Qu’est-ce que le mouvement intuitif ? La réponse avec Camille

Dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir », je suis très heureuse de recevoir Camille Feuillard, qui est kinésithérapeute et coach. Nous nous sommes rencontrées sur Instagram au moment où j’étais à la recherche de comptes inspirants sur le thème de notre sujet du jour : le mouvement intuitif. Camille est aussi la créatrice d’une plateforme sport-santé, pour tous les corps et tous les niveaux : Corpsenmouv-Studio. Le sport et le mouvement étant liés au rapport que l’on entretien avec son corps, tout comme la relation avec l’alimentation, j’ai eu envie que nous abordions ensemble cette pratique, qui a des similitudes avec la pleine conscience etavec l’alimentation intuitive. Qu’est-ce que le mouvement intuitif ? En quoi consiste la plateforme de sport en ligne de Camille et quelles sont ses origines ? Découvrez tout cela au travers de notre échange.

Présentation de Camille et du sport bienveillant

  • Bienvenue Camille ! Je suis ravie que tu sois là et que tu aies accepté cette invitation à nous rejoindre. Comment vas-tu ?
  • Je vais très bien. Merci à toi de m’avoir invitée ! Ça me fait vraiment plaisir de pouvoir parler et partager avec toi et toutes les personnes qui nous lisent, autour de ma vision du sport et du corps.
  • Je suis très en joie à l’idée de discuter autour de ce thème du mouvement intuitif, qui fut un peu challengeant, au niveau personnel. 😉 J’ai toute une histoire avec le sport et avec le mouvement. Avoir une vision inclusive, intuitive du sport et du mouvement, c’est vraiment très précieux pour moi. Pour commencer, voudrais-tu bien de présenter un peu plus ?
  • Bien sûr ! Je m’appelle Camille et j’ai 27 ans. Je suis kinésithérapeute depuis 5 ans et je suis aussi coach de sport-santé. J’ai créé le compte Instagram @corpsenmouv il y a environ 1 an. J’y partage ma vision du sport, de la santé, du corps humain, etc. Dans mon cabinet de kinésithérapeute, j’exerce mon métier, mais je propose aussi des séances de sport, de gym douces, de circuit training, etc., pour que mes patients et clients puissent se connecter à leur corps et avoir un environnement safe pour pratiquer leur sport.
  • Tu parles de « coach sport et santé ». Est-ce que tu peux nous expliquer la différence, pour toi, avec un coach sportif « traditionnel », sans cette notion de santé ?
  • Cette notion de « coach sport-santé » est assez récente. Il peut s’agir de coachs sportifs au parcours standard, via STAPS ou un BPJEPS. Leur particularité est de s’orienter vers une pratique du sport qui ne vise ni la performance ni l’esthétique, mais plutôt le bien-être et la santé. Par-là, j’entends développer des capacités pour améliorer le mode de vie, pratiquer un sport adapté à soi, prendre en compte les faiblesses, qualités, restrictions de mobilité de la personne, etc.
  • Oui, il s’agit de pratiquer un sport qui s’adapte à son pratiquant.
  • C’est ça : le but est de s’adapter à la personne que nous avons en face de nous. Ce n’est pas du coaching comme nous pouvons en retrouver en salle de sport, où tout le monde fait les mêmes mouvements. Là, la personne est abordée dans sa globalité et nous créons la séance, ou les séances, autour de cette personne.

