Guérir de l’hyperphagie : les 2 étapes de Robin | Témoignage

Bienvenue dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir ». Aujourd’hui, nous allons de nouveau évoquer ce TCA mal connu qu’est l’hyperphagie. Pour la seconde fois, le témoignage que je vous propose est celui du trouble alimentaire d’un homme. À 31 ans aujourd’hui, il estime avoir réussi à guérir de l’hyperphagie à 95 %. Comme vous allez le découvrir, son parcours de guérison s’est déroulé en 2 étapes. La première portait plutôt sur la forme. Hypnose et trouble alimentaire vont souvent de pair et c’est vers cette thérapie que Robin s’est tournée, lui aussi, sur conseil de son père. Ce fut une réussite ! La seconde étape s’est concentrée sur le fond du problème, cette fois-ci essentiellement grâce à une thérapie cognitivo-comportementale.

« Robin, 31 ans, papa d’une petite fille de 3 mois et guéri de l’hyperphagie à 95 %, je dirais. »

« À un moment donné, j’ai essayé de comprendre quelle était ma problématique finalement, avec la nourriture. »

« Durant cette thérapie par l’hypnose, j’ai fait 3 séances et ça marchait parfaitement ! Il y a le fond et la forme et cette première partie m’a permis de m’attacher plutôt à la forme. »

« Pendant ces 3 ans-là, j’avais des crises, mais ça avait énormément diminué. Ça m’allait comme ça, finalement. »

« Je me suis rendu compte, à ce moment-là, que je n’étais probablement pas totalement guéri. »

« Je me suis toujours considéré comme quelqu’un d’assez zen et de pas stressé. Et en fait… c’est tout l’inverse ! »

« Ça refait surface, de temps en temps. Il faut le voir un peu comme quelque chose de positif, dans le sens où c’est un signal qui permet de te dire : « bon, là, fais gaffe parce que c’est un signal que ça ne va plus ». »

« On en guérit mais il n’y a pas de remède miracle. Ça ne se soigne pas comme ça en un claquement de doigts. C’est un processus, c’est du temps. Il faut être patient. »

Paternité et trouble du comportement alimentaire

– Bonjour Robin !

– Bonjour Anne !

– Je suis vraiment ravie de t’accueillir dans ce nouvel épisode du podcast « La pleine conscience du pouvoir ». Je suis toujours ravie de recueillir de nouveaux témoignages, mais en plus, tu es le second homme à intervenir sur le podcast. Cela me fait d’autant plus plaisir ! Merci beaucoup à toi d’être là et de m’avoir proposé de venir témoigner. C’est toi qui m’a contactée, après avoir entendu le témoignage de Ludovic, pour venir, toi aussi, apporter ta pierre à cet édifice.  En l’occurrence, tu viens nous raconter comment tu as pu guérir de l’hyperphagie.

– Merci à toi de m’accueillir. 😊 Effectivement, j’ai découvert ton podcast en recherchant des témoignages de troubles alimentaires d’hommes. C’est quelque chose de peu courant, et au-delà de ça, que ce soit pour les hommes ou les femmes : les témoignages sur l’hyperphagie sont assez rares. Quand je suis tombée sur toi grâce au témoignage de Ludovic, je me suis dit : « Pourquoi ne pas témoigner, moi aussi, puisque je suis également atteint d’hyperphagie ? ».

– Même si tu as un peu commencé à le faire, peux-tu te présenter à nous ?

– Je suis Robin, 31 ans, papa d’une petite fille qui aura 3 mois demain.

– Elle est encore toute petite !

– Et oui ! 3 mois demain et elle s’appelle Sacha. Justement, toute cette problématique autour de mon trouble du comportement alimentaire a pris une toute autre dimension avec son arrivée. Je me pose beaucoup de questions pour ne pas lui transmettre ça. Nous en parlerons dans mon témoignage, mais je pense qu’il y a une partie de mimétisme dans cette affaire. Chez moi en tout cas, je pense que c’est entre autres ça qui a causé cette maladie. Voilà comment je présenterai : Robin, 31 ans, papa d’une petite fille de 3 mois qui a réussi à guérir de l’hyperphagie à… 95 %, je dirais.

