Sensation de faim extrême : tout ce qu’on ne vous a jamais expliqué | Avec Mathilde

Bienvenue dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir ». Je vous propose aujourd’hui de rencontrer Mathilde, créatrice du site internet et du podcast « No rain, no flower ». Elle va nous parler d’un sujet qu’elle connaît, bien entre autres pour l’avoir vécu : la faim extrême. Ce phénomène est encore trop peu connu, tant des personnes souffrant de troubles des conduites alimentaires que des professionnels de santé qui les accompagnent. Si tu as déjà ressenti une sensation de faim extrême, cet article et cet épisode de podcast t’aideront sans doute à comprendre ce dont il s’agissait. Qu’est-ce que c’est ? Comment y faire face ? Quel rapport avec la restriction cognitive et physiologique ? Quelle est l’histoire de Mathilde avec les TCA ? Comment en est-elle venue à proposer son programme « Pulsion de vie » ? Je te laisse découvrir les réponses au fil de cet échange et témoignage.

L’histoire de Mathilde avec l’anorexie

– Bonjour Mathilde !

– Bonjour ! Je te remercie beaucoup d’avoir accepté cette invitation à nous parler de ton expérience. Merci de venir aujourd’hui nous transmettre ce que tu en as compris et appris au fil de ton histoire, notamment sur la sensation de faim extrême. Est-ce que tu as envie de te présenter un peu plus ?

– Oui. 😊 Je suis Mathilde, j’ai 27 ans. J’ai souffert de 6 ans de trouble alimentaire. Je dis 6 ans, mais c’était surtout 3 ans d’anorexie restrictive sévère. Ensuite, il s’est passé 3 autres années d’alimentation troublée, disons. On n’en sert pas du jour au lendemain ! J’ai eu des micro-rechutes, notamment. Ça fait 2 ans que j’ai sorti « No rain, no flower » pour partager mon expérience et aider ceux qui souffrent de ça.

– Est-ce que c’est OK pour toi de rentrer un peu plus en détail dans cette traversée des TCA ? Comment ça a commencé ? Quelles ont été les différentes étapes ?

– Je suis tombée malade quand j’avais 19 ans, en 2015. Dans le cadre de mes études, j’ai fait un stage de 3 mois à l’étranger. C’était la première fois que je devais gérer seule mon alimentation et j’avais envie de perdre un peu de poids. J’étais aussi en post-rupture. J’ai commencé à tout calculer, à faire très attention aux calories, etc. Au début, je partais de la bonne intention de manger mieux. Au fur et à mesure, ça a viré à l’obsession pour mon poids. Je me pesais tous les jours et jusqu’à plusieurs fois par jour. J’ai développé énormément d’hyper-activité dans cette même période. Je ne connaissais absolument pas l’anorexie à ce moment-là. En fait, je ne connaissais pas du tout les troubles du comportement alimentaire. Je me rappelle que j’ai tapé, sur Internet : « je n’arrête pas de penser à la nourriture » et là, je suis très vite tombée sur le terme d’anorexie. Je me suis tout de suite dit : « Oula non, ce n’est pas possible. Je ne peux pas être dans l’anorexie. ».

– Tu pensais que ça ne pouvait pas être ça.

– C’est ça. Pendant un an, je disais que j’avais « comme de l’anorexie », mais je n’admettais pas être malade. Pour moi, ce n’était pas possible. C’était une phase de déni.

– Ça veut quand même dire, si je comprends bien, que tu t’es très vite rendu compte qu’il y avait un souci et que ce n’était pas normal. C’était trop inconfortable, trop difficile à vivre…

– J’avais trop d’obsession autour de mon corps et de la nourriture et je n’avais jamais été comme ça. Enfin… Je n’ai jamais été bien dans mon corps, mais je n’avais jamais eu de problème avec la nourriture. J’ai toujours pensé être la plus grosse de mes copines. Ça avait été toujours été dans ma tête, depuis l’enfance. Pour autant, ça n’avait jamais eu d’impact dans ma vie. Quand je dis que j’en ai eu conscience très vite, je parle des 2 ou 3 premières semaines. Au bout d’un an, j’ai appelé Fontan 2, qui est un hôpital spécialisé dans les troubles alimentaires, à Lille, où j’habitais. J’ai appelé pour prendre un rendez-vous. Mais bon… Je suis allée au premier et après, j’ai beaucoup décalé les suivants… J’étais toujours un peu dans le déni. C’est surtout en 2017, un an et demi ou 2 ans après que j’ai eu la phase la plus grave de l’anorexie. Quand je dis grave, ce n’est pas forcément grave en termes de poids. Les TCA ne sont pas des maladies physiques, mais mentales. C’était grave au niveau mental. C’est d’ailleurs là que j’ai connu mes premières… ce que j’ai appelé « compulsions alimentaires » car je ne connaissais pas encore le terme de « faim extrême ». À ce moment-là, ça concernait surtout des aliments que je m’autorisais quand même : du pain, du yaourt, des pommes… À chaque fois, ça avait lieu en fin de repas. Malheureusement, je reprenais le contrôle ensuite. Je dis « malheureusement » parce que j’ai compris que, dans les troubles des conduites alimentaires, plus on contrôle et plus on perd le contrôle, en réalité. Là, j’ai eu un genre de syndrome de renutrition inappropriée. Sur le papier qu’on m’a donné en sortant de l’hôpital, c’était écrit « syndrome de la pince aorto-mésentérique ».

