’il en soit, peu de personnes reçoivent une éducation émotionnelle. Et de ce fait, chacun de nous fait « comme il peut » avec ses événements intérieurs parfois si désagréables. Les mettre de côté est alors une stratégie. Utiliser des dérivatifs en est une autre, et l’alimentation, vue sous cet angle, me semble moins problématique que des substances plus toxiques. Je ne sais pas ce que vous en pensez ? »

Si vous êtes dans ce cas-là, alors arrêter de manger vos émotions n’est pas vraiment votre objectif. Ce dont vous avez réellement besoin, c’est de vous approprier des façons variées de vivre vos émotions. Alors, naturellement, les compulsions alimentaires émotionnelles seront moins nombreuses et/ou moins violentes.

Là encore, la pratique de la pleine conscience peut vous être d’une grande aide. Elle permet notamment une observation fine du vécu de nos émotions, de nos comportements, etc. Si vous sentez que vous avez intérêt à creuser cette piste avant d’aller plus loin, je vous invite à découvrir mon pack d’audios de pleine conscience.


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Manger ses émotions : comment arrêter ?

4 – Trouver d’autres moyens que de manger ses émotions pour les traverser

Avec les étapes précédentes, normalement, vous comprenez mieux ce qui vous pose problème avec l’alimentation émotionnelle.

Si vous êtes ou si vous craignez être en restriction, l’aide d’un·e professionnel·le (ou de plusieurs !) sera peut-être nécessaire. Tout dépend de là où vous en êtes ! Les actions à mener pour en sortir sont très différentes si vous êtes en restriction légère ou si vous souffrez d’un TCA (trouble des conduites alimentaires).

S’il s’agit plutôt de parfaire votre éducation émotionnelle, nous en avons déjà parlé : je vous conseille en premier lieu la pleine conscience.

« La pleine conscience fait partie des outils qui peuvent vous aider à observer vos émotions. Elles s’expriment par le biais de sensations corporelles. Par exemple, beaucoup de personnes décrivent :

  • l’angoisse comme un serrement dans la poitrine, ou une boule dans le ventre ;
  • la joie comme un crépitement plus ou moins dans l’ensemble du corps ;
  • la peur comme une glaciation, un froid dans le dos ou dans tout le corps.

En observant les sensations liées aux émotions, il devient de plus en plus possible, même si ce n’est pas forcément facile, de laisser ces sensations évoluer dans le corps, pour finir par se dissoudre. »

En observant vos émotions et leurs manifestations, vous les connaîtrez mieux et, naturellement, vous aurez plus de choix pour les vivre. Cela pourra être, par exemple, de bien choisir l’aliment propre à vous faire du bien, avant de le déguster en pleine conscience. Mais ce pourra aussi être autre chose !

« Je propose aux personnes que j’accompagne de faire une petite liste des choses qu’elles aiment faire et qui leur apporte du réconfort. L’une des anciennes participantes de l’accompagnement Indépendance Cannelle avait eu l’idée de mettre ses idées sur des papiers qu’elle a mis ensuite dans une jolie boîte dans laquelle elle peut piocher lorsque le besoin se fait sentir. Que mettriez-vous sur votre liste ?

Voici quelques exemples cités par des participantes de l’accompagnement :

  • appeler un ami ;
  • sortir prendre l’air ;
  • vous défouler sur de la musique ;
  • pleurer ;
  • écrire ;
  • pratiquer la pleine conscience ;
  • vous faire masser ;
  • demander un câlin ;
  • jouer avec votre animal de compagnie…

Je suis sûre que vous en aurez d’autres, pour compléter cette liste. »

Pour aller plus loin : les différents degrés de l’alimentation émotionnelle

Même si j’essaie d’être la plus complète possible, un seul article ou un seul épisode de podcast ne peuvent pas, à eux seuls, traiter tous les cas de figure. J’ai donné ici les 4 grandes étapes qui permettent, selon moi, de se réconcilier avec le fait de manger ses émotions. Cependant, vous aurez sans doute compris, en lisant lesdites étapes, que la démarche n’est pas du tout la même selon votre rapport actuel avec la nourriture et avec l’alimentation émotionnelle, mais aussi avec :