L’origine du compte Instagram
@corpsenmouv

  • Qu’est-ce qui a fait que tu as créé ce compte Instagram ?
  • Je vais te raconter mon histoire, pour que tu puisses comprendre comment j’ai cheminé et pourquoi j’ai créé ce compte Instagram. 😉 Depuis que j’ai 12 ans, j’ai toujours pratiqué du sport. Je faisais de l’athlétisme en club et je m’entraînais pour la performance. Pour moi, le sport, c’était associé à la compétition. Quand j’ai commencé mes études, j’ai commencé à faire des crises d’hyperphagie, à diminuer petit à petit le sport et… je suis tombée sur le compte d’Élyane C, qui proposait un accompagnement autour de l’alimentation intuitive.
  • Pour celles et ceux qui ne la connaissent pas : il s’agit de la pionnière en France de l’alimentation intuitive. Je pense que c’est elle qui est la plus connue pour cette approche-là.
  • Je pense d’ailleurs qu’à l’époque, il n’y avait qu’elle qui proposait un accompagnement pour ça. J’ai donc suivi son programme. Je me suis mise à suivre des comptes Instagram autour de l’alimentation intuitive. Petit à petit, mon rapport au corps et à la nourriture a changé. En parallèle, petit à petit, je me suis rendu compte, grâce à mon métier notamment, que le sport, ce n’est pas seulement de la compétition. Dans mon cabinet, j’ai mis en place des séances de sport-santé, de sports doux, du circuit training, etc. Puis, je me suis dit qu’il serait intéressant de le proposer sur Internet, avec des exercices les plus accessibles possibles et, au passage, de partager mes réflexions sur la culture des régimes, le culte du corps mince, etc.
  • Sur ton compte, nous pouvons retrouver des exemples d’exercices, des petits entraînements… Comment tu les appellerais ?
  • Je dirais que je propose des routines, c’est-à-dire des enchaînements d’exercices. Mais je propose aussi des options, au sein de ces enchaînements. Imaginons une personne qui aimerait faire une séance de sport sur le net, mais qui ne peut pas effectuer les pompes « classiques » comme proposées dans la séance qu’elle a choisie. Je lui propose plusieurs options, afin qu’elle puisse réaliser la séance, en restant sur une pratique adaptée à son niveau.
  • Tu prodigues aussi des conseils, en lien avec ton métier, avec le mouvement, avec la posture, etc. C’est une mine d’informations.
  • J’ai essayé de rassembler toutes mes connaissances. Je parle de sport mais aussi de mon métier de base, kinésithérapeute, pour amener les personnes vers une meilleure connaissance de leur corps. Par la suite, forcément, ça amène un meilleur rapport au sport et à leur corps.
  • C’est vraiment ça la différence entre ce que tu proposes et des contenus de sport en ligne « classiques » : c’est cette adaptabilité pour chacun et chacune, quels que soient son niveau et la forme de son corps.
  • C’est ça. Bien sûr, je ne peux pas m’adapter à absolument tout le monde, mais j’essaie d’être le plus inclusive possible, que ce soit dans mes publications sur Instagram ou sur ma plateforme en ligne.

La plateforme de sport-santé autour du mouvement intuitif

  • Peut-être que nous y reviendrons un peu après, à ta plateforme… à moins que tu aies envie que nous en parlions tout de suite ? Au sujet des autres plateformes que nous pouvons connaître, quelles différences tu ferais, toi ?
  • Ce que je vais faire, c’est te décrire ce qu’on peut y trouver. Elle donne accès à des séances de sport avec des étirements, de la mobilité, des circuits training, etc. Mais j’y présente aussi des outils pour se reconnecter à soi, comme des automassages, des audios qui ressemblent à du scan corporel, etc. J’avais envie de proposer sur cette plateforme une autre manière de faire du sport, pour se ressentir, se faire du bien, se reconnecter. Je voulais que les séances soient le plus accessible possible : assis, debout, allongé, avec différentes options, etc. pour qu’elles soient adaptables à différents corps et différents niveaux. En France, quand on regarde, l’offre sport-santé ou fitness, on trouve mal de cours de sport en ligne. Il existe pas mal de contenus. Mais, souvent, le discours est assez orienté diet-culture ou performance.
  • Ce serait vraiment ça, LE problème de la vision plus classique du sport, selon toi ?
  • Je dirais que c’est un problème avec le sport actuel. Ce n’est pas forcément la vision classique qu’on a du sport, c’est plutôt un problème de vision actuelle, notamment sur les réseaux sociaux. Quand on va dans des clubs et des associations, la vision du sport est vraiment différente.
  • Oui, c’est très en lien avec les réseaux, avec cette place de l’apparence, de la performance, etc. Ces problématiques étant différentes dans des associations. Personnellement, je n’ai jamais fait de sport étant enfant, ni en club, donc j’ai découvert le monde du sport assez récemment. Je fais des claquettes depuis quelques années, mais il s’agit plus de danse. J’ai découvert le sport justement par le biais des réseaux sociaux, des séances et programmes de sport en ligne… Ce que toi tu dis, c’est que ces points d’accès sont très en lien avec une certaine façon de voir le sport, qui n’a rien à voir avec ce qu’on peut connaître en club ou autre. C’est bien cela ?
  • Oui, ou du moins c’est ce que j’ai remarqué. Pour tous les sports que j’ai pratiqués en association, le yoga, la danse, l’athlétisme, etc., il y avait parfois l’importance de la performance, mais il y avait beaucoup moins e place pour la volonté de modeler son physique. Ça, on le trouve surtout dans les salles de musculation et de fitness.
  • D’accord, donc au-delà des réseaux sociaux, cette problématique se situe autour la sphère du fitness.
  • C’est ça, et c’est ce milieu qui explose depuis quelques années. Même si, en parallèle, on constate aussi une augmentation de la sédentarité. D’ailleurs, de plus en plus de campagnes sont mises en place pour inciter les gens à bouger…
mouvement intuitif