L’hospitalisation suite au syndrome de renutrition inappropriée

– Tu étais donc hospitalisée ?

– Au moment où j’ai fait ça, je suis allée en réanimation du jour au lendemain. Après les 10 jours en réanimation, j’ai demandé à être hospitalisée dans le service des troubles alimentaires pendant 3 mois.

– Ce qui t’avait emmenée en réanimation, c’était un poids trop bas, des malaises…?

– C’est ce que j’appelle le « syndrome de nutrition inapproprié », même si le bon terme est celui que j’ai dit plus haut.

– Tu peux nous en dire plus dessus ?

– J’avais fait un épisode de podcast là-dessus, parce que c’est très technique. Je ne vais parler que de mon cas et en vulgarisant vraiment les choses. Les médecins, depuis un certain temps, me demandaient d’être hospitalisée à temps complet, mais ce n’était pas une obligation. Je ne voulais pas et je me disais qu’ils étaient fous, qu’ils ne se rendaient pas compte que je n’étais pas si malade que ça.

– Le déni continuait…

– Tout à fait. Ils m’avaient dit qu’ils allaient prévenir le service de réanimation que j’allai arriver du jour au lendemain. Moi, je continuais à me dire qu’ils étaient vraiment fous. Et un matin, je me suis réveillée et j’ai tout de suite senti qu’il se passait quelque chose en moi. J’étais extrêmement fatiguée. J’ai eu un mal extrême à sortir de mon lit. En fait, ce matin-là, j’ai eu très peur de mourir. Je me suis dit : « ça y est, je vais mourir aujourd’hui ». J’ai eu tellement peur que, du coup, j’ai mangé comme si de rien n’était, comme si je n’étais plus malade. Je mangeais très très très peu avant, et là j’ai beaucoup mangé. Du coup, j’ai ressenti des douleurs abominables au ventre, au point de ne plus pouvoir marcher. Je sentais mon cœur ralentir et j’ai vraiment cru que je mourrais. Par chance, j’étais chez mes parents ce jour-là et ils m’ont emmené aux urgences. Je vulgarise vraiment, mais schématiquement, mes intestins s’étaient bloqués. Comme ils tournaient au ralenti depuis un certain temps, ça faisait trop de quantité d’un coup pour eux.

– Ils n’arrivaient pas à gérer ça, d’accord.

– À la suite de ça, j’ai été hospitalisée 10 jours. C’était très dur car je suis restée allongée tout le temps. Quand je dis tout le temps, c’est-à-dire que je n’avais pas le droit de me laver ni d’aller aux toilettes. Je me suis dit que si je retournais chez moi, j’allai mourir et j’ai demandé à être hospitalisée tout de suite dans le service des TCA. J’y suis restée 3 mois et ça allait vraiment mieux en sortant. Mais… je ne saurais pas bien expliquer ce qu’il s’est passé. J’ai l’impression que c’est la maladie elle-même qui m’avait menti. À ma sortie, j’ai tout de suite rechuté. Là, j’ai connu 2 ou 3 mois, dehors, avec un état mental qui s’aggravait. Je ressentais encore plus souvent cette sensation de faim extrême et les compulsions qui s’en suivent. Cette fois, je me suis tournée vers des aliments que je ne mangeais plus depuis 3 ans. C’étaient des aliments gras, sucrés. C’était tout ce que je m’interdisais : énormément de viennoiseries, des muffins, des cookies, etc. Durant ces moments, j’avais vraiment l’impression de perdre le contrôle de moi-même. Je ne pensais qu’à ça et je culpabilisais tellement que je jetais les gâteaux dans la poubelle après en avoir pris seulement une bouchée. Après, je revenais les chercher dans la poubelle pour continuer de les manger. J’avais tellement mal au ventre… Il n’avait plus l’habitude de ça. C’étaient des émotions extrêmement difficiles à vivre. Je culpabilisais tellement que j’étais coincée dans le cercle restriction-compulsion-restriction-compulsions… C’était la pire période de mes TCA. Aujourd’hui, avec beaucoup de recul, je peux dire qu’en fait, c’est celle qui m’a aidée. C’était mon corps qui s’exprimait. En réalité, je ne perdais pas le contrôle : c’est mon corps qui le reprenait.