  • la culpabilité ;
  • vos émotions ;
  • votre corps et votre image corporelle ;
  • les injonctions du culte de la minceur ;
  • votre éventuelle volonté de maîtriser votre physique…

Pour vous aider à situer votre rapport à l’alimentation émotionnelle (et donc déterminer si une aide semble nécessaire ou non), je vous propose de découvrir ce qu’en disent les créatrices de la thérapie d’alimentation intuitive.

« Evelyne Tribole et Elyse Resch […] parlent, dans le principe 7 du process, d’intégrer ses émotions avec bienveillance. Elles parlent d’un continuum dans l’alimentation dite émotionnelle. Il y a différents degrés, allant de la gratification sensorielle à la punition… »

« La gratification sensorielle, c’est le plaisir ressenti en mangeant. »

« Vient ensuite le confort. C’est le chocolat chaud qui nous réconforte, blottie sous un plaid devant la cheminée, ou le plat que nous préparait notre mère lorsque nous étions malades. […] Cela peut faire partie d’une relation saine avec la nourriture, cependant, si manger est la seule chose qui vous vient à l’esprit pour vous réconforter, comme évoqué plus haut, cela peut vous empêcher d’aller à la source de vos émotions. »

« Vient ensuite la distraction : manger devient un moyen de détourner votre attention du problème, pour vous éviter de ressentir le désagréable. C’est à cet endroit du continuum que vous pouvez vous rendre compte que vous utilisez systématiquement ou presque la nourriture pour ne pas ressentir une émotion. C’est aussi à cette étape que ça peut être une bonne idée de demander de l’aide pour traverser plus sereinement vos états émotionnels. »

« L’anesthésie, comme son nom l’indique, est un moyen d’utiliser la nourriture pour ne plus ressentir, pour couper toutes sensations liées aux émotions. »

« Enfin, la punition correspond à une forme grave d’alimentation émotionnelle dans laquelle les personnes, tellement en colère après elles-mêmes, se punissent en mangeant. Elles en arrivent à détester la nourriture et ne ressentent plus aucun plaisir en mangeant. Cela nécessite d’être accompagné par des personnes qualifiées. »

Bonus : de la distinction entre la compulsion alimentaire émotionnelle et la culture des régimes masquées…

Pour conclure, j’ai envie de vous proposer une dernière réflexion sur l’action de manger ses émotions.

« Il est souvent entendu que manger lorsque la faim n’est pas présente, manger quand nous traversons des émotions difficiles, est la cause de problèmes. Avec, généralement, en filigrane l’idée que cela fait prendre du poids et que stopper ces prises alimentaires permettra d’en perdre.

Cela peut sembler logique : si vous supprimez des prises alimentaires, vous allez perdre du poids. C’est ce que proposent tous les régimes : restreindre notre alimentation. Sauf que, vu sous cet angle, vous allez continuer à poursuivre le Saint Graal de la culture des régimes, à savoir : perdre du poids et avoir une silhouette mince, pour correspondre à une norme. Et en plus, il n’est pas dit que vous allez en perdre, en vous restreignant : si c’était si évident que ça, ça se saurait. »

Si cette réflexion vous titille, je vous suggère de découvrir les épisodes ci-dessous. Ils vous aideront peut-être à avoir une nouvelle vision du culte de la minceur. 😉


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« Et vous, où en êtes-vous aujourd’hui dans la relation avec vos émotions ? Pensez-vous avoir besoin d’une aide spécifique pour les traverser ? Vous sentez-vous souvent submergées ? » Si, aujourd’hui, la façon dont vous « manger vos émotions » est un problème pour vous : n’hésitez pas à venir m’en parler et à regarder ce que je vous propose avec mon accompagnement de groupe Indépendance Cannelle.


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Dans cet épisode de podcast, j’ai également cité :


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