Les problématiques de la vision actuelle du sport

  • Le fameux « manger bouger »…
  • C’est ça ! 😉 En parallèle, on voit aussi une augmentation des troubles du rapport au sport, qui vont souvent de pair avec les troubles du comportement alimentaire. On retrouve d’un côté des personnes accros au sport, notamment parce qu’ils recherchent la performance ou des résultats esthétiques. Ils vont parfois même jusqu’à utiliser les bienfaits du sport sur la santé pour valider leur comportement addictif, voire se prendre comme des modèles à suivre. D’un autre côté, on a des personnes qui bougent très peu, pour différentes raisons, et qui en ressentent les effets sur leur bien-être, leurs douleurs et même leur santé mentale.
  • Ce que tu veux dire, c’est qu’il s’installe 2 extrêmes. D’un côté on a une pratique addictive, plus ou moins bien sûr, mais en tout cas qui tient de la compulsion, en lien avec l’apparence et parfois avec des TCA, cette pratique étant posée comme un modèle. D’un autre côté, une autre part de la population serait de plus en plus sédentaire. C’est comme s’il n’y avait pas de juste milieu, c’est ça ?
  • Je pense qu’il y a un juste milieu, bien sûr, mais ce qu’on voit nous, toi et moi en consultation, ce sont souvent des extrêmes. Ce sont des personnes déconnectées de leurs signaux corporels parce qu’elles ont font trop, et d’autres que le sont aussi, mais parce qu’elles n’en font pas assez. Le point commun que je retrouve chez ces personnes, c’est qu’elles sont toutes déconnectées de leur corps.
  • C’est ça. C’est le même résultat, avec 2 entrées différentes, le « trop » ou « l’inexistant ».
  • Pour donner un exemple, je reçois parfois des patients qui viennent pour des douleurs, et qui vont mieux grâce au mouvement. Ce sont des personnes qui étaient sédentaires et qui vont ressentir les bienfaits du mouvement. Ce que je trouve intéressant, c’est que c’est en expérimentant différents types de sport qu’elles vont trouver ce qui leur fait du bien et donc, le maintenir sur du moyen/long terme.
  • Là, on arrive à la notion de motivation intrinsèque, qui part vraiment des sensations, de la personne, du bien-être, etc., et non pas d’une injonction extérieure.
  • C’est ça. Elles vont retrouver les bienfaits du sport autres que la modification physique, la perte ou la prise de poids.