– Hé oui… Ça ressemble à ce qui pourrait faire basculer de l’anorexie restrictive à l’anorexie boulimique, si on reste dans des termes médicaux.

sensation de faim extrême : témoignage de Mathilde

La seconde hospitalisation et le début de la guérison de son TCA

– À ce moment-là, j’étais persuadée que j’étais en train de devenir hyperphagique ou boulimique. On dit tout le temps qu’on passe très vite d’un extrême à l’autre et il y a certainement des cas qui vivent cela. Dans tous les cas, il vaut mieux être accompagné par des médecins qui pourront établir un diagnostic. À l’époque, j’étais persuadée de ça, mais avec le recul et la connaissance que j’ai, je sais qu’en fait, c’était une réponse biologique de mon corps qui n’en pouvait plus. Dans les 3 mois qui ont suivi mon hospitalisation, j’avais encore plus augmenté la restriction et l’hyperactivité, donc mon corps n’en pouvait vraiment plus. C’était sa façon de dire : « je veux vivre ». Après ça, j’ai redemandé à être hospitalisée. Après cette seconde hospitalisation, j’ai de nouveau eu une grosse période de faim extrême et c’est là que mon processus de guérison a vraiment avancé. J’ai mis plein de choses en place et j’ai travaillé pour accepter cette sensation de faim extrême et les besoins qu’elle exprime. C’était indispensable. Petit à petit, je suis allée vers la guérison, jusqu’à en sortir.

– Les professionnels de l’hôpital continuaient de t’accompagner en hôpital de jour ?

– Un peu. J’ai moi-même demandé à sortir de ma 2e hospitalisation. Au bout d’un certain temps, j’ai trouvé que ça devenait contre-productif pour moi. Cette 2e hospitalisation, je l’ai vraiment fait main dans la main avec les médecins. Je leur disais quand je sentais que c’était bien, quand c’était plus compliqué, etc. Du coup, ils m’ont dit : « OK pour sortir, mais par contre, il ne faut vraiment pas rester sans rien ». À ce moment-là, j’ai vraiment entrepris de grands changements. J’ai même fait une pause dans mes études. J’étais alors en master 2 dans une école de commerce, plus une alternance. J’avais donc un rythme assez soutenu. C’était inconcevable pour moi d’arrêter, mais je me suis dit que je n’ai qu’une vie et que la santé, c’est important…

La pause dans les études pour guérir de l’anorexie

– Ça n’a pas dû être facile, comme décision…

– Non, pas du tout.

– Nous avions discuté de ce sujet dans le témoignage de Fanny. Elle a fait une pause d’un an dans ses études pour prendre soin d’elle. C’était vraiment la meilleure chose à faire pour elle, de se concentrer à 100 % sur ce processus de guérison.

– Sur le coup, ce fut la décision la plus difficile de ma vie. J’ai fait un épisode de podcast sur toutes les réflexions et prises de conscience qui m’ont aidé là-dessus. Par contre, ce que je dis tout le temps, c’est qu’il faut prévoir de ne pas faire cette pause pour le trouble alimentaire. Il ne faut pas en profiter pour augmenter l’hyperactivité.

– Ça pourrait être le piège…

– Oui. C’est pour ça qu’à ce moment-là, j’ai augmenté l’accompagnement avec plusieurs professionnels, notamment la sophrologie. J’étais aussi suivie par la psychiatre de l’hôpital, plus une psychologue à côté. J’ai aussi commencé à m’impliquer dans des projets. Quand je dis « projet », il ne s’agit pas forcément de trucs incroyables. L’idée, c’était plutôt d’aller à la rencontre de moi-même, de créer des choses, d’entamer des activités artistiques, de passer du temps avec mes animaux de compagnie, etc. En fait, je parle de faire des activités ressourçantes. C’est hyper important pour se reconstruire, après un trouble alimentaire.

– Tes 2 périodes d’hospitalisation étaient vraiment différentes. Ce que j’entends que ton esprit a switché. Tu as une idée, de ce qui a déclenché ça ? À moins que ce ne soit un ensemble de plusieurs éléments ?

– Oui, c’est un ensemble de choses. Je pense qu’il y a des personnes qui ont de réels gros déclics. Moi, j’ai eu plutôt eu une multitude de petits déclics. Je lisais beaucoup de livres de développement personnel et ça m’a aidé à changer mon état d’esprit. Il y a aussi eu le temps… La patience, c’est important, dans les troubles du comportement alimentaire. J’ai aussi pris conscience qu’on a qu’une vie et que la santé, c’est le plus important. Ce que je dis souvent aussi, et c’est important, c’est que je me faisais un peu une auto-thérapie. J’étais en permanence en train de faire de l’introspection. Je me rappelle qu’un médecin m’avait dit que c’était ma lucidité et ma connaissance de moi-même qui m’aideraient à sortir de cette maladie. J’ai beaucoup utilisé l’écriture. Ça aussi, je pense que ça aide beaucoup. Je me faisais régulièrement des points, des états des lieux pour me demander : « Où est-ce que j’en suis ? », « Où est-ce que je veux aller ? », « À quels moments je me voile la face, qu’est-ce que je ne veux pas voir ? ». J’ai essayé d’être toujours consciente des choses.

– J’ai l’impression que tu as fait preuve de clairvoyance. Et de maturité aussi, parce que tu es jeune. J’entends beaucoup de maturité pour une jeune femme de… je ne sais pas quel âge tu avais lors de cette 2e hospitalisation ?

– À ce moment-là, j’avais 21 ans.

– Oui, tu étais très jeune. On entend bien que tu as su, petit à petit, prendre du recul et analyser les choses. Ça t’a permis de faire, comme tu disais, cette auto-thérapie. Au bout d’un moment, je pense qu’on peut buter et c’est là que l’aide extérieur vient compléter. Malgré tout, il y avait tout ce travail d’introspection que tu faisais, ainsi que ce choix de pause dans tes études. Je retiens aussi ce que tu disais quant à ta volonté que ce ne soit pas la maladie qui prenne le dessus et se dise « Super, c’est à mon service ! ».

