Troubles du comportement alimentaire : quelles causes ?

Bienvenue dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir ». Aujourd’hui, je suis ravie et honorée de recevoir Alicia Sicardi pour parler des causes des troubles du comportement alimentaire, et plus spécifiquement de l’anorexie mentale. Alicia est diététicienne nutritionniste de formation initiale. Elle a exercé durant 5 ans dans son cabinet où elle prenait en charge des personnes souffrant de TCA. Il y a un peu plus d’un an, elle a arrêté cette activité pour se consacrer à des recherches en neuroendocrinologie et en neuroanatomie du comportement alimentaire. Alicia est également l’auteure d’un livre paru aux éditions Leduc en avril 2021 : « L’alimentation intuitive, le grand livre ». Y a-t-il des facteurs génétiques dans l’anorexie mentale ? Peut-on guérir totalement d’un TCA ? Quels traitements pourraient exister pour soulager une relation compliquée avec la nourriture ? Découvrez les causes des troubles du comportement alimentaire sous un nouveau jour !

Définition de l’intuitivité alimentaire 

– Bonjour Alicia !

– Bonjour Anne !

– Avant de parler des troubles du comportement alimentaire, j’ai envie de commencer avec cette question : comment définirais-tu l’intuitivité alimentaire ?

– Selon moi, l’intuitivité, c’est l’utilisation de son intuition, c’est-à-dire de ses ressentis physiques et psychiques, dans l’acte alimentaire. Je dirais aussi que c’est le fait de se faire confiance et de désintellectualiser l’acte alimentaire. Aujourd’hui, nous nous posons beaucoup de questions. Comment manger ? Quand manger ? Quoi manger ? Comment ça se répercute sur l’organisme ? Nous avons une approche technique de l’alimentation, ce qui est, bien sûr, très intéressant et sûrement essentiel dans certains cas. Cependant, cette intellectualisation peut aussi nous déconnecter d’une approche instinctive et de notre propre fonctionnement. Quand nous réfléchissons à notre alimentation, nous trouvons des explications globales et générales, qui peuvent s’adapter à tout le monde. Nous oublions alors l’individualité qu’il peut y avoir derrière l’acte alimentaire et qui me semble fondamentale. L’intuitivité alimentaire, c’est s’écouter. Et cela sans suivre forcément ce que les autres personnes suivent et qui leur convient peut-être mais qui ne nous convient peut-être pas à nous. C’est revenir à soi, apprendre à se connaître, à s’explorer, faire des expériences pour maîtriser son mode de fonctionnement et adapter son alimentation à son individualité.

– J’aime bien cette notion d’expérimentation dont tu parles. Elle est fondamentale dans ce processus, à mes yeux. Si nous parlons de tout cela aujourd’hui, c’est parce que bon nombre de personnes, dont je faisais partie, se sont déconnectées de leur intuitivité à force de suivre des règles extérieures et généralisées. Ces expériences se font pas à pas, pour retrouver ce qui nous conviendra. Je ne sais pas si ce que je vais dire te semblera juste, mais il s’agit de reconstruire ses propres règles, pas à pas. C’est bien ça ?

– Je n’aime pas le mot « règle »…

– Oui, je me suis fait la remarque que ça ne sonnait pas bien en le disant… 😉

– À part ça, oui : il s’agit de faire du sur-mesure en fonction de soi. Ça ne se fait pas seulement en fonction de sa personne uniquement, mais aussi de son vécu au quotidien. Il s’agit d’adaptations sur-mesure, en fonction de son individualité, mais aussi en fonction des expériences du quotidien. Ce dernier peut être flexible et malléable, d’une heure à une autre, d’une journée à une autre. Ça dépend aussi de comment nous nous sentons à l’instant T. Je n’aime pas le mot « règle » car si un jour nous y dérogeons, cela engendre souvent de la culpabilité. Il y a une notion de rigidité dans ce terme, et donc de pas intuitif. Mais au-delà de ça, souvent, le fait de se fixer des règles se fait en fonction de ce que nous pensons savoir de nous. Pourtant, nous sommes des organismes en constante évolution, d’un point de vue physiologique et psychologique. Ainsi, ce qui était vrai hier ne l’est peut-être pas aujourd’hui. Se fixer des règles, selon moi, c’est quelque chose qui se pense plutôt à long terme et qui signifierait que notre fonctionnement est de telle ou telle nature. Ça nous fait rentrer dans une catégorie, une sorte de case qui ne nous convient pas forcément, ou pas tout le temps. Je dirais plutôt qu’il s’agit d’apprendre à se connaître pour s’adapter à soi-même dans le moment présent, en étant conscient de sa propre évolution, qu’elle soit liée, par exemple, à des facteurs psychologiques ou à notre environnement. Il s’agit d’acquérir la capacité à s’adapter à différentes situations dans le moment présent.