Sport, mouvement intuitif et motivation

Le sport et le mouvement

  • D’ailleurs, une question me vient : quelle différence fais-tu entre le sport et le mouvement ? Nous employons ces 2 termes depuis le début de cet épisode… Je ne sais pas s’il y a une différence, cela dit. Est-ce que toi, tu en vois une ?
  • Oui, il y en a une, même si je parle souvent de sport pour parler du mouvement. Mais, généralement, quand on parle de sport, il y a une structure derrière, comme une association, ainsi que des règles. Ça englobe des pratiques comme le football, l’athlétisme, la natation, etc. Alors que le mouvement, c’est le fait de bouger son corps sans qu’il y ait forcément d’objectif, de ligne de conduite…
  • C’est quelque chose de plus ancré dans le quotidien ?
  • Oui, même si le sport peut l’être aussi. Ce que je recherche dans mon cabinet, c’est d’abord le mouvement : redonner de la mobilité à la personne, lui faire sentir quels mouvements lui font du bien, etc. Mais, ensuite, souvent, elle s’oriente vers un sport en particulier. Le sport, on le pratique en général en club et ça créé une routine. Cela permet de maintenir l’activité sur du plus long terme.
  • Ça aide à maintenir une régularité, grâce à la routine. Peut-être même une motivation… Est-ce qu’on peut parler de ce terme-là aussi ?
  • Je dirais plutôt une routine, parce que la motivation, c’est quelque chose qui fluctue. Il y a des personnes qui, même si elles n’ont pas la motivation d’y aller, n’en ressentent pas réellement l’envie, l’élan de motivation, vont quand même y aller. Le bénéfice se ressentira après.

La motivation

  • Cela mène à un cercle vertueux. Je m’en suis rendu compte il n’y a pas très longtemps. J’ai eu une période de mise de côté du sport. J’en ai tellement fait dans le cadre d’injonctions, de « il faut », qu’est arrivé un moment où j’ai dit « stop ». En même temps, comme par hasard, je découvrais l’alimentation intuitive et ses principes, dont le mouvement. Suite à ça, j’ai ressenti comme un rejet et j’ai tout laissé de côté. J’ai alors attendu qu’il y ait un besoin, une envie qui revienne. Mais je voulais que ce soit en lien avec le corps, car mon travail est très sédentaire. Mon corps redevenait douloureux à certains endroits, et quelque chose est revenu depuis l’intérieur. C’est là que je rejoins ce que je disais tout à l’heure, autour de la motivation intrinsèque. Il y avait une part de motivation intrinsèque, qui venait de mon intérieure, à distinguer d’une motivation extrinsèque, qui viendrait de la dietculture, de la culture des régimes, etc. Je ne sais pas si je peux employer le terme de « motivation », mais en tout cas j’ai ressenti une envie qui venait de l’intérieur. C’était une envie de remettre du mouvement dans ma vie et dans mon quotidien, et d’y remettre également du sport, car je vois bien la différence que tu fais entre les 2.
  • C’est très intéressant ce que tu dis là ! J’aime bien les termes de motivation intrinsèque et extrinsèque. Ce ne sont pas des notions que j’ai, mais oui : dans ma pratique, on peut parler de motivation intrinsèque. Ça doit venir de ce que tu ressens et de ce que tu veux ressentir. Parfois, par exemple, on ressent de la tension au niveau d’un muscle et on a envie un étirement.
  • C’est aussi ce que j’ai travaillé avec la pleine conscience, grâce au cycle MBSR, dont j’ai parlé dans cet article, ainsi que celui-ci. Dans ce cycle, on pratique des mouvements en conscience, pendant lesquels on va ressentir ce qu’il se passe dans le mouvement, au niveau du ressenti corporel. On retrouve ça aussi avec le bodyscan. Il peut s’agir ne serait-ce que de bouger le bras et de se demander ce que ça fait ressentir. C’est un travail de reconnexion entre le mouvement et le corps. Cela me fait également penser à ce que disait Mathilde dans son témoignage, par rapport à sa découverte de la musculation. Ce n’est pas forcément un travail simple ! Je ne sais pas si toi tu rencontres, dans ta pratique, la difficulté que peut représenter le fait de refaire le lien entre le ressenti et le mouvement.
  • C’est un apprentissage, or dans notre société on se retrouve de plus en plus avec des personnes totalement déconnectées de leur corps. Je pense que des personnes comme toi et moi avons un travail à faire là-dessus, sur la prise de conscience, par les personnes que nous accompagnons, du corps et de la détermination de ce qui fait du bien.
  • En sachant que ce qui me fait du bien à moi n’est pas forcément ce qui fera du bien à toi, à Jaqueline, à Robert… 😉 C’est très personnel, d’où les propositions que tu fais sur ta plateforme.
mouvement intuitif