– Je préviens toujours parce que ça m’est arrivé, en fait. 😊

– Ah d’accord !

– Avant cette pause, j’ai eu un mi-temps thérapeutique, j’étais à 80 ou 50 %. Au début, j’en profitais pour aller encore plus à la salle de sport. C’est pour ça que maintenant, je sais que c’est indispensable de se mettre un plan d’action en place… et un plan d’action bienveillant.

– Oui voilà. 😉

– Je conseille de toujours se poser cette question : est-ce cette action va renforcer ma guérison ou mon trouble alimentaire ?

– Je suis d’accord. Mais encore faut-il avoir la clairvoyance de se poser la question avant de se laisser embarquer. C’est souvent ça qui se passe : la maladie embarque dans des actions avant même qu’on puisse voir que c’est elle qui parle.

– C’est sûr ! Quand je raconte mon histoire, ça peut donner l’impression que c’était tout beau, tout rose. Mais la réalité est toute autre. D’ailleurs, il y a eu bien des fois où la maladie a gagné et c’est normal. C’est une maladie contre laquelle il est très difficile de se battre. Aussi, et c’est ça qui est épuisant : c’est une maladie contre laquelle il faut constamment chercher à se battre… tout en étant bienveillant avec soi. Dans les moments où la maladie est plus forte, on a tendance à se dire qu’on ne va jamais s’en sortir. Mais non : ce n’est pas parce qu’elle a gagné une fois qu’elle va tout le temps gagner.

– C’est vraiment cette constance qui compte et le fait d’arriver à ne pas se décourager. Je parle souvent de ce processus en dents de scie. C’est comme le point arrière en couture : ça permet aussi d’avancer. Il peut y avoir des reculades, mais finalement, ce n’en sont pas vraiment. C’est du renforcement. 😊

– Je trouve que tous les jours négatifs, les jours pluvieux, ce sont des jours qui aident et qui comptent aussi. C’est aussi grâce à eux qu’on arrive à mieux comprendre les déclencheurs et comment on peut les contrer. C’est en tombant qu’on apprend à marcher.


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Les différentes façons dont peut s’exprimer la faim extrême

– Exactement. Maintenant, je te propose de rentrer un peu plus dans le vif du sujet : le phénomène de la faim extrême. Ceci étant, je ne sais pas si tu es d’accord avec cette appellation de « phénomène » ? Comment tu nommes ça, toi ?

Je dirais que c’est une étape de la guérison, en précisant que ce n’est pas une étape indispensable. Tout le monde ne ressent pas cette sensation de faim extrême et tout le monde ne la vit pas non plus de la même façon. Ce n’est pas parce que je l’ai vécu de cette façon-là que ce serait pareil pour tout le monde.

– D’accord. Pourquoi on appelle ça de la « faim extrême » ? Raconte-nous ?

– Je pense que ça vient de la traduction littérale anglaise : « extreme hunger ». En réalité, je trouve presque que ce n’est pas approprié, comme terme. « Extrême » paraît très péjoratif alors que c’est plutôt une faim qui est mesurée, suite à la restriction que le corps a subie. C’est une faim de guérison. On pourrait aussi l’appeler comme ça et ça me semble plus positif. C’est une période par laquelle certaines personnes peuvent passer durant la guérison. Je précise qu’elle n’a pas de durée ni de rythme définis. Certaines personnes peuvent la connaître de temps en temps. D’autres peuvent la rencontrer à un moment donné, comme le soir, par exemple. D’autres encore d’une façon non linéaire. Ça s’exprime vraiment différemment, en fonction de la guérison de chacun. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de la vivre. Pour expliquer clairement à quoi à ça correspond : c’est une période pendant laquelle on va avoir très envie de manger. On peut ressentir les signaux de faim, mais pas forcément. Ça peut également prendre la forme d’une obsession. On ne fait alors que penser à ça. C’est ce qu’on appelle la faim mentale, même si ce n’est pas que dans la tête, car c’est une faim réelle. Souvent, cette sensation de faim extrême nous dirige facilement vers des aliments qui sont assez énergétiques. Du coup, ce sont souvent des aliments qu’on s’est interdits. Ça peut même être de la viande. Ça peut aussi être des féculents, comme des pâtes. En discutant avec pas mal de personnes ayant traversé ça, j’ai remarqué que ça concerne souvent des aliments sucrés : gâteaux, aliments industriels, glace, etc. La plupart du temps, ce sont des choses que la personne catégorise comme « mauvaises ». Pourquoi ça arrive ? Parce que le corps a besoin d’énergie. Pourquoi en a-t-il autant besoin ? De 1, parce qu’on s’est beaucoup interdit de chose. De 2, parce qu’en plus, avec la restriction, le système de digestion s’est ralenti. Digérer de gros plats de légumes, ça demande beaucoup d’énergie.

– Exact.

– Alors que des petits aliments qui sont plus énergétiques, c’est plus facile pour lui. Du coup, forcément, il se dirige vers ça.