– C’est ça, je comprends. Je trouve très importante ta précision sur le suivi de ce qui est à la fois physiologique, mais aussi psychique. Ce suivi global de notre fonctionnement me semble important, car ce dernier n’est pas que physiologique. Il ne s’agit pas que de faim et de rassasiement, mais aussi de ce qu’il se passe émotionnellement en nous.

– Oui. Il s’agit aussi de ce qu’il s’est passé. En tant qu’adulte, et même en tant qu’enfant, nous avons eu des expériences de vie qui peuvent avoir un impact sur notre alimentation et sur la relation que nous entretenons avec elle. Tenir compte de ça aussi dans son approche alimentaire me paraît important.

– Je suis complètement d’accord.

– C’est la fameuse madeleine de Proust. Nous avons tous en mémoire des expériences alimentaires associées à un contexte, à une expérience sensorielle et émotionnelle et cela peut conditionner notre approche vis-à-vis de certains aliments.

Définition de la restriction cognitive

– Oui ! D’ailleurs, c’est aussi ça qui fait que c’est un sujet qui peut être très différent d’une personne à l’autre. Quand nous avons préparé ensemble cet épisode, nous avons trouvé intéressant de creuser une notion qui me tient à cœur. Quelle est la frontière entre une alimentation complexifiée par la restriction cognitive et les troubles du comportement alimentaire ? D’ailleurs, avant ça, peut-être pourrais-tu définir la restriction cognitive ? J’ai coutume de parler d’un spectre des troubles du comportement alimentaire, comme nous parlons du spectre des troubles autistiques. Mais je ne sais pas si c’est tout à fait exact de voir les choses comme ça… Qu’en penses-tu ?

– Pour prendre ces notions depuis le début, voyons d’abord ce qu’est la restriction cognitive. Ce sont Herman et Polivy, dans les années 75/80, qui ont défini la restriction cognitive pour la première fois, à ma connaissance en tout cas. Ils l’ont défini ainsi : tentative, réussie ou non, de réduire son action alimentaire pour atteindre un poids inférieur à son poids spontané et s’y maintenir. Cette définition me dérange un peu car elle va dans le sens des restrictions alimentaires.

– Là encore, je suis complètement d’accord.

– Cette définition a été peaufinée en 2001, par une personne dénommée Le Barzic. Il a dit que lorsqu’un individu décide de perdre du poids, il cesse de sélectionner sa nourriture en fonction du plaisir qu’elle va lui procurer et détermine ses choix à partir de ce qu’il sait ou croit savoir des propriétés nutritionnelles des divers aliments. Il va, du coup, adopter une disposition intérieure vis-à-vis de la nourriture dans laquelle il substitue la raison au plaisir en se contraignant à privilégier les informations cognitives extérieures et étrangères à lui, dictées par des règles et des croyances extérieures à son propre organisme, au détriment de ses propres sensations physiologiques internes et personnelles, pour choisir sa nourriture. C’est une définition un peu complexe, récitée de tête en plus. 😉 Ce n’est peut-être pas mot pour mot ce qu’il a écrit, mais quoiqu’il en soit, cette définition me paraît plus exacte. Elle montre bien que la restriction cognitive, c’est le fait de faire des choix alimentaires, ou en tout cas d’avoir des croyances alimentaires qui ne sont pas basées sur l’individualité, sur sa physiologie et sur sa sensibilité émotionnelle, mais basées sur des raisons extérieures, venant de la société, sur des règles générales d’autorité de santé, sur des dictats, sur des injonctions, sur des croyances, sur l’éducation, etc. C’est cette définition qui me paraît vraiment pertinente, à moi. Plus récemment, le docteur Zermati a précisé que la restriction cognitive est un contrôle mental du comportement alimentaire, en opposition à un contrôle sensoriel. Ça rejoint, là encore, l’idée qu’il s’agit de contrôler son alimentation non pas en fonction de ses ressentis, mais en fonction de l’intellectualisation de l’alimentation que nous avons. De plus, ça inclut toute forme d’alimentation planifiée dans un but de contrôle du poids, à l’instar des régimes amaigrissants, des programmes ou conseils d’alimentation équilibrée, des rééquilibrages alimentaires, etc. Ça explique aussi que ça entraîne un contrôle très strict des frustrations qui poussent à déroger à ses règles elles-mêmes strictes, cela étant suivi de culpabilité, pouvant elle-même provoquer des restrictions plus importantes. Pour résumer ces points en une seule phrase, nous pourrions dire que la restriction cognitive, pour l’alimentation, c’est le fait d’avoir recours à des règles extérieures plutôt qu’à des ressentis intérieurs, dans le but de contrôler mentalement son poids, son apparence physique et son alimentation, cela ayant des effets néfastes sur le comportement alimentaire.