Présentation du mouvement intuitif

  • D’ailleurs, on peut très bien s’inscrire à un sport, aux claquettes comme toi par exemple, et avoir un rapport bienveillant à soi et au sport. L’idée ce n’est pas de ne faire que les mouvements qu’on a envie d’effectuer. C’est aussi, si on a passé toute la journée assis, de savoir ce qui nous fera du bien, ou si on a passé la journée dans les transports, de savoir qu’aller courir nous fera du bien, par exemple. Tout cela en gardant en tête que ce n’est pas grave si tu vas faire de la danse à ton cours habituel, sans être totalement, cette fois-là, à l’écoute de tes signaux corporels. Ce sont 2 choses différentes.
  • Je ne suis pas sûre d’avoir suivi ton discours. 😉 Est-ce que tu veux bien réexpliquer ?
  • En fait, là on parle de mouvement intuitif. Ça peut être le mouvement que tu vas effectuer pour te faire du bien sur le moment.
  • Comme, par exemple : « j’ai besoin de m’étirer parce que je suis restée un peu voûtée derrière mon écran », ou « j’ai besoin de faire quelques pas parce que je suis assise depuis longtemps ». C’est de ce dont tu parles ici ?
  • C’est ça. Ça peut être aussi : « en ce moment, je sens que j’ai besoin d’une activité qui développe ma créativité, donc je vais m’orienter vers la danse ». Mais, dans la pratique de cette danse, ce n’est pas grave si je ne suis pas tout le temps dans l’écoute de mes sensations corporelles. Ce n’est pas grave si, pendant le cours, mon esprit est concentré sur ce que je fais, et non pas ce que je ressens.
  • D’accord, je vois bien ce que tu expliques là. C’est comme quand on parle de manger en conscience : il ne s’agit pas d’une injonction à être perpétuellement dans la conscience de ce que nous sommes en train d’avaler.
  • Voilà ! Mais certaines personnes confondent et se disent que « c’est une pratique intuitive donc il faut vraiment que je me concentre sur mes sensations corporelles ». Non : être connecté à ses sensations aide et fait partie du principe, mais le mouvement comme l’alimentation intuitive ne se résument pas qu’à ça.
  • Tu vas me dire si tu vois les choses comme ça, mais personnellement, j’y vois une première étape de reconnexion, pendant laquelle il y a vraiment une nécessité de mettre le maximum d’intention dans son action, pour ressentir les choses. Mais, la pleine conscience, l’alimentation et les mouvements intuitifs ne se résument pas à ça. C’est bien plus vaste.
  • C’est ça. Souvent, c’est une première intention, mais pour d’autres personnes, ça se fait au fur et à mesure. C’est-à-dire qu’elles vont commencer un sport, cela va activer les liaisons neuromusculaires et, suite à cela, c’est la pratique de leur sport qui, petit à petit, les mènera à avoir plus et mieux conscience de leur corps.
  • Et oui, c’est toujours pareil : c’est en pratiquant que l’apprentissage se fait. Comment définirais-tu, toi, le mouvement intuitif ? Comment le résumerais-tu ?
  • Pour moi, le mouvement intuitif, c’est le mouvement qui va nous faire du bien. Cela ne signifie pas que le sport ne nous fait pas du bien ou sera forcément difficile, mais le mouvement intuitif est celui qui, dans la balance plaisir-contrainte, aura plus de poids dans le plaisir que dans la contrainte. Il y a vraiment la notion de se faire du bien. Cela ne concernant pas que le physique : ça peut aussi être mental. On peut aussi se dire : « Je vais faire telle activité. Ça me « fait mal », entre guillemets, c’est difficile à réaliser, mais les bénéfices sur ma santé sociale et ma santé morale sont suffisamment importants. ».
  • C’est important le point que tu soulèves là. Je pense que la plupart d’entre nous ont remarqué ça : le sport fait aussi du bien à la tête, au moral. 😉 Ce n’est pas pour rien qu’on peut prescrire de se remettre en mouvements, de sortir marcher régulièrement aux personnes en dépression, par exemple. Il y a dans le sport et le mouvement un lien extrêmement fort avec notre santé mentale.
  • Oui, et j’ose espérer que nous mettions plus en valeur ça que la perte de poids, à l’avenir.