C’est l’intelligence du corps qui engendre une envie spécifique, liée à un aliment précis qui va répondre à ses besoins rapidement et efficacement. J’aime beaucoup ce terme de « faim de guérison ». Il est moins péjoratif et il fait moins peur. Quand on dit « faim extrême », ça peut effrayer certaines personnes, qui se diront peut-être qu’elles n’ont pas envie de connaître ça. Tu me corriges si je me trompe, mais ce que j’ai compris, c’est que ça fonctionne en regard de la restriction qu’il y a eu. Ça vient rééquilibrer les choses.

– C’est ça. Tu as parlé de « l’intelligence du corps » et c’est exactement de ça dont il s’agit. C’est vraiment une réponse biologique du corps. J’avais fait un épisode de podcast sur une expérience qui avait été menée, dans le Minnesota.

– Oui, je connais, mais résume-la nous, si tu veux bien. 😊

Sensation faim extrême : qu'est-ce que c'est ?

Un phénomène physiologique qui ne concerne pas que les TCA

– Je vais surtout parler du point qui concerne la sensation de faim extrême et les comportements qu’elle engendre. Cette expérience a été menée après la Seconde Guerre Mondiale, sur des hommes. Le but était de pouvoir aider ceux qui étaient partis à la guerre et qui avaient donc été un peu restreints dans leurs portions alimentaires. L’objectif était de pouvoir leur dire comment retrouver l’énergie qu’ils n’avaient plus, comme réintégrer l’alimentation dont ils avaient manqué, sans que ça n’ait d’impact sur leur santé. Cette expérience a consisté à diminuer de moitié la ration des participants, pendant 6 mois. Ils prenaient donc entre 1 500 et 1 600 calories par jour. Les conséquences ont été assez désastreuses… Alors que, parfois, dans les TCA, des personnes vont bien en deçà, pendant plus longtemps. En amont, ces personnes avaient subi des tests psychologiques et physiques. On savait donc qu’elles n’avaient absolument pas de troubles alimentaires. Pourtant, pendant la phase de réalimentation, elles ont commencé à avoir ce qu’ils ont appelé des périodes de frénésie alimentaire. Bien sûr, ils ne connaissaient pas les troubles alimentaires et par ailleurs, ce n’était pas l’objet de l’étude. Ils ont même parlé de boulimie, mais encore une fois : ils ne connaissaient pas tout ce que nous avons établi aujourd’hui. Il y a eu une première période durant laquelle on leur donnait une ration alimentaire qui était de plus en plus augmentée. Ensuite, il y a eu une seconde période durant laquelle ils pouvaient manger ce qu’ils voulaient, en fonction de leur faim. Les scientifiques ont remarqué que certains sont allés jusqu’à 10 000 calories par jour. Ils mangeaient d’une façon obsessionnelle, très vite, en grosse quantité, etc. Quand j’ai eu connaissance de cette expérience, j’ai réalisé combien ça m’aurait rassuré, de savoir ça plus tôt ! Ces personnes, qui n’avaient pas de trouble alimentaire, ont connu ça, elles aussi. C’est donc bien physiologique. Ça ne vient pas de la maladie, c’est une réaction normale du corps après une longue restriction.

– Tu vas me dire si je me souviens bien ou non… Mais il me semble que les hommes qui ont suivi cette expérience ont continué à avoir une alimentation un peu compliquée pendant un certain temps.

– Oui, pendant environ un an. Un an, ça peut paraître peu quand on connaît des TCA, mais il ne faut pas oublier que justement, ils n’avaient pas de troubles alimentaires. De plus, contrairement aux personnes souffrant de TCA, eux, quand ils ont recommencé à manger, ils ont continué à augmenter. Ils ne sont pas repartis dans de la restriction ou de l’hyper-activité.

La sensation de faim extrême, un phénomène encore peu connu

– Hé oui… Ça montre bien le temps que ça peut prendre. Tu disais que si tu avais eu connaissance de cette expérience avant, ça t’aurait beaucoup rassuré. Tu étais donc complètement paniquée ? Comment tu vivais ça ?

– Ah oui ! Au début, je ressentais cette sensation de faim extrême seulement de temps en temps. À chaque fois, je me disais que j’avais un problème, que je faisais mal les choses. Du coup, j’augmentais la restriction et l’hyper-activité. Ça s’est amplifié et j’ai fini par en avoir tous les jours, voire plusieurs fois par jour. Dans ces moments-là, je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il se passait. J’étais complètement perdue. J’étais suivie par une psychiatre qui était très qualifiée et qui était géniale. Elle, elle me disait que c’était normal. Cependant, on ne m’avait pas expliqué vraiment ce qu’il se passait dans mon corps. Tout ce qui m’a aidé à sortir de mes troubles alimentaires, ce fut de comprendre ce qu’il se passait dans mon corps et dans mon cerveau. Je trouve que prendre conscience des choses aide énormément au changement et à être assuré. Je me rappelle très bien d’un moment précis. J’étais dans mon lit. Il était 11 h et c’était déjà ma 1re ou 2e compulsion de la journée. Je rappelle qu’à ce moment-là, je parlais encore de compulsions. Je me suis dit : « le jour où j’en sors, j’aiderai les gens qui sont là-dedans ». Je cherchais de l’aide et je ne trouvais rien. Ce n’était pas il y a si longtemps, mais il n’empêche qu’à l’époque, il n’existait absolument pas de contenu là-dessus sur Internet. C’est aussi pour ça que j’en parle. J’ai commencé à en parler il y a 2 ans. Pourtant, encore aujourd’hui, quand j’en parle, je reçois régulièrement des messages de gens qui me disent : « Merci, je pensais que je devenais folle ! ».

– Ce que tu confirmes avec ça, c’est que ce phénomène n’est pas tellement connu ni documenté. Peut-être qu’il l’est plus dans le milieu anglo-saxon, puisque tu parlais du mot anglais ?

– De toute façon, je trouve qu’aux États-Unis et au Canada, ils sont quand même en avance sur la santé mentale, par rapport à la France. Par contre, je trouve quand même que, depuis quelques mois, ou peut-être un peu plus longtemps, on en entend beaucoup plus parler sur les réseaux sociaux. Mais quand je l’ai vécu, en 2017/2018, on n’en parlait pas.

– Je suis comme toi : je vois plusieurs personnes qui en parlent. Caroline, du compte appetitlibre, en a parlé aussi, quand elle a enregistré son témoignage dans « La pleine conscience du pouvoir ». Elle a vécu ça aussi, mais je ne me souviens plus comment elle l’avait compris à ce moment-là. Ceci étant dit, peut-être que notre regard est biaisé, puisque nous baignons dans un univers qui s’y intéresse. Cependant, même quand je discute avec les personnes que j’accompagne, j’ai l’impression que même les professionnels avec lesquels elles sont en relation sont plus alertes. Malgré tout, je trouve que ça fait encore peur, ce phénomène-là. On a tellement peur qu’une personne souffrant d’anorexie bascule dans un autre trouble après, comme la boulimie, par exemple. Du coup, si on voit une personne commencer à « faire des compulsions », l’entourage panique. Même moi, avant d’entendre parler de ce phénomène-là, j’aurai pu être dans cette panique. Enfin… « panique », c’est un bien grand mot, mais en tout cas dans cette crainte. En ce qui me concerne, ça m’a également permis de comprendre des choses sur les compulsions d’une manière générale. Quand j’accompagne des personnes qui souffrent de compulsions, je leur dis toujours que la première chose à regarder, c’est : est-ce que vous n’êtes pas en restriction physiologique ? Auquel cas, c’est tout simplement votre corps qui réclame à manger ! Ce que tu expliques quant au fait de se tourner vers les aliments les plus efficaces possibles, pour moi, c’est aussi un nouvel élément.


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L’importance du travail sur la restriction cognitive en parallèle

– Ce n’est pas systématique, même si c’est fréquent. Tu as parlé de « restriction physiologique »… mais pas que ! La disparation de la sensation de faim extrême passe aussi par le fait que ton corps te refasse confiance. Pour ça, il faut aussi arrêter la faim mentale et ça demande un vrai travail sur le rapport à l’alimentation et au corps. Bien sûr, je dis ça comme ça, de but en blanc, mais c’est très complexe. Il faut travailler sur le rapport au corps pour mieux accepter la faim extrême, mais il faut aussi ne plus catégoriser les aliments comme « bons » ou « mauvais ».

– Bien sûr. Tu évoques là le processus parallèle de travail sur la restriction cognitive. Parfois, les personnes se disent : « c’est forcément émotionnel », « je n’arrive pas à me contrôler »… Ça se voit surtout chez les personnes qui souffrent de compulsions sans forcément que ça aille jusqu’à un TCA. Mais en fait, quand on observe la journée de la personne, on se rend compte qu’elles ont très peu mangé. C’est notamment beaucoup le cas des personnes qui font des compulsions le soir.


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L’exemple courant des compulsions alimentaires le soir

– J’ai beaucoup fait de compulsions le soir et, en effet, c’est parce que « sauvegardais » des calories pour le dîner et la fin de journée. Malheureusement, c’est quelque chose de très fréquent. Souvent, ça fait peur parce que, pour en sortir, il faut s’autoriser à manger dans la journée pour ne plus faire de compulsions le soir… Sauf qu’au début, même après s’être autorisé dans la journée, on fait quand même une compulsion le soir. Et c’est normal : ton corps ne se remet pas sur les rails en un jour ni en une semaine. C’est pour ça que c’est très compliqué et que ça demande vraiment un accompagnement psychologique. C’est une phase qui peut être très dure et qui demande beaucoup de continuité. Après avoir suivi mes conseils, certains me répondent : « Ça y est, je mange mieux, j’ai augmenté mes rations… Pour autant ça continue. ». Hélas, le temps est indéterminé. Je ne pourrais jamais dire à une personne que ça va durer tant de temps. Ça dépend d’énormément de facteurs. De plus, le corps a aussi besoin de beaucoup d’énergie pour réparer tous les dommages que le trouble a causé. La sensation de faim extrême cesse aussi d’exprimer les besoins du corps quand tous les dommages ont été réparés. Parfois, certaines personnes me disent que physiquement, elles vont mieux et que pourtant, ça continue. Je leur réponds alors qu’elles ne peuvent pas voir à l’intérieur de leur corps. Peut-être que les organes, les cellules, les muscles, etc. ont encore besoin d’énergie. Je trouve qu’on minimise souvent l’impact que le trouble alimentaire a eu sur notre corps.

– D’accord : le temps que ça peut prendre est totalement imprévisible.

– Oui. C’est vraiment avec le temps que j’ai appris à voir les choses comme ça : il faut faire confiance à son corps. Je sais que c’est très difficile, mais c’est capital. Si ton corps agit comme ça, c’est pour ton bien. Je dis souvent aux gens que le but de leur corps, c’est d’être en vie. Il n’a pas l’intention de te faire du mal. Avec beaucoup de recul, j’ai pu voir ma période de faim extrême comme quelque chose qui a pu me sauver et me guérir. Sans cette période-là, je n’aurai pas retrouvé d’énergie et je n’aurai pas pu remanger tout ce que je m’interdisais. En plus, comme j’avais plus d’énergie, ça me donnait de la force pour me battre et pour mieux raisonner.

La volonté de Mathilde de partager son expérience de la sensation de faim extrême

– Je suis aussi curieuse de ce qui t’a amenée à vouloir transmettre. Tu as commencé à répondre, en parlant du fait que toi, tu n’avais trouvé aucune information quant à cette sensation de faim extrême. J’ai l’impression que c’était presque une motivation de plus pour la guérison, de te dire que le jour où tu t’en sortirais, tu soutiendrais les autres.

– De base, j’ai une passion pour l’humain. J’adore les relations humaines et j’adore les autres. Le sentiment d’utilité me fait beaucoup de bien. Je pense que c’est aussi une revanche, pour les années de vie que la maladie a pu prendre. En plus, comme on l’a déjà évoqué, il a énormément de choses qui ne sont pas dites au sujet des troubles alimentaires. Du coup, il y a beaucoup de clichés et d’idées reçues dessus. Mon but avec « No rain, no flower », c’est évidemment d’aider les personnes qui souffrent des TCA, mais c’est aussi d’éduquer la société. Elle n’a pas été la cause de mon anorexie, mais elle l’a amplifiée car, malheureusement, notre société a beaucoup de valeur autour de la minceur et de l’apparence. Enfin, j’ai également pour objectif d’aider les proches des personnes souffrant de troubles alimentaires.

– Hé oui… Tu tiens à les accompagner à mieux comprendre ce qu’il se passe pour la personne malade. D’ailleurs, j’ai vu que tu as un épisode sur le couple, dans lequel tu as abordé le rôle du conjoint ou de la conjointe et comment il peut soutenir. On peut citer les parents également, pour les jeunes filles notamment. Ton entourage à toi a-t-il été soutenant ?

Sensation de faim extrême et anorexie

Le rôle de l’entourage d’une personne souffrant d’un trouble alimentaire

– Oui, j’ai eu de la chance. Mes parents ne connaissaient pas les troubles alimentaires et je trouve que, globalement, il existe peu de choses pour aider les accompagnants. Mes parents essayaient de faire du mieux qu’ils pouvaient, mais sans bien connaître… Du coup, ils m’aidaient à leur manière. En l’occurrence, leur façon de m’aider, c’était que je leur explique ce qu’il se passait. Je leur expliquais la maladie et ce qu’il se passait dans mon corps, je décrivais ce qui m’aidait ou ne m’aidait pas. Ça, c’était important. Mais, bien sûr, avec les TCA, on a peu d’énergie et on a de grosses fluctuations d’humeur. Parfois, c’est très difficile de mettre des mots sur ses maux. C’est pour ça que je propose aussi des contenus pour l’entourage. Ça peut permettre aux malades de formuler sur ce qu’ils aimeraient dire à leurs proches, mais qu’ils n’arrivent pas toujours à formuler. Le stress, la colère, les émotions, etc. s’en mêlent et peuvent freiner la verbalisation. En ce qui concerne mon conjoint, j’ai eu la chance d’être avec quelqu’un qui s’est vraiment intéressé à la maladie et qui a essayé de comprendre. Encore une fois car on ne le dira jamais assez : la communication est indispensable. Comment il peut aider, comment il ne peut pas aider… C’est une maladie qui n’est pas possible à comprendre. Mon copain me le dit tout le temps, que c’est impossible à comprendre. Il comprend mieux, mais ce n’est pas possible de s’imaginer ce que la personne vit. C’est tellement ambivalent, tellement compliqué… Je comprends que les proches se sentent démunis. Ils voient leur enfant, leur conjoint détruit par une maladie, mais ils sont impuissants. Pourtant, ils peuvent aider. Ils ont leur rôle.

– C’est aussi en ça que je trouve que les témoignages sont précieux. Les personnes viennent alors expliquer ce qu’il se passe dans leur esprit et dans leur corps. Même si ça ne remplace pas un vécu personnel, je pense que ça peut vraiment aider à comprendre. Ton blog, tu l’as commencé pendant ce processus de guérison ? Tu disais que l’écriture t’avait beaucoup aidé. A-t-il, lui aussi, fait partie du processus ?