– C’est ça, je te rejoins. Du coup, si j’ai bien compris ton propos, cette restriction cognitive est commune à toutes les personnes qui souffrent, TCA ou non, de complexité dans leur relation avec leur alimentation. Est-ce que ce serait bien un point commun entre elles ?

troubles du comportement alimentaire

La restriction cognitive et les troubles du comportement alimentaire

– Avec leur alimentation, certainement, mais surtout dans le rapport qu’elles entretiennent avec leur corps. Je pense que c’est ça le plus important. Dans toutes les définitions que j’ai énoncées, cette restriction apparaît dans le cadre d’une volonté de contrôler son apparence physique. L’alimentation étant une solution trouvée par ces personnes pour maîtriser son apparence esthétique. Cela étant dit, est-ce que le rapport entre toutes les personnes que tu cites est forcément la restriction cognitive ? Personnellement, je ne pense pas car il existe d’autres moyens de contrôler son apparence, comme l’activité physique. Certaines personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire peuvent avoir recours à des conduites de purge, comme le fait de se faire vomir ou de prendre des laxatifs ou des diurétiques, là aussi pour contrôler l’aspect corporel. Je pense donc que ça va au-delà de la dimension purement alimentaire pour les TCA. Mais si nous parlons de restriction cognitive dans le cadre strictement alimentaire : oui, c’est un point commun à toutes les personnes ayant une relation complexe avec leur alimentation.

– D’accord. D’ailleurs, je réalise d’un coup que nous parlons de « troubles du comportement alimentaire », mais effectivement, ça va bien au-delà. L’intitulé n’englobe pas la dimension de l’image corporelle.

– En effet. Après, quand nous lisons les définitions des TCA des textes officiels, datant de 2013 (et donc étant un peu vétuste à mes yeux), nous retrouvons cette idée d’image corporelle. Dans la définition de l’anorexie, par exemple, nous trouvons la notion de dysmorphophobie, c’est-à-dire le fait de ne pas voir son corps tel qu’il est réellement. Dans le terme « troubles du comportement alimentaire », le lien est fait directement avec l’alimentation mais pas avec la relation au corps, en effet. Cependant, c’est pris en compte dans les définitions.

– D’accord. 😊 Revenons-en à ton domaine de recherche et à ce que tu expérimentes. Peux-tu nous en dire un peu plus, sur la frontière entre un trouble du comportement alimentaire et une relation compliquée avec l’alimentation ?

