« Je serai heureuse quand… » : pourquoi différer le bonheur ?

Dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir », nous allons parler du bonheur. « Je serai heureuse quand… », « Quand j’aurai ceci… », « Quand j’irai là-bas… ». Quand, quand, quand, qui d’entre nous n’a pas eu l’espoir, secret ou assumé, que tout irait tellement mieux si… ? Je lève la main la première ! Que le « si… » tant attendu concerne une perte de poids, une relation saine avec la nourriture, le fait de ne plus être obsédée par la nourriture, de se trouver belle, ou n’importe quel autre sujet : j’aimerais vous expliquer qu’une autre façon de trouver le bonheur est possible. « L’espoir fait vivre » dit le dicton : mon avis est plus nuancé que cela !

L’attente des « je serai heureuse quand… » ne vous rendra pas plus heureuse

Je ne vais pas essayer de vous convaincre qu’il faut vivre sans espérer. Certes, « l’espoir fait vivre » est un proverbe qui ne me convient pas, mais disons que je préfère le transformer en : « je suis vivante, aujourd’hui » !

  • Quand je serai grande je…
  • Quand j’aurai fini mes études je…
  • Quand j’aurai ce job de mes rêves je…
  • Quand j’aurai des enfants je…
  • Quand j’aurai perdu du poids je…
  • Quand j’aurai de l’argent je…
  • Quand je serai à la retraite je…

Qui d’entre nous n’a pas déjà dit ou pensé une ou plusieurs de ces phrases ? Qui d’entre nous n’a pas déjà vécu dans l’attente de quelque chose, vivant le présent sans le vivre vraiment, laissant filer les jours, les mois, les années… ? Au final, que se passe-t-il ? Je pense à deux options : ce que j’attends n’arrive jamais, ou cela arrive (enfin !). Dans cet article, j’ai envie de vous expliquer pourquoi, à mon sens, aucune de ces 2 options ne vous apportera réellement de satisfaction, pas même celle qui pourrait vous le faire croire… Attendre, encore et toujours, c’est ne pas se risquer à agir. C’est rester statique. C’est perdre son pouvoir personnel. C’est mettre à l’extérieur de soi la prochaine source de son “bonheur”, de sa joie. C’est échapper au présent. C’est aussi être dans la frustration, dans le manque, dans le regret de ce que nous n’avons pas. Et aussi, souvent, c’est être dans la comparaison :

  • « Elle, elle est mince ! Pourquoi pas moi ? »
  • « Lui, il a de l’argent, pourquoi pas moi ? »
  • « Elle, elle a le job de ses rêves, pourquoi pas moi ? »

Attendre, c’est remettre à plus tard la possibilité de se sentir bien. Vous sentir bien, pleinement satisfaite, cela peut se faire à chaque instant. Cela peut se vivre maintenant. Précisons que, quand je dis « se sentir bien », ce que je veux dire c’est : ressentir de l’agréable.

Les sentiments agréables de votre objectif sont à votre portée dès maintenant

Attendre une échéance particulière pour ressentir de l’agréable, déjà, c’est prendre le risque d’attendre longtemps. C’est aussi prendre le risque d’être dans un état de frustration très désagréable en attendant que ce moment arrive enfin. Le ressenti agréable, je peux choisir de le défusionner d’avec la situation attendue. Je peux décider de le ressentir maintenant, là, tout de suite : sentir de la joie, de l’ouverture, de la satisfaction voire de la plénitude. Comme nous l’avons vu dans l’épisode 13 sur les pensées, il me suffit de penser à quelque chose d’agréable pour ressentir de l’agréable. Tout comme il me suffit de penser à ce que je n’ai pas encore, pour ressentir de la frustration. Vous voyez ? Finalement, aujourd’hui, je vous répète encore la même chose : votre vie, elle se passe maintenant. Hier n’existe plus. Vous pouvez en tirer des enseignements, regarder en arrière pour savoir quoi faire ou ne plus faire. Demain n’existe pas encore : vous êtes en train de le construire avec vos actions d’aujourd’hui. Vous pouvez avoir des objectifs mais cela ne devrait pas conditionner votre état d’être aujourd’hui, parce que vous risquez d’être profondément déçus…

Ce chiffre tant attendu sur la balance arrive enfin. Là, que se passe-t-il ? Vous êtes peut-être déjà en train de ressentir de la frustration vis-à-vis du prochain objectif. Vous avez deux options :

  • Être en train de courir en permanence après ce qui vous manque ;
  • Ou voir ce qui est déjà là, à portée de main.

Avoir un objectif est génial. C’est très porteur, il me semble que nous en avons tous besoin. Moi, cela m’aide à me sentir vivante. Mais je pense que nous pouvons déjà ressentir aujourd’hui l’état émotionnel que nous vivrons quand cet objectif sera là. Vous savez quoi, en plus ? C’est justement d’être déjà dans cet état émotionnel qui vous fera atteindre votre objectif à coup sûr. Souvenez-vous : les actions que vous faites au quotidien dépendent de votre état émotionnel (cf l’épisode 13, sur le fait que nos pensées créent notre réalité 😉). Comment imaginez-vous que vous vous sentirez quand vous aurez perdu du poids, si tel est votre objectif ? Ressentez-le tout de suite ! Comment imaginez-vous que vous vous sentirez quand vous aurez rencontré l’âme sœur ? Ressentez-le dès aujourd’hui ! Vous mettrez alors naturellement en place les actions qui vous rapprocheront de ce qui est important pour vous.