– Oui. J’ai commencé mon blog pendant le premier confinement. Comme nous étions enfermés, il fallait s’occuper ! 😉 Par contre, à ce moment-là, je pensais que j’étais guérie et que les TCA étaient derrière moi… mais en fait, non. C’est vrai que ça allait clairement beaucoup mieux, mais j’ai connu de petites rechutes. Ceci dit, je ne vois pas les rechutes comme des choses négatives. Je dis que c’est un pas en arrière pour faire 2 pas en avant. À chaque petite rechute, j’ai appris des choses et c’est ça qui m’a permis de m’en sortir un peu plus totalement. Ensuite, pendant 17 mois, je n’ai quasiment plus rien publié sur mon blog. Je me protégeais, je pensais à moi. Ça, c’est quelque chose que j’ai appris pendant la guérison : penser à moi. Je n’avais pas forcément l’intention de revenir, je ne savais pas. J’avais toujours ce « No rain, no flower » dans la tête, mais j’attendais d’être vraiment mieux, d’être « saine », entre guillemets, pour pouvoir apporter une aide saine.

Le programme de Mathilde sur la faim extrême

– Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de créer ce programme autour du phénomène de la faim extrême ?

– J’ai appelé ce programme « pulsion de vie », parce que c’est un autre terme que je trouve adapté pour la faim extrême. Avec le recul, je vois vraiment ça comme des pulsions de vie du corps pour vivre. Pourquoi j’ai créé ça ? Justement parce que, comme je l’ai dit, je n’avais pas cette aide-là quand moi je l’ai vécu, alors que c’est hyper important. Dans ce programme, j’explique tout ce qu’il se passe dans le corps et dans le cerveau. Je détaille les causes de la sensation de faim extrême et les mécanismes par lesquels il faut passer pour qu’elle s’en aille. Je détaille tout ce qu’il faut accepter et je réponds vraiment à toutes les questions. On me pose énormément de questions et c’est très difficile pour moi de répondre aux personnes en un ou 2 messages. C’en est frustrant. Les vidéos peuvent être revues plusieurs fois si besoin, et même la nuit. Je le précise parce qu’on me pose parfois des questions durant la nuit… auxquelles je ne peux pas y répondre, du moins pas immédiatement. En plus de ça, je propose un ebook de 60 pages, avec plein d’exercices. Ce sont des actions concrètes que j’ai mises en place. Pour moi, les 2 éléments qui sont décisifs dans la guérison, ce sont : la prise de conscience, donc la compréhension, et l’action. Voilà pourquoi j’ai créé ce programme. Mon but, c’était qu’il soit complet et qu’il aborde tous les aspects possibles du sujet. Je traite également le sujet de l’impact sur le poids, sur le corps, etc. afin d’apprendre aussi à travailler ces aspects-là. Je parle du regard des proches, de regard des autres sur son corps et sur sa façon de manger. J’aide aussi à surmonter la culpabilité qui vient juste après la faim extrême. C’est un moment phare, durant lequel il faut faire et ne pas faire certaines choses.

– C’est un moment qui peut faire basculer…

– Exactement.

– Je souhaitais aussi dire que, quand on va sur ton site, tu proposes des cadeaux si on s’inscrit à ta liste email. Je me suis inscrite et j’ai regardé ça. J’ai trouvé ça vraiment très précieux et très chouette, toutes ces citations. 😊

– Ce sont beaucoup de choses que j’ai mises en place moi-même, que ce soit dans ma chambre d’hôpital ou dans ma chambre d’appartement. J’avais des affiches partout. Il s’agit vraiment de se plonger dedans, de conditionner son cerveau pour la guérison, de lui apporter un environnement positif.

Le mot de la fin de Mathilde

– Avant qu’on ne se quitte, Mathilde, car c’est déjà le moment… Est-ce qu’il y a un dernier message que tu as envie de partager ?

– Alors là, c’est compliqué ! Je pense que j’ai déjà dit pas mal des choses, même si j’en ai sans doute oubliées ! Je pense que je vais finir en rappelant qu’il faut chercher de l’aide. On peut penser qu’on n’est pas si malade que ça, ou alors qu’on n’a pas besoin d’aide parce qu’on n’est pas en sous-poids. On est toujours légitime à recevoir de l’aide, peu importe votre âge, votre genre, votre poids… C’est très important d’être accompagné, notamment dans une période de faim extrême.

– Merci beaucoup Mathilde. Je suppose que tu serais d’accord pour que ceux qui le souhaitent te contacte ? Qu’est-ce que tu préfères ?

– Comme ils veulent : mon site internet ou mon compte Instagram. 😊

– Je te remercie beaucoup d’avoir pris ce temps avec nous pour parler de la « faim de guérison ». 😊  

– Merci à toi ! 😊

*

Si vous avez déjà ressenti une sensation de faim extrême, j’espère que cet épisode vous aura apporter un éclairage sur ce que vous traversez. Si vous rechercher un accompagnement bienveillant pour ne plus être seul·e face à votre relation compliquée avec la nourriture, je vous invite à découvrir mon accompagnement Indépendance Cannelle.


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