Dans ce nouvel épisode de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir », nous allons parler de la boulimie vomitive, avec le témoignage de Louise. Dès la maternelle, Louise se souvient de l’importance qu’elle accordait à l’apparence de son corps. Elle a grandi dans une famille d’artistes, dans laquelle la minceur était primordiale. Les formes, la grosseur, n’étaient pas une option. En tous cas, c’est ce que Louise avait internalisé très jeune. Elle a fait beaucoup de danse, et lorsque, avec la puberté, son corps a commencé à changer, à prendre des formes, la lutte pour la minceur a commencé. Vous allez entendre comment s’est installée la boulimie vomitive, qui était elle aussi banalisée. Petit à petit, Louise a pu cheminer vers la guérison, en particulier en mettant du sens dans l’action de manger grâce à l’alimentation végétale. Aujourd’hui naturopathe, elle propose à son tour d’accompagner des personnes à avancer vers la réconciliation avec leur alimentation.
L’enfance de Louise, terreau fertile pour un trouble du comportement alimentaire
Cela fait un certain temps maintenant que Louise s’exprime sur son TCA (trouble des conduites alimentaires). Au fil des échanges, elle a accumulé des clefs de compréhension. Cela lui permet, aujourd’hui, de parler de sa boulimie vomitive avec un témoignage très éclairé.
Pour elle comme, hélas, pour beaucoup d’autres, les racines de sa relation compliquée avec la nourriture et avec son corps trouvent naissance dès sa petite enfance.
« Ça a commencé très très jeune, je pense. Depuis que je suis toute petite, depuis la maternelle, l’apparence physique était très importante pour moi. »
Ce terreau fertile au TCA a commencé dès son enfance pour 2 raisons majeures :
- D’une part, c’était déjà très important pour elle de séduire, de plaire physiquement.
« J’ai des souvenirs de moi […] en moyenne section, où j’étais amoureuse d’un petit garçon et j’essayais déjà de faire passer de la séduction dans le regard. Je m’habillais de façon à séduire. »
- D’autre part, elle a grandi dans une famille d’artistes, pleine de femmes pour lesquelles la minceur et la restriction étaient la norme, étaient indispensables.
« Je suis née, en fait, dans une famille d’artistes et de femmes artistes et danseuses, des chanteuses, des actrices… »
Très rapidement dans son récit sur la boulimie vomitive, le témoignage de Louise évoque le fait qu’elle a grandi, été élevée avec l’idée que le sucre fait grossir, qu’il est mauvais.
« Depuis toujours, je sais que les sucrettes, c’est ce qu’on met à la place du sucre pour ne pas grossir. »
Au fil de son histoire, Louise nous parle aussi de la danse classique, qu’elle a pratiquée très jeune et très assidûment.
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L’histoire de Louise avec la boulimie vomitive : le témoignage d’une danseuse
Une fois l’enfance passée, l’adolescence a pris le relais et, comme souvent, les choses se sont gâtées. Du harcèlement et des difficultés relationnelles avec certaines amies, les changements du corps à la puberté, un déclic soudain pour le chocolat et les gros goûters… Il n’en a pas fallu plus pour que Louise prenne des formes qu’elle n’appréciait pas.
« Arrivée à 10/11 ans, quand j’ai eu mes règles, mon corps a changé. »
« Il fallait toujours que je sois belle parce que je pensais que les gens allaient m’aimer pour ça aussi. »
C’est ainsi qu’elle a commencé à se faire vomir, basculant dans la boulimie vomitive. Louise savait d’ailleurs que sa mère avait déjà eu recours à cette « technique », étant plus jeune, lorsqu’elle travaillait dans un music-hall. Elle en a parlé avec elle, mais… sa réponse ne fut donc pas dissuasive.
« Au lieu de me présenter ça pour me prévenir qu’il ne fallait pas que je fasse ça, elle a plutôt présenté les choses en mode : « ba je suis passée par là, c’est normal, toutes les filles passent par là, toutes les danseuses se font vomir… ». »
Comme beaucoup, elle a donc commencé son TCA avec le sentiment d’avoir trouvé la solution à ses problèmes. Quand elle est allée à Paris pour ses études, à 18 ans, un basculement s’est fait. Elle se sentait plus seule, elle ressentait un grand vide affectif et beaucoup de déception par rapport à ce qu’elle imaginait de la vie étudiante. Elle vidait les placards pendant ses baby-sittings, vomissait de plus en plus systématiquement, immédiatement après la prise alimentaire, sans même attendre d’être chez elle…
« Jusqu’au jour où je me suis vraiment rendu compte que j’avais fait ça 7 fois dans la même journée. »
Un jour, lors d’une crise, elle a réalisé qu’en fait, plus elle mangeait et… plus elle se sentait vide. Manger, même autant, ne comblait rien, ne changeait rien à cette sensation de vide. Elle a alors compris qu’il y avait un problème.