L’objectif d’un poids idéal ne changera pas votre rapport à votre image corporelle

J’aimerais bien décortiquer avec vous cet exemple, qui nous parlera peut-être à toutes et tous ici, du fameux : « quand j’aurais perdu du poids… ». Vous pouvez remplacer par « perdu mon ventre », « affiné ma taille », bref, tout ce qui concerne votre image corporelle.

Je ne vais pas développer ici ce que je pense de tels objectifs, contre-productifs à mon avis parce qu’ils vous maintiennent dans une mentalité de régime, dont je vous ai parlé dans l’épisode 9. Mais promis : je pense que ce sera au programme d’un article à la rentrée !

La première chose qui me vient à l’esprit quand je vous parle de ça, c’est ce qu’a pu nous partager l’une des clientes de l’accompagnement Indépendance Cannelle il y a quelques semaines, alors qu’elle terminait ces 6 mois avec nous (je dis « nous » parce que dans l’accompagnement, il y a des propositions d’échanges en groupe pour celles qui le souhaitent. 😉 C’est à l’occasion de l’un de ces groupes que cette cliente a partagé ça). Elle nous a dit qu’elle avait pu, en acceptant son corps tel qu’il est aujourd’hui, se rendre compte que finalement, jamais auparavant elle ne l’avait apprécié tel qu’il était. Sachant qu’elle a été mince, voire très mince, puis plus ronde, puis à nouveau mince, et encore ronde… Au final, elle vivait toujours le même inconfort, toujours la même difficulté face à son image corporelle. À chaque fois qu’elle avait pu atteindre son objectif de poids, certes, il y avait un ressenti un peu « grisant », mais l’opinion qu’elle avait d’elle-même ne changeait pas beaucoup… parce que le problème n’était pas là. Modifier son poids, et donc, son apparence corporelle, ne changeait pas les pensées qu’elle avait vis-à-vis d’elle-même.

Peut-être pensez-vous : “Quand même, cela devait la rendre fière d’elle ?” Oui, mais non, en fait. Je pense que vous voyez ce que je veux dire. L’amour de vous est-il réellement conditionné par votre apparence physique ? Je ne vais pas aller plus loin dans cette direction, parce que ce n’est pas le thème de cet article… mais sans doute reviendrons-nous dessus une prochaine fois. 😉 Pour terminer sur l’échange que nous avons eu avec cette cliente (vous lirez d’ailleurs son témoignage dans un prochain article) : en travaillant sur l’inconditionnalité de l’opinion qu’elle peut avoir sur l’apparence de son corps, elle a pu prendre des distances à la fois sur l’opinion qu’elle a d’elle-même, mais aussi se détacher plus du regard des autres. L’acte qui a marqué cela, c’est d’aller acheter des vêtements à sa taille, et de ne plus se dire : “quand j’aurai perdu du poids, j’irai m’acheter des nouveaux vêtements”. Elle l’a fait, là, tout de suite. Il a pris le temps de se sentir belle et bien dans ses vêtements, là tout de suite. Du coup, lorsque vous êtes en train de vous dire : “quand j’aurai perdu du poids, je…”, n’est-ce pas finalement comme un moyen de procrastiner ? De remettre à plus tard… pour échapper à quelque chose, peut-être ? Lorsque vous êtes en train d’attendre quelque chose, en train d’espérer, il se peut que cela vous serve d’excuse. Bien évidemment, mon intention ici n’est pas que vous vous blâmiez ! Vous ne faites pas cela exprès ! Tout ça, c’est de la « cuisine interne », ce sont des fonctionnements inconscients. Mon objectif, quand j’émets cette hypothèse, c’est que, peut-être, ça puisse allumer des lumières sur vos fonctionnements. Mais ce n’est peut-être pas du tout ça qu’il se passe pour vous.

Des peurs peuvent se cacher derrière l’attente perpétuelle de l’attente d’un objectif

La première raison à laquelle je pense, qui peut vous faire rester dans le confort de l’attente, c’est la peur : la peur du changement, la peur de la personne que vous pourriez devenir en perdant du poids, la peur de réussir, ou la peur de ne pas y arriver. Cette dernière, je pense que vous voyez à quoi elle ressemble. Prendre, encore une fois peut-être, le risque de vous décevoir peut vous faire décider de ne plus essayer. Peut-être que cela vous semble un peu bizarre, d’imaginer que vous pourriez avoir peur de réussir ? Pourtant, c’est possible pour plein de raisons ! Je vous les dis comme elles me viennent. La liste n’est sans doute pas exhaustive, vous pourrez en rajouter :