L’évolution de la vision du sport et du rapport au corps

  • Exactement ! Comme ce serait bien… D’ailleurs, es-tu optimiste par rapport à ça ? Est-ce que tu notes des évolutions ? Moi, par exemple, sur Instagram je me suis désabonnée de beaucoup de comptes fitness qui étaient très orientés sur des messages du type : « no pain no gain », « il faut souffrir pour être belle », « la perte de gras », etc. Aujourd’hui, je reste abonnée à certains parce que j’arrive à prendre de la distance. Je ne me concentre que sur ce qui me convient, comme des exemples de séances de sport qui me plaisent. Mais je ne trouve vraiment pas cela évident, de mettre ainsi de la distance. Toi, est-ce que tu trouves qu’il y a une évolution de la communication autour du sport, sur Instagram par exemple, puisque nous y sommes toutes les 2 présentes ?
  • J’en ai l’impression… mais c’est assez difficile d’être objective. Plus tu vas vers du contenu axé « sport bienveillant » et plus Instagram t’en proposera. Mais, étant donné ce que je vois aux États-Unis, je me dis que la même évolution arrivera en France à un moment.
  • Quel soulagement ce serait ! Quels bienfaits ça aurait pour notre santé physique, mais surtout mentale !
  • Oui, ce serait super ! Ceci étant, ce qui me chagrine un petit peu, c’est que mon impression (mais ce n’est peut-être qu’une impression), c’est que lorsque j’étais plus jeune, que je faisais de l’athlétisme et qu’il n’y avait pas les réseaux sociaux : je ne voyais pas ces discours autour de la perte de poids liée au sport. Ils existaient un peu, dans les magazines, mais pas autant que maintenant sur les réseaux sociaux.
  • Pour toi, c’est vraiment en lien avec cette émergence. C’est par ce biais que tu as remarqué l’explosion du lien sport et perte de poids.
  • Oui. Du coup, je me demande si c’est moi qui m’en suis rendu compte ainsi, à travers ça, ou si c’était déjà présent avant. Mais, ce qui est intéressant avec les réseaux sociaux, c’est qu’il y a les 2 côtés. On peut y retrouver du sport type « body-positive », et d’un autre côté les coachs de fitness avec la perte de poids, etc. Cela permet aux personnes de piocher là elles veulent, grâce aux réseaux. Une personne qui veut se mettre au sport sans avoir les discours de la dietculture, qui veut le faire vraiment pour elle, pour se sentir bien, maintenant elle trouvera de quoi le faire. Alors qu’il y a quelque temps, ce n’était pas forcément le cas.

Le mot de la fin autour du sport-santé

  • D’où, entre autres, l’arrivée de la plateforme que tu proposes et qui fait partie de ces nouveautés qui émergent et qui donnent une autre vision, plus bienveillante, de la remise en mouvement et de la pratique du sport. Je vois que nous devrons bientôt nous quitter et il me reste encore 2 choses à te demander. Déjà : as-tu un « mot de la fin », un dernier conseil ou message que tu aimerais faire passer à nos lecteurs ? Ensuite : comment retrouver et comment fonctionne ta plateforme ?
  • Mon mot de la fin, ce sera de dire qu’il existe plein de sports, plein de manières de bouger. Si vous êtes à la recherche de quelque chose qui vous convient, il faudra oser tester, oser changer quand ça ne vous correspond pas, oser se tromper. C’est possible de changer même en cours d’année. Si, par exemple, en début d’année vous avez plutôt envie de ressentir de l’apaisement, une reconnexion, vous irez vers des activités douces. Mais, à l’instar de Mathilde, dont tu as parlé et qui a témoigné dans le précédent article, on peut aussi avoir besoin de retrouver de la force et donc s’orienter plutôt vers de la musculation. Elle ne pratiquera peut-être pas ce sport tout le temps ! Il ne faut pas hésiter à tester. Au fur et à mesure, vous vivrez des expériences qui seront adaptées à vous, à l’instant T.
  • Oui, ça peut vraiment être un long tâtonnement. À titre personnel, je suis passée par tout un tas de pratiques, et je sais que ça peut encore changer. C’est exactement ce que tu décris ! Je pense que c’est très important de ne pas tout rejeter en bloc en disant « non je n’y arrive pas, ce n’est pas pour moi ». Mieux vaut tâtonner : vous ne trouverez peut-être pas du premier coup le sport qui vous plaira et avec lequel vous serez à l’aise. Mais donnez-vous la permission de tester, de changer, de vous tromper et de ne pas vous décourager dans cette recherche.
  • Exactement !
  • Maintenant, peux-tu nous expliquer le fonctionnement de ta plateforme ?
  • C’est une plateforme qui fonctionne par abonnement. Chaque mois, vous recevrez de nouvelles séances de sport ainsi que des expériences pour vous reconnecter à votre corps. Vous pouvez retrouver toutes les informations sur mon compte Instagram ou mon site Internet.
  • Est-ce un abonnement avec ou sans engagement ? Est-il possible de tester ?
  • C’est un abonnement sans engagement. Ainsi, si vous souhaitez tester un mois mais que finalement ça ne vous convient pas : vous m’envoyez un message et je supprime votre abonnement. Il existe aussi des formules 6 mois ou 1 an, si vous êtes sûr et certain que ça vous plaira.
  • C’est comme une forme d’engagement, non ? Tu disais qu’on peut se tromper en cours d’année, mais quand on s’inscrit, par exemple, pour une année dans une association, il y a quand même une notion d’engagement. Du coup, ça me paraît bien que tu proposes aussi des formules, car ça peut aussi permettre un engagement vis-à-vis de soi-même, de passer ce cap-là.
  • Oui, c’est vraiment en fonction des besoins de chacun. Certaines personnes ont besoin d’engagement et elles pourront aller vers ces formules. D’autres ont besoin de tâtonner, et alors ne prendre qu’un mois à la fois sera plus adapté.
  • Je te remercie beaucoup, Camille, pour cet échange. Je pense qu’il y aurait encore beaucoup à dire, comme à chaque fois que j’invite quelqu’un. 😉 Peut-être que nous n’avons fait qu’effleurer le sujet, mais malgré tout, grâce à toi, nous avons déjà abordé pas mal d’aspects du sport et du mouvement intuitifs. Je retiens notamment cette idée que le but est de se demander ce qui pourra être bon pour nous, pour notre corps, pour qu’il soit en mouvement, qu’il se sente bien et qui sera bon aussi pour notre santé mentale. Encore merci Camille et à très bientôt !
  • Merci à toi, merci de m’avoir invitée !

J’espère que cet article vous aura permis de découvrir le mouvement intuitif, voire vous aura insuffler l’envie de chercher un sport ou une façon de bouger qui vous convienne et vous fasse du bien. N’hésitez pas à partager cet article ou autour de vous s’il vous a inspiré, ou à laisser un commentaire. N’hésitez pas non plus, si vous avez des questions, à vous rendre sur le compte Instagram de Camille, sur le mien ou sur mon site internet. Je suis également à votre disposition pour échanger si vous vous demandez comment se réconcilier avec la nourriture, ou si vous avez des questions sur la pleine conscience ou mon accompagnement.

2 réponses

  1. Podcast très intéressant ! Merci pour ce Partage.
    La conscience du corps passe par les sensations : proprioceptives par mouvement en autre, le toucher et bien d’autres. On retrouve l’eutonie ou la méthode feldenkrais qui accentuent sur cette conscience : de la peau, des muscles, des articulations, des os. Trouver le juste équilibre corporel sans jamais oublier que notre psychisme l’influence et modifié notre capacité à le percevoir ainsi que le monde qui nous entoure.

    1. Merci Hélène pour votre écoute de cet épisode du podcast ainsi que pour votre commentaire. Merci également pour ces pistes qui viennent s’ajouter aux partages de Camille 🤩

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