– Plusieurs articles scientifiques sur les TCA sont sortis durant ces dernières années. Nous nous rendons compte que, dans ce qui est TCA « pur », il y a une dimension physiopathologique qui induit un déclenchement du trouble alimentaire. Cette dimension est liée à un aspect interne, à un mécanisme biologique et non pas à un mécanisme externe, comme peuvent l’être l’éducation, les injonctions sociales et les croyances alimentaires. Ceci étant, ces derniers éléments participent aussi au déclenchement du trouble. Prenons l’exemple de l’anorexie mentale, qui est celui que je connais le mieux car je travaille dessus. Le concernant, il faut savoir qu’il y a des prédispositions génétiques. Il existe des gènes de vulnérabilité. Des travaux datant de 2017 ont montré qu’il y a au moins 8 loci de gènes impliqués dans l’anorexie mentale. Un loci de gène, disons que c’est un ensemble de gènes. Les personnes souffrant de ce TCA ont des gênes prédisposant à développer cette pathologie. J’aimerais cependant préciser que ce n’est pas parce que nous avons ces gènes de prédisposition que nous déclencherons forcément une anorexie mentale ! Ce qui déclenche la maladie, ce sont des gènes de prédisposition associés à des facteurs déclenchants au cours de la vie. Ces derniers peuvent être : un choc émotionnel, un traumatisme, le fait de suivre des restrictions alimentaires, des règles de société et des croyances nous poussant à avoir un contrôle de notre alimentation, etc. De nombreux éléments peuvent déclencher le trouble, mais sur une personne ayant des gènes de vulnérabilité en amont. Ça, c’est l’explication qui différencie une personne souffrant d’anorexie mentale d’une personne ayant un comportement restrictif. Dans ce second cas, ce serait alors comportemental et non pas lié à l’anorexie « pure et dure ». Idem pour des personnes souffrant de dénutrition, que ce soit pour des raisons de restriction alimentaire ou pas. Prenons l’exemple d’une personne ayant une pathologie intestinale. Elle pourrait manger moins parce que ça lui fait mal au ventre et pourrait souffrir de dénutrition à cause de ça. La prédisposition génétique ou non à l’anorexie mentale fera la différence. Cela se répercute aussi au niveau du métabolisme : certaines hormones sécrétées dans le cadre de l’anorexie mentale le sont moins dans le cadre d’une « simple » dénutrition.

Différences entre dénutrition, anorexie et restriction

– Dénutrition que nous pouvons appeler « anorexie physiologique », non ?

– Non, pas tout à fait. L’anorexie tout court, c’est la perte d’appétit.

– Alors que la dénutrition peut venir d’autres choses, comme des maux de ventre, par exemple. Je comprends.

– Voilà. Ce peut être les maux de ventre ou l’hypercatabolisme à cause d’un cancer, pour donner un autre exemple. Avec un cancer, les patients ont souvent peu faim, parce qu’ils peuvent avoir un goût métallique dans la bouche ou un dégoût alimentaire. Mais certains au contraire peuvent avoir faim, envie de manger et donc ne pas souffrir de perte d’appétit, mais avoir un hypercatabolisme. Cela signifie que le métabolisme est augmenté et que les apports alimentaires sont insuffisants par rapport aux besoins de défense de l’organisme. Une dénutrition en résulte alors, mais elle n’est pas forcément liée à une perte d’appétit, d’où mon « non » à ta question. 😊

– Oui, je comprends.

– La dénutrition « classique » disons, ça correspond au manque d’apport alimentaire par rapport aux dépenses énergétiques, quelles qu’en soient les causes (restriction alimentaire ou non). Si nous comparons la dénutrition et l’anorexie mentale, nous remarquons que les personnes souffrant d’anorexie mentale ont une sécrétion de ghréline largement augmentée par rapport à celles souffrant de dénutrition, à poids égal. La ghréline étant « l’hormone de la faim », entre guillemets car c’est beaucoup plus complexe que ça. En simplifiant, c’est l’hormone qui nous dit de manger. Paradoxalement, chez les anorexiques, la ghréline est au plafond mais elle n’arrive pas à mener à bien son rôle d’induire une prise alimentaire.

– D’accord.

– Ça, nous ne le retrouvons pas chez une personne « simplement » dénutrie.

– Ou en restriction cognitive, du coup.

– Ou en restriction cognitive « simple », oui, puisque attention : l’anorexique peut être aussi en restriction cognitive.

– Oui, bien sûr. 😊 C’est là que c’est complexe ! Pour différencier les 2, nous venons de voir tout ce qui est relatif à la génétique. Y a-t-il d’autres éléments ?