  • Je peux avoir peur d’être déçue. On le voit avec l’exemple de ma cliente ! Peut-être qu’au final, vous ne vous plairez pas plus avec X kilos de moins… parce que le problème n’est pas là. Peut-être que cela ne vous rendra pas plus séduisante ? Peut-être que vous ne trouverez toujours pas de travail ? Ou encore, peut-être que vous serez trop séduisante et que vous vous attirerez des problèmes ? Etc.
  • La peur de réussir, ça peut aussi être de vous demander ce que vous pourriez espérer après. Réussir quelque chose, le concrétiser, c’est arrêter de le rêver. C’est arrêter d’avoir une excuse pour ne pas faire… autre chose. Peut-être que cet objectif était une étape avant autre chose : « Si j’ai perdu ce poids, je n’aurai plus d’excuses pour… ».
  • Espérer quelque chose qui n’arrive pas, c’est aussi un moyen (inconscient, encore une fois) de pouvoir continuer à se plaindre ou à se faire plaindre. Ce mécanisme-là me fait penser aux enfants qui ne trouvent parfois pas d’autres moyens pour que l’on prenne soin d’eux que d’être insupportables, voire de tomber malade. Nous, adultes, fonctionnons parfois de la même façon. Si j’arrive à ce fameux objectif “quand j’aurai perdu X kilos”, est-ce que ça veut dire que je serais obligée d’être heureuse et de ne plus me plaindre ?

Se concentrer sur le présent est le meilleur chemin vers le bonheur

Au final, je crois que le message que j’ai envie de vous transmettre aujourd’hui, après ces détours, c’est de commencer à vivre dès aujourd’hui. C’est aussi simple, et aussi compliqué que ça. J’ai envie de vous inciter à sortir de l’anesthésie du quotidien, en étant plus connectée au moment présent. Cela semble paradoxal peut-être ? Je vous dis à la fois d’être plus centrée sur le présent, et de sortir du quotidien… Quelle est la différence ? C’est d’être vivante, pleinement, et sans condition. Respirer fait de vous une personne vivante. Votre souffle sera le même quel que soit votre poids ou votre apparence corporelle. Je vous assure que votre vision de vous-même, votre vision intérieure, sera la même, une fois l’effet grisant de l’objectif, quel qu’il soit, obtenu.

Vous avez dû déjà faire cette expérience, et je trouve que l’envie d’un objet illustre bien ce phénomène. Imaginons que vous vouliez acheter un nouveau téléphone. Prenez un autre exemple, si celui-ci ne vous parle pas. Trouvez un truc qui vous excite, vous rend impatiente. Sans doute allez-vous faire des recherches, regarder lequel vous plaît le plus, choisir la couleur, et commencer à vous imaginer l’utiliser. Ah cette fonctionnalité, elle va vous changer la vie ! Et que dire de ce super appareil photo ! Les souvenirs des prochaines vacances seront tops ! Là, vous vous mettrez à détester de plus en plus votre téléphone actuel qui, décidément, n’a rien de comparable avec l’objet de vos désirs. Il fait des photos moches. En plus, il rame quand vous allez sur Internet. Il est trop lourd, trop encombrant, trop ceci, pas assez cela… Ce n’est plus possible. Le jour J arrive enfin ! Vous achetez ce téléphone et déballez la boîte. Quelle excitation ! Quelle joie ! Vous êtes comme un gosse le jour de Noël ! Que va-t-il se passer après ce moment d’excitation ? Elle sera peut-être là pendant quelques jours… puis pchittt… elle se dégonflera comme un ballon de baudruche. N’est-ce pas ? Alors, que faire pour de nouveau sentir cette joie ? Que faire pour sentir de nouveau cette excitation ? Avoir envie d’un autre objet que vous n’avez pas encore, peut-être ? Pour les plus grandes choses, c’est exactement le même phénomène, que cela concerne votre poids, votre apparence corporelle, votre travail, la somme sur votre compte bancaire, etc. Mettez ce que vous voulez derrière.

Rien ne sera plus merveilleux que ce moment que vous vivez là tout de suite. Évidemment, je ne suis pas en train de vous dire que tout est merveilleux, agréable et qu’il suffit de changer de lunettes pour le voir 😂 Nous vivons toutes des expériences intérieures désagréables. Nous faisons face à des pensées et à des émotions difficiles. Nous avons toutes les ressources pour les traverser, et nous concentrer sur les 50 % d’émotions agréables qui sont là, au quotidien. Voyez, ressentez, goûtez le chemin qui vous mène vers ce que vous souhaitez le plus. En n’oubliant pas de passer par cette étape, dont nous parlerons très bientôt, de vraiment, mais vraiment, savoir ce que vous voulez et pourquoi.

Nous arrivons à la fin de cet article autour de l’attente d’un bonheur différé qui se cache derrière des phrases telles que « Je serais heureuse quand… ». J’espère que ce message, peut-être un peu brouillon, mais qui me tient profondément à cœur, vous aidera à vivre dès aujourd’hui le climat émotionnel que vous imaginez ressentir quand ce que vous souhaitez arrivera, qu’il soit question de votre relation à l’alimentation ou de tout autre sujet. N’hésitez pas à venir échanger avec moi via mon formulaire de contact ou mon compte Instagram : je suis toujours ravie d’avoir vos avis sur mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir ».

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