« J’avais l’impression que plus je mangeais, plus je ressentais un vide dans mon estomac. »
La guérison de Louise : yoga, amour et alimentation végétale
À partir de là, Louise parle de son chemin de guérison de la boulimie vomitive. Son témoignage dénombre 3 éléments essentiels qui l’ont beaucoup aidée.
Le premier, paradoxalement, c’est la salle de sport. Ayant pris du poids à la fac, elle a écouté sa mère qui lui conseillait de s’y inscrire et… elle a découvert le yoga.
« C’est là que j’ai vu l’intérêt de pratiquer une activité physique qui n’avait ni pour but de mincir, ni pour but de compétition. »
Le premier pas était fait vers la reconnexion à soi, vers le calme et l’apaisement, vers le développement personnel…
Le second élément qui lui a permis de voir les choses autrement, c’est… la séduction. Celle-là même qui avait grandement impacté son rapport à elle-même, à son corps. Tombée très amoureuse d’un garçon à la fac, elle a passé un certain temps à lui courir après. Quand, enfin, ils sont sortis ensemble, elle a pu réaliser que si lui, ce garçon qu’elle mettait sur un piédestal, avait pu la trouver intéressante, c’est qu’elle ne devait pas être si nulle et moche que ça.
Dans son témoignage, Louise précise que c’est sans doute ça qui lui a permis d’arrêter de se faire vomir.
Enfin, la naturopathie et l’alimentation végétale ont été très bénéfiques pour elle. Nous évoquons dans cet épisode de podcast le fait que ces pratiques peuvent très facilement empirer une relation troublée avec l’alimentation ou engendrer de l’orthorexie… Mais elles peuvent aussi aider à remettre le rôle nutritif – et donc le respect de son corps – et/ou ses valeurs au cœur de son alimentation.
« Moi, ce qui m’a aidée, quand je me suis un petit peu lancée dans l’alimentation végétale, c’est […] de remettre, en fait, de l’estime et du pouvoir dans ton alimentation parce que tu te mets en accord avec tes valeurs. L’alimentation devient autre chose que « ça fait grossir, ça ne fait pas grossir ». Il y a un pouvoir un peu politique aussi, dedans. »
Le fait de pouvoir véritablement faire incarner ses valeurs par son alimentation a vraiment été salvateur pour Louise et décisif dans sa guérison contre la boulimie vomitive. Son témoignage le démontre en profondeur.
« Au-delà de la culpabilité […], il y avait aussi ce côté « c’est de la merde aussi pour la santé, c’est industriel, ça tue des animaux dans des abattoirs de manière horrible »… Il y a un côté un peu énergétique. J’ai été initiée à l’alimentation végétale et à l’ayurvéda en même temps. […] Il y avait aussi ce côté énergétique : ce sont des légumes qui ont été récoltés de manière naturelle, dans une terre fertile, ça participe à l’économie locale, à l’écologie… Il y a une espèce de fierté, de reconnexion à la nature aussi. »
La naturopathie lui a également permis d’apaiser son système digestif, très souvent mis à mal avec les TCA, et notamment avec la boulimie vomitive. Son témoignage donnera peut-être une porte de sortie à des personnes qui, comme certains de ses clients aujourd’hui, sont coincés dans un cercle vicieux sur ce point.
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Nous arrivons à la fin de cet article sur la boulimie vomitive et du témoignage de Louise, mêlant le culte de la minceur des danseuses, l’alimentation végétale, la naturopathie et tant d’autres sujets encore…
Si vous souhaitez aller plus loin, je vous conseille vivement d’écouter l’épisode entier. Nous avons notamment échangé sur ses relations actuelles avec sa famille et notamment sa mère, sur le rapport qu’elle entretient aujourd’hui avec la séduction… En complément, je vous conseille d’écouter l’épisode avec Charles Brumauld, sur l’importance de l’éducation alimentaire.
Enfin, si vous ressentez le besoin d’être accompagné·e pour :
- vous réconcilier avec la nourriture, avec votre corps ;
- et pour remettre du sens et de la conscience dans l’action de manger,
je vous invite à découvrir mon accompagnement Indépendance Cannelle.
Nous vous conseillons aussi :
- Éducation alimentaire chez l’adulte : (ré)apprendre à bien manger, avec Charles Brumauld
- l’accompagnement Indépendance Cannelle
- le compte Instagram de Louise