Le rôle du cerveau dans l’anorexie mentale

– La seconde partie qui m’intéresse énormément concerne l’anatomie et la fonctionnalité du cerveau chez le patient anorexique, et plus largement souffrant de troubles du comportement alimentaire. Des études d’IRM ont été menées. Il s’agit d’imagerie par résonance magnétique : nous plaçons des personnes dans de grosses machines permettant d’observer la structure et la fonctionnalité d’un organe, le cerveau en l’occurrence. Nous nous sommes ainsi rendu compte que, chez les patients souffrant d’anorexie mentale, il y avait des modifications de l’anatomie du cerveau et de la fonctionnalité de ses différentes régions les unes par rapport aux autres. Cela étant bien sûr comparé à des personnes qui n’ont pas de TCA, mais qui peuvent, par exemple, être minces naturellement. (Nous parlons alors de « maigreur constitutionnelle ».) Ces altérations cérébrales ne se résolvent pas, même après rémission. Précisons qu’avec ce terme, nous entendons, dans le cadre clinique, le fait de retrouver un poids normal, ne mettant pas la vie en danger, ainsi qu’une masse grasse physiologique. Cela montre que, pour les patients souffrant d’anorexie mentale, l’altération de ce contrôle dans le cerveau existe en amont du déclenchement du trouble. Une des causes de cette maladie pourrait donc être neurodéveloppementale, c’est-à-dire relative au développement du cerveau in-utéro et lors des premières années de vie. C’est une des explications qui pourraient expliquer la dimension physiopathologique de l’anorexie mentale, sans parler du côté psychologique, traumatique, de la restriction alimentaire sociétale ou cognitive, etc. Chez des personnes ayant une association des gènes de vulnérabilité et de ces altérations neurodéveloppementales, un contexte favorisant l’anorexie déclencheraient alors ce trouble. À côté de ça, il existe aussi des personnes en restriction cognitive, très maigre et qui se restreignent. Mais, elles n’ont pas toute cette complexité physiopathologique. Ainsi, elles n’auront pas une alimentation complète ni un rapport serein avec l’alimentation. Ça peut être très difficile à différencier d’une personne souffrant d’anorexie d’un point de vue physiologique, mais les causes ne sont pas les mêmes. De ce fait, la prise en charge n’est pas la même.

Sources et prises en charge des TCA

– C’est la question que j’allai te poser ! Effectivement, cela signifie que le traitement de la pathologie sera en partie le même, mais pas que.

– Aujourd’hui, nous ne savons pas faire autrement. Actuellement, nous prenons tous les troubles du comportement alimentaire et relations troublées avec la nourriture en charge de la même façon car c’est ce que nous arrivons à faire de mieux sur le plan technique. Pour soigner des altérations génétiques, nous n’avons pas de solution. Plus exactement, nous avons des solutions chez l’animal. En effet, nous pouvons faire des OGM, c’est-à-dire des organismes génétiquement modifiés, avec des techniques de pointe. Mais ça, c’est strictement interdit pour des raisons d’éthiques évidentes.

– Et oui, bien sûr !

– D’ailleurs, nous ne savons même pas si cela pourrait résoudre le problème car nous n’avons pas de modèles chez les animaux. Ils n’ont ni l’anorexie mentale ni d’autres troubles alimentaires puisqu’il n’y a pas la dimension psychologique et sociale chez eux.

– Oui, c’est typiquement humain, comme trouble.

– Nous ne pouvons donc pas jouer sur la partie génétique. Concernant la partie neurodéveloppementale, des choses commencent à émerger mais c’est beaucoup trop précoce pour dire si ça pourrait fonctionner ou pas. Pour ce qui est métabolique, nous pourrions songer à prescrire des molécules pharmacologiques. Mais pour cela, il faudrait que nous comprenions un peu mieux ce qu’il se passe d’un point de vue métabolique chez les anorexiques. Sans cela, nous ne pourrons pas mettre éventuellement en exergue des molécules pouvant restaurer ce qui ne va pas et traiter avec un médicament. Ça, ce n’est pas à notre portée au 21e siècle et il ne faut pas se leurrer : la recherche prend du temps. Idéalement, il faudrait pouvoir jouer sur les causes et non pas sur les symptômes, à savoir la perte de poids, la peur de grossir, l’addiction à la maigreur, etc. Tout ça, ce ne sont que des symptômes et non la cause en soi de la maladie. La seule chose que nous savons faire, c’est travailler sur la sérénité dans le comportement alimentaire, sur l’image corporelle, sur la restriction cognitive, sur les croyances limitantes, etc. Nous pouvons faire une psychothérapie en cas de choc traumatique. Tout cela est super, c’est beaucoup mieux qu’il y a quelques années et ça représente un gros progrès ! Mais je dirais que s’il y a autant de rechutes dans ce genre de pathologie après rémission, c’est aussi parce que nous soignons les symptômes mais pas la cause.