– Je trouve vraiment important ce que tu dis quant à ton rôle de papa. Au fil des témoignages, j’ai très régulièrement entendu des personnes, essentiellement des mamans, expliquer combien les naissances de leurs enfants ont été des moments-clé dans leur processus de guérison de leur trouble des conduites alimentaires. Tu apportes de nouveau ce témoignage de l’envie d’une non-transmission du trouble.

– J’ai pris pas mal de recul sur cette maladie, pour l’analyser et comprendre comme elle est arrivée. Ça ne vient évidemment pas d’une seule cause ! Dans mon cas à moi, comme je l’ai dit, je pense qu’il y a une part de mimétisme de ce que j’ai pu voir étant petit. Mécaniquement, j’ai cette peur de transmettre cela à ma fille. Évidemment, pour le moment, elle n’a que 3 mois donc j’ai de la marge ! Mais quand elle va commencer à manger et à s’asseoir à table avec moi, je n’ai pas envie de lui transmettre ça.


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– Je comprends ! Pourrais-tu nous parler de ton histoire de façon chronologique, comme je le propose toujours ? Comment cela a-t-il commencé ?

– Pour commencer, je dirais que j’ai pris conscience de cette hyperphagie et que j’ai mis des mots dessus il n’y a pas si longtemps que ça : c’était il y a entre 3 et 5 ans. Cependant, ça fait beaucoup plus longtemps que j’en suis atteint. Je pense que c’est quelque chose qui est arrivé assez rapidement. Dès la primaire, j’étais déjà en surpoids et j’avais de bonnes crises : en rentrant de l’école, je dégommais tout ce que je pouvais trouver dans le réfrigérateur. Je ne sais pas exactement pourquoi j’avais ces crises à l’époque. Il y avait sans doute une part de mimétisme car je pense que mon père est un hyperphagique qui n’a jamais été diagnostiqué. Ça a peut-être joué, mais d’un point de vue psychologique, je ne sais pas pourquoi j’avais ça à l’époque. Pendant des années, je me suis juste considéré comme étant quelqu’un de gourmand. Ça, c’est la première partie de mon expérience avec l’hyperphagie. Au fur et à mesure du temps, en vieillissant, j’ai enchaîné les régimes et les restrictions. J’avais des résultats, mais ils ne duraient qu’un temps. Une fois que la restriction sautait et que je reprenais le contrôle, c’était pire. Je reprenais beaucoup plus de poids et j’en souffrais énormément. À un moment donné, j’ai essayé de comprendre quelle était ma problématique avec la nourriture. Il y a quelque chose comme 3 ou 5 ans, j’ai eu une discussion avec mes parents, pour leur dire que je cherchais comment me réconcilier avec la nourriture. Ce qui est drôle, c’est que la solution est venue de mon père. Il m’a dit : « Mon médecin traitant pratique l’hypnose, tu devrais essayer ».

La prise de conscience d’une mauvaise relation avec la nourriture

– Ça veut dire qu’à ce moment-là, tu avais déjà mis le mot d’hyperphagie sur ce que tu vivais ? Ou pas encore, mais tu voyais quand même qu’il y avait un problème ?

– Pas du tout ! Je n’avais absolument pas mis ce mot sur le problème. Je ne savais pas ce que c’était, je constatais juste que j’avais un problème avec la nourriture. Je trouvais que ça allait beaucoup plus loin que de la simple gourmandise.

– D’accord. À ce moment-là, tu te disais : « non, ce n’est pas une histoire de régime ou de poids, ça va au-delà de ça ».

– C’est ça. Ça me revient en te parlant : au début, je cherchais un moyen pour que le prochain régime alimentaire que j’entreprendrai ne soit jamais rompu. Il y avait toujours une notion de régime, mais il s’agissait désormais de trouver une solution pour qu’il ne soit pas rompu. Il s’agissait d’adopter des habitudes saines sur le long terme, sans jamais craquer. C’était ça, l’idée de base. J’étais encore assez loin de la volonté claire de guérir de l’hyperphagie !

– C’est une idée que beaucoup d’entre nous ont : « je n’arrive pas à tenir, donc je cherche des solutions, y compris au niveau psychologique, pour avoir plus de volonté ».

– C’est exactement ça ! C’est aussi à cette période-là que j’ai commencé à lire beaucoup de développement personnel au sujet de la volonté, pour aller plus loin. La question, c’était : « Comment faire pour être encore plus discipliné ? ».

– Je vois. Si tu le permets, j’aimerais revenir sur ce que tu disais sur ton enfance. Tu expliquais que tu ne vois pas, même avec le recul, d’où venaient ces compulsions en rentrant de l’école, avec ces goûters qui débordaient… Je me pose quand même une question. Dans ta famille, y avait-il de la restriction, des aliments interdits, une certaine surveillance de ton alimentation, etc. ou pas ?

– Pas du tout ! Pendant les repas, nous pouvions nous servir plusieurs fois et je n’ai jamais connu de restrictions ni de surveillance. Ce que je disais tout à l’heure par rapport au mimétisme, c’est que je voyais mon père manger énormément. Il mangeait plein de choses en cachette. Peut-être que ça m’a amené à l’idée que pour manger ces aliments-là, il faut se cacher. Cependant, je n’ai jamais été en confrontation directe avec de la surveillance ou quelque chose s’y apparentant.


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Hypnose, trouble alimentaire et éléments déclencheurs des crises

– Merci pour cette précision ! Nous en étions donc à ce moment où ton père te conseille d’aller voir son médecin, qui pratique l’hypnose. Toi, tu cherchais des solutions pour réussir à être plus discipliné afin de tenir un régime.

– Oui. Il me propose ça et je me dis : « Pourquoi pas, de toute façon, tout est bon à prendre ! ». C’est dans cet esprit que j’ai rencontré son médecin traitant, une femme absolument géniale. Je continue à la voir, d’ailleurs. J’ai fait 3 séances et ça a parfaitement marché ! Je précise que, bien sûr, l’hypnose n’a rien à voir avec ce que nous pouvons voir à la télé ! 😉 Il ne s’agissait pas de mettre une main derrière ma tête en me disant : « Maintenant, tu t’endors et tu es guéri de ton trouble alimentaire. ». Il s’agissait de travailler sur mon inconscient. Ce qui a participé à cette réussite, c’est que je réfléchissais beaucoup sur ce qui entraîne mes crises, au fur et à mesure des séances. Je me suis notamment rendu compte que je fais beaucoup plus de crises lorsque je suis fatigué, stressé, angoissé. Suite à ça, je me suis mis en place de bonnes routines. Elles m’ont permis, petit à petit, de ne plus me retrouver dans ces situations, ou en tout cas beaucoup moins souvent.

– Ce fut donc un travail sur l’identification des déclencheurs des crises, tels que la fatigue ou le stress. Tu as pu mettre le doigt dessus et travailler à les supprimer ou à les limiter. C’est bien ça que tu veux dire ?

– C’est exactement ça. J’ai réorganisé ma vie autour de ça. Ça a été un vrai premier pas dans le processus de guérison de mon TCA. Moi qui cherchais des façons d’être plus discipliné, je crois que c’est vraiment ce que j’ai trouvé dans cette première partie de thérapie.

– Tu assimilais ça à de la discipline ?

– Quelque part, oui. Je n’ai pas l’impression que cette première étape de thérapie m’a permis de régler les causes psychologiques. Plutôt que de guérir mon hyperphagie, je dirais que ça a réglé les causes physiologiques, pour que je ne les subisse plus.

– D’accord, je comprends. Il s’agissait de travailler plutôt sur la forme que sur le fond. Encore que, quand tu parles de prendre de nouvelles habitudes de vie, il s’agit aussi de prendre un peu plus soin de toi, non ? C’est aussi ça que j’entends.

– Tout à fait. Tu as raison dans ce que tu dis. Je pense qu’il y a le fond et la forme et que cette première partie m’a permis de m’attaquer essentiellement à la forme.

– Combien de temps a-t-elle pris, cette première partie ? La question du temps de guérison est souvent posée… Qu’en est-il pour toi, même si, bien sûr, c’est différent pour chaque personne ?

– Ça ne fut pas très long, puisque 3 séances ont suffi. Au total, ça a duré entre 1 et 3 mois. Mais en effet, je pense que c’est différent pour chaque personne. Quand j’y suis allé, j’y croyais à fond et j’étais prêt à tout pour que ça fonctionne. Je pense que ça a aidé ! Peut-être que ce serait différent pour quelqu’un qui serait plus sur la réserve par rapport à l’hypnose. Moi, je ne me suis pas posé de question. Je me suis dit : « C’est une façon de guérir donc j’y vais à fond et je vais m’en sortir avec ça ».


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– Ce que j’entends assez souvent aussi, au travers des témoignages que je récolte, c’est que le premier soulagement peut être rapide à venir. Nous retrouvons ça avec la thérapie d’alimentation intuitive. C’est un processus qui est long, mais de premiers apaisements peuvent arriver rapidement. Je suis impatiente d’entendre la suite, maintenant ! Qu’en est-il de la deuxième phase qui t’a permis de guérir ton hyperphagie ?

– J’ai arrêté la thérapie avant qu’elle ne soit complètement terminée en raison de 2 problématiques. La première, c’était le temps. Ce n’était pas très pratique d’aller voir ce médecin et je commençais, entre guillemets, à prendre du galon dans ma carrière pro. À un moment donné, j’ai dû arrêter. Je me suis dit « ça va, j’en ai quand même suffisamment appris pour que ça ne se reproduise pas ». Il s’est passé 3 ans je dirais, avant que je n’entame la suite. Pendant cette période, j’avais des crises, mais ça avait énormément diminué et ça m’allait comme ça. Je n’ai plus les dates en tête, mais je dirais que la suite a débuté il y a 1 an ou 2. Il y avait plein de facteurs : l’enfermement dû au covid, l’augmentation des responsabilités avec mon boulot, des projets perso qui me prenaient un peu la tête, etc. J’ai complètement flanché et j’ai fait un petit burn-out.

– Ah oui, quand même… C’était une période vraiment difficile pour toi ! Tu parlais tout à l’heure des facteurs déclencheurs des crises qu’étaient le stress et la fatigue. Là, ils devaient prendre de sacrées proportions !

– C’était l’enfer. Je me suis rendu compte, à ce moment-là, que je n’étais probablement pas totalement guéri. J’ai réalisé aussi que l’hyperphagie, c’était une chose, mais qu’il y avait plein d’autres éléments derrière qui participaient à cette maladie. C’était ça qu’il fallait que je règle, en fait !

– D’accord. C’est comme si la partie immergée de l’iceberg, ce seraient le trouble alimentaire et ses symptômes. Tu réalisais qu’en-dessous, il y avait toute une face cachée, tout un terreau.

– C’est exactement ça ! Quand j’ai fait ce burn-out, je suis encore une fois venu prendre conseil auprès de mes parents. Comme quoi, ils sont vraiment une aide !

– Oui, j’entends qu’ils sont une vraie ressource pour toi.


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La thérapie cognitivo-comportementale contre le burn-out et le TCA

– Oui ! Cette fois-ci, c’est ma mère qui m’a conseillé de consulter un psychothérapeute spécialisé en TCC, thérapie cognitivo-comportementale. À mes yeux, ce qui avait probablement causé ce burn-out et tous mes problèmes, c’est que je prenais les choses beaucoup trop à cœur. J’ai une mentalité qui fait que je veux gagner. Je veux que ça fonctionne et quand je me lance dans quelque chose, j’y vais à fond. Il fallait que j’apprenne à prendre du recul et c’est dans ce cadre-là que j’ai consulté ce thérapeute. Encore une fois, je suis tombé sur un professionnel exceptionnel ! Je me suis pas mal remis en question. Je me suis toujours considéré comme quelqu’un de zen et de pas stressé… mais en fait, c’est tout l’inverse ! La finalité est là : à la fin de cette thérapie, je me suis rendu compte que je suis quelqu’un d’angoissé. Je ne montre pas forcément ses angoisses, je garde beaucoup pour moi, mais le stress est quand même là.

– À t’écouter, j’ai l’impression que ça te fait sourire, avec le recul ?

– Oui, car j’ai passé une bonne partie de vie à me considérer comme cool et zen, alors qu’en fait, c’est tout l’inverse ! 😊 J’ai notamment repensé à des examens que j’ai passés, comme le BTS ou la licence. De mémoire, pour le BTS, j’ai chopé une mononucléose plus une grippe, en plus d’avoir le dos bloqué…

– Ah oui, quand même !

– Je somatise beaucoup, oui. 😉

– Quelle prise de conscience ! « Je me pensais comme ci et en fait, je suis comme ça ». C’est assez radical !

– C’est ça. En plus, j’ai toujours des projets et comme je suis toujours très engagé dans tout ce que je fais… Je te laisse imaginer à quel point l’angoisse peut surgir à tout moment ! La thérapie m’a permis de me rendre compte de ça. Le thérapeute m’a donné de bons exercices pour apprendre à relativiser. Ce n’est pas toujours facile et je pense que, quand on a ce genre de pathologie, c’est à vie et il faut apprendre à vivre avec.

– Quand tu parles de pathologie, tu parles là de cette anxiété, c’est bien ça ?

– Je ne sais pas trop comment décrire ça. Je pense que j’ai une pathologie anxieuse ou angoissée. Je ne sais pas comment le décrire…

Guérir de l'hyperphagie en partie grâce à sa paternité

Gérer l’anxiété et prendre du recul pour prendre soin de soi

– D’accord, mais en tout cas tu as identifié cette problématique-là chez toi. Avec ton thérapeute, vous avez cherché ensemble des moyens de l’apprivoiser. Aujourd’hui, tu sais que ton fonctionnement est ainsi, mais tu avances avec.

– C’est exactement ça. Pour reprendre le fil de l’histoire : cette thérapie TCC, je l’avais surtout démarrée pour traiter le burn-out, pas tellement pour guérir l’hyperphagie. Du coup, dans un second temps, je me suis demandé si ce n’était pas le bon moment pour laisser tous les problèmes derrière moi et terminer mon hypnose. C’est ce que j’ai fait ! C’était d’autant plus intéressant que, grâce à la TCC, je m’étais rendu compte que j’étais quelqu’un d’angoissé. J’avais d’autres éléments à apporter à la thérapie par l’hypnose. J’ai refait 3 séances, toujours liées à l’hyperphagie, mais en apportant ces nouveaux sujets. J’abordais ça avec plus de profondeur. Cette deuxième partie m’a permis de travailler sur le fond cette fois-ci, et moins sur la forme. C’était assez différent de la première phase, notamment pour les exercices. Il y avait beaucoup de visualisation. Un moment qui m’a marqué, c’est celui où je devais visualiser un ou plusieurs animaux totem. Pour moi, c’était le lion… et le panda.

– C’est marrant ça, quel contraste !

– J’ai trouvé ça super intéressant et ça donnait beaucoup de poids à la thérapie. J’invite tous les auditeurs à aller voir la définition des animaux totem lion et panda. Quand je suis allé voir, des choses m’a sauté aux yeux. Depuis, je me suis attaqué à diminuer mon angoisse et mon stress, à apprendre à avoir plus de recul et à être moins engagé. Il s’agit, en résumé, de me dire : « Relâche l’accélérateur ! Prends un peu plus le temps, fatigue-toi moins ! ».

– D’accord, c’était un processus de ralentissement.

– Oui, et il s’agissait également de comprendre que je pouvais aussi être heureux en ayant moins de choses à faire et moins de projets. C’est un peu réducteur de dire ça, mais il s’agissait de me dire : « ton bonheur ne dépend pas que de ça ».

– J’ai l’impression que, durant cette période-là, l’hyperphagie était quand même passé au second plan. N’est-ce pas ?

L’alimentation comme signal d’alerte après la guérison

– Oui, en effet. J’avais réussi à vraiment, vraiment réguler ce TCA grâce à la première partie de ma thérapie par l’hypnose. J’ai eu une grosse rechute au moment où les galères se sont accumulées et où j’ai lâché pied. Mais sinon, c’est quelque chose que j’ai réussi à apprivoiser et c’était de plus en plus visible au fur et à mesure du temps qui passait. De temps en temps, ça refait surface, mais les crises n’ont plus rien à voir. C’est vraiment du pipi de chat par rapport à ce que ça a pu connaître. Malgré tout, ça arrive de temps en temps et c’est pour ça que je disais, en préambule, que je suis guéri de l’hyperphagie à 95 %. Je pense que c’est une problématique avec laquelle nous vivons toute notre vie. J’ai l’impression que ça fait partie de nous. Je lis plein de témoignages qui disent : « quand on est guéri, on est guéri à 100 % et s’il y a encore des trucs, c’est qu’on n’est pas vraiment guéri ». Moi, je ne suis pas d’accord avec ça. Je pense que ça fait partie de nous, comme toutes les galères de la vie, et il faut vivre avec.

– Dans les témoignages que je recueille, j’entends souvent dire que ça reste comme une petite bulle dans un coin de la tête. Elle peut, de temps en temps, regrossir et prendre de nouveau de la place. Plusieurs personnes ont exprimé que c’est désormais comme un signal d’alerte qui indique qu’il se passe quelque chose. Quand les symptômes réapparaissent, elles savent qu’elles doivent se demander ce qu’il se passe pour elles, en ce moment, qui ramène ça. Je ne sais pas si ça te parle, comme vision de choses ?

– Je partage totalement cette analyse ! Je pense qu’il faut le voir comme un élément positif, dans le sens où ce signal permet de savoir qu’il faut faire gaffe parce que ça ne va plus. Ça nous dit : « Reprends bien le fil ! ».

– Quand j’entends ça, j’ai envie d’ajouter : « et reprends soin de toi ».

– Tout à fait !


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Le mot de la fin pour ceux qui aimeraient guérir de l’hyperphagie

– Robin, je vois que nous allons bientôt nous quitter. Comme à chaque fois, je vais te demander quelle dernière chose tu as envie de partager avec nous ? Quel serait le message le plus important pour toi, ou celui que tu n’aurais pas eu le temps d’aborder ?

– Le premier point que j’aimerais transmettre, c’est que je pense que ce trouble du comportement alimentaire n’est pas une fatalité. N’importe qui a la possibilité de guérir de l’hyperphagie, j’en suis sûr. L’hypnose fonctionné chez moi, mais elle ne fonctionnera peut-être pas pour quelqu’un d’autre. La TCC a fonctionné chez moi, mais elle ne fonctionnera peut-être pas pour quelqu’un d’autre. Peut-être que c’est aussi lié à des périodes de votre vie. Certains feront de l’hypnose à un certain moment sans que ça ne fonctionne… alors que ça aurait fonctionné à un autre moment. Mais dans tous les cas, le conseil que je peux donner à ceux qui souffrent de ce TCA (ou d’un autre !) et qui ont du mal à en guérir, c’est de ne surtout jamais lâcher. Essayez en permanence de trouver un moyen ou des outils pour régler ça. Il n’y a pas de remède miracle. Je pense que c’est la mise bout à bout de plein de petites actions qui fera qu’à tel ou tel moment, nous serons plus aptes à recevoir une thérapie ou une autre. Ce sont tous les éléments réunis qui permettront la guérison. En tout cas, c’est ce que je pense, c’est ce qu’il s’est passé pour moi et c’est ce que j’espère qu’il se passera pour les personnes qui nous écoutent et qui sont concernées par l’hyperphagie.

– Je reste marquée aussi par ce que nous avons évoqué autour du travail à la fois sur le fond et sur la forme. Je te rejoins tout à fait sur le fait qu’il y a des périodes de la vie pendant lesquelles nous pouvons creuser certains sujets. À d’autres moments, ça peut ne pas l’être. En fait, c’est tout un processus !

– C’est ça. Je n’aurai pas pu utiliser de meilleur mot que celui-là. Un processus, c’est parfois rapide, mais ça peut aussi être très long. Ça peut durer des années ! Personnellement, j’ai eu besoin de peu de séances pour trouver des solutions. Pour autant, le processus a mis des années à se mettre en place.

– C’est comme s’il y avait un travail en sous-marin.

– C’est ça. Il faut être patient, très patient même. C’est comme pour n’importe quel objectif que nous souhaitons atteindre : ça ne se fait pas un claquement de doigts ! Les maladies de manière générale ne se soignent pas en un claquement de doigts. Il faut être patient.

– Tu parlais d’être en hyperactivité, ou en tout cas de mener plein de projets à la fois… Du coup, ça peut être un peu frustrant, mais c’est comme ça ! Le facteur « temps » agit aussi.

– Voilà. Ne suivez pas les conseils des personnes qui vous disent qu’elles vont régler ça rapidement. Ce n’est pas possible.

– Oui, ça prend du temps. Ce temps est différent pour chacun, tu l’as rappelé aussi. Cette fois, nous arrivons vraiment à la fin de notre entretien. Par quel biais peuvent te contacter les personnes qui le souhaitent ?

– Elles peuvent me retrouver sur mon blog, que j’ai créé il y a maintenant environ un an.

– Tu souhaites en parler un peu ?

La question de la transmission à son enfant quand on souffre d'hyperphagie

Le blog de Robin sur son parcours pour sortir des TCA

– D’accord, je vais prendre quelques minutes pour le présenter. 😊 À l’issu de mes thérapies d’hypnose et de TCC, je me suis dit que si je voulais aller encore plus loin, je pouvais me mettre à nu et parler de mon hyperphagie. Je ne l’avais jamais fait, avec personne. J’ai donc créé un blog sur lequel je raconte mon expérience et donne des informations qui pourraient intéresser les personnes qui en souffrent. Il y a 4 ou 5 ans, moi, je n’en ai pas trouvées… Ce blog, lui aussi, m’a servi de thérapie. Comme quoi, nous revenons à ce que nous disions plus haut : il y a plein de thérapies différentes et la guérison est l’aboutissement de plusieurs démarches ! Pour le retrouver : il s’appelle bonjourmotivation.fr.

– C’est noté ! Je te remercie beaucoup Robin, d’être venu partager ton expérience avec nous ! Je suis vraiment ravie que les témoignages d’homme se multiplient sur le podcast ! Si d’autres parmi vous ont envie d’apporter, eux aussi, leur pierre à l’édifice : contactez-moi, ce sera avec plaisir. Je te souhaite une très belle continuation, notamment en tant que papa ! Je suis sûre que tu pourras lui transmettre plein de belles choses, très éloignée de la crainte que tu nous as confiée au début de cet article.

– Merci à toi de m’avoir accueilli sur ton podcast et merci de livrer autant de témoignages. Je pense qu’ils constituent aussi une partie du chemin de guérison, donc merci pour ton travail, Anne ! 😊

*

Merci d’avoir écouté le témoignage de Robin. J’espère que le récit des 2 étapes qui lui ont permis de guérir de l’hyperphagie aideront ceux qui souffrent d’un TCA. Si vous ressentez le besoin d’être accompagné dans cette démarche, je vous invite à découvrir mon accompagnement Indépendance Cannelle.


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