– Est-ce que cela veut dire qu’il n’y a pas de guérison possible, du coup ? Au sens physiologique, j’entends.

troubles du comportement alimentaire

La guérison des troubles du comportement alimentaire

– Oui et non. Je pense qu’il ne faut pas être fataliste non plus. Il peut y avoir une rémission sans problème. Cela dépend de la durée du ou des troubles du comportement alimentaire, de la fréquence des restrictions, de leur intensité, de l’état psychologique de la personne, de la prise en charge immédiate de la maladie ou de l’attente, etc. Énormément d’éléments peuvent conditionner la rémission et faire que certaines personnes s’en sortiront et s’en sortiront très bien. Cela est possible entre guillemets « juste » avec le traitement du comportement alimentaire, la reprise de poids, qui régule certaines altérations métaboliques et le fait de travailler sur le rapport à son corps, l’éventuel choc émotionnel, etc. Tout cela peut amener à une rémission de l’anorexie mentale. Ça ne va pas forcément moduler les gènes, quoique : une nouvelle science, appelée épigénétique, émerge depuis quelques années. Elle étudie la modification des gènes par l’environnement. Le fait de travailler sur le comportement alimentaire peut moduler certains gènes en les activant ou en les désactivant. Ça fait, là aussi, partie de la complexité du sujet : chez certaines personnes, « juste » ça entre guillemets, même si c’est très long et compliqué pour la personne qui le vit, ça peut permettre d’avoir une rémission solide, durable et sans rechute. Mais, dans l’anorexie mentale, il y a quasiment 40 % de rechute après rémission. Nous voyons donc bien que ça ne suffit pas pour de nombreuses personnes. Mais évidemment et heureusement : cela suffit pour certaines ! 😊

– Oui, heureusement ! J’ai une question sur ce que tu disais un peu plus haut. Concernant les prédispositions génétiques et/ou neurodéveloppementales, s’agit-il d’un « et » ou d’un « et/ou » ? A-t-on forcément les 2 ?

– Ça, c’est une question à laquelle je n’ai pas la réponse, pour la simple raison qu’il faudrait étudier toutes les personnes concernées… Nous, nous travaillons sur des cohortes relativement réduites car nous avons besoin de personnes souffrant d’anorexie et acceptant de participer au processus clinique, qui est quand même assez compliqué. La plupart du temps, lorsque nous procédons à des études à l’hôpital, nous avons affaire à des mineurs. L’accord des parents est alors nécessaire. Ce serait très compliqué d’étudier la population d’une manière générale, je n’ai donc pas la réponse. À ce jour, toutes les personnes que j’ai étudiées avaient les 2. Les prédispositions génétiques, c’est quasiment sûr à 100 % qu’elles l’ont toutes. Mais, même si là, je donne des résultats d’études, il faut aussi se rendre compte que nous avons aussi des limitations techniques. Ce que nous observons à l’IRM est-il sûr à 100 % ? En effet, nous comparons avec des groupes contrôles… Ainsi, nous pouvons dire que oui, par rapport au groupe contrôle, la question neurodéveloppementale est significative. Mais, dans l’absolu, est-ce que toutes les personnes souffrant d’anorexie mentale ont le même degré d’altération structurelle et anatomique du cerveau ? Absolument pas. Nous le voyons d’ailleurs : nos groupes sont assez hétérogènes. C’est compliqué de répondre à cette question de manière tranchée. La réponse et les résultats dépendent beaucoup du contexte, entre autres.

Les éléments déclencheurs de l’anorexie mentale et autres troubles

– Oui, bien sûr, ça paraît évident. Pour poursuivre, maintenant que nous avons vu les prédispositions, parlons des éléments déclencheurs. La rémission peut aussi être pérenne tant qu’il n’y a pas de nouveaux éléments déclencheurs, par exemple. N’est-ce pas ?

– Tout à fait. Chez les personnes ayant connu des épisodes plus ou moins longs d’anorexie mentale dans leur vie, des éléments clé dans la vie future peuvent redéclencher le trouble. Ou au moins, il peut y avoir des signaux d’alerte permettant à la personne de se dire : « Là, je sens que je risque de rechuter, donc je vais me faire prendre en charge tout de suite. ». Chez un homme comme chez une femme, les éléments déclencheurs peuvent être, par exemple, un divorce, la perte d’un proche, un choc comme un accident de voiture, un licenciement, etc. Ce peut même être des éléments qui peuvent paraître presque anodins comme un stress quotidien, au boulot ou non, ou encore un conflit amical ou familial. De nombreuses portes, y compris des événements pas forcément graves, peuvent être des éléments déclencheurs. D’ailleurs, ce peut aussi être des événements qui ne sont pas forcément psychologiquement très impactants, mais qui le sont physiologiquement. Dans la vie d’une personne menstruée, il peut s’agir, par exemple, d’un désir d’enfant, d’une grossesse ou de la ménopause. Bien sûr, je ne dis pas qu’une grossesse ou la ménopause ne sont pas psychologiquement impactantes ! Mais en tout cas, ça engendre de façon certaine des changements physiologiques. Nous avons parlé de choc émotionnel, mais certains facteurs possibles sont très présents dans notre société, comme la pression du corps parfait, les recommandations nutritionnelles ou tout ce qui touche à l’orthorexie, c’est-à-dire l’obsession de manger sain. Il en est de même pour l’intellectualisation de l’alimentation, qui peut paraître anodine et qui est même favorisée et banalisée dans nos sociétés. Pourtant, ces éléments peuvent suffire, à eux seul, à créer un contexte de déclanchement ou re-déclenchement d’un TCA.

– C’est complètement vrai. D’ailleurs, dans ma pratique, je vois des jeunes femmes et des jeunes filles qui n’ont pas vécu de trauma très important et qui ne comprennent pas ce qui leur arrive. Elles se disent que « ce n’est pas possible, ça ne peut pas être ça car je n’ai pas de traumatisme ni de choc émotionnel fort… ». Mais en fait, tout un contexte peut venir appuyer ce type de trouble.

– Oui. De plus, la question du choc émotionnel peut se poser sous plusieurs formes. Il ne s’agit pas forcément d’un seul événement traumatisant survenu à un moment précis. Ce peut aussi être un enchaînement quotidien, hebdomadaire ou mensuel de petites choses, qui, au bout d’un moment, créée le « choc », entre guillemets. Mais cela, en général, la personne ne s’en rend pas compte, entre autres car c’est banalisé.

– C’est ça. En général, l’image que j’ai pour évoquer ça, c’est celle de la petite goutte d’eau qui tombe toujours au même endroit et qui finit par déclencher le trouble, quel qu’il soit.

– Tout à fait !

– Je vois que l’heure tourne, même s’il nous reste encore un peu de temps ensemble. 😉 À propos de la frontière entre alimentation troublée et complexifiée d’un côté et les troubles du comportement alimentaire de l’autre, nous avons bien compris qu’il y a quelque chose de très différent de par le contexte génétique, neurodéveloppemental et métabolique. Sachant cela, est-il correct pour toi de parler de spectre ?

– Qu’entends-tu ce que tu entends par là ?

Différence entre TCA et relation troublée avec l’alimentation

– Je pense à la notion de « spectre » que nous retrouvons, par exemple, dans les troubles autistiques. Mais en parlant, je réalise que je vois la différence entre les 2. Dans le spectre du trouble autistique, il y a quand même un diagnostic de posé dans tous les cas.

– Tout à fait. Ceci étant, je ne dis pas qu’il n’y a pas de pathologie dans un comportement d’alimentation complexifiée. Cela peut notamment mener à une détérioration des composants métaboliques. Mais les causes sont différentes. À partir de là, même si les nuances sont subtiles, ce n’est pas la même problématique. Dans une alimentation troublée, complexifiée, dans un rapport pas serein à son alimentation et/ou à son corps, nous pouvons avoir les mêmes symptômes que dans un TCA avéré et issu des facteurs génétiques et neurodéveloppementaux, mais avec une cause différente. Dans les troubles du comportement alimentaire, il s’agit de : « j’ai des prédispositions physiopathologiques, auxquels s’ajoutent des facteurs environnementaux, psychologiques, sociaux, etc. qui vont participer à déclencher le trouble ». Dans le cadre d’une alimentation complexifiée, il s’agit de : « je n’ai pas de problématique au niveau de mes gènes ni ailleurs, je suis un individu avec un fonctionnement physiologique disons conventionnel et similaire à la majorité, et c’est mon environnement uniquement qui va jouer sur le déclenchement de cette relation dégradée à la nourriture ». Ce sont les pressions sociétales, les injonctions, l’éducation, etc. qui vont créer une charge mentale, provoquer cette nécessité de contrôle, de restriction cognitive et alimentaire et amener dans une relation détériorée avec le corps et l’alimentation. Tout cela peut être tout aussi difficile, douloureux et compliqué à prendre en charge sur le long terme, mais la cause est différente. Une autre différence, outre les causes, c’est que la prise en charge psychologique et l’accompagnement alimentaire ne suffisent pas, à elle seule, à soigner 100 % des personnes qui souffrent de TCA. En revanche, dans le cadre de l’alimentation complexe, la prise en charge axée uniquement sur la psychologie et l’alimentation, même si ça peut être long et difficile, même si certaines personnes n’y arrivent pas au bon compte, cela suffit à résoudre une grande partie du problème. Voire même, cela peut faire disparaître totalement le problème.

– Cela vient du fait, comme tu le disais tout à l’heure, que nous ne pouvons pas guérir à l’échelle des gènes ou du neurodéveloppement. Même si, peut-être, dans des dizaines et des dizaines d’années, un traitement permettait de traiter cela, quelque chose resterait de toute façon.

– Oui, même si cela dépend aussi de ce que nous mettons dans la notion de guérison. Qu’est-ce que la guérison pour l’individu ? Quand nous interrogeons les gens, elle prend des dimensions différentes d’une personne à l’autre. Pour certains, ce sera : « ne plus jamais penser à l’alimentation », « ne plus jamais avoir des pensées obsédantes par rapport à l’alimentation », « oublier tout ce que j’ai vécu pendant mon TCA »… Pour d’autres, ce sera juste de pouvoir retrouver des activités normales et une certaine sérénité, même si ce n’est pas « parfait » dans le sens de « plus aucune problématique alimentaire ». Il y a des nuances, des degrés dans ce que nous pouvons entendre par guérison. C’est pour cela que je n’aime pas dire que « nous ne pouvons pas guérir de l’anorexie mentale ». Ce n’est pas vrai. Nous ne pouvons pas résoudre les altérations structurelles et génétiques, mais je rappelle qu’il y a des personnes qui vivent avec mais qui ne développent jamais cette maladie. Ce qu’il faut comprendre, c’est que cette condition génétique, dans un environnement favorisant l’anorexie, va déclencher le trouble. Une fois qu’il est déclenché, selon le degré de gravité, l’intensité de la pathologie, la rapidité de prise en charge ou non, l’état émotionnel de la personne, etc., en fonction de très nombreux facteurs différents, il est possible d’avoir une rémission totale et durable, ou pas. Il n’y a pas de règles. Quand quelqu’un arrive dans notre cabinet, nous ne nous disons pas « elle, elle ne va pas s’en sortir ». J’ai vu des personnes à l’hôpital avec un IMC à 9 qui s’en sortaient très bien et d’autres avec un IMC à 14 ou 15 et qui ne s’en sortaient jamais. Ce n’est pas le degré de perte de poids, le degré de gravité seul qui détermine cela. Il y a bien d’autres facteurs, externes et internes à la personne et sur lesquels nous n’avons pas de notion.

troubles du comportement alimentaire

Les troubles du comportement alimentaire dans notre société moderne

Ce qu’il faut bien comprendre aussi, c’est que nous ne maîtrisons pas tout. Nous avons encore tout à découvrir sur ces pathologies. Dis comme ça, ça peut sonner désespérant car les personnes qui souffrent aimeraient avoir des solutions rapidement, mais nous ne savons rien des troubles du comportement alimentaire. Nous commençons seulement à voir des choses émerger sur leur fonctionnement. Comme nous ne savons rien ou très peu, nous pouvons difficilement déterminer pourquoi ça fonctionne avec certains et pas avec d’autres, qu’est-ce qui fonctionne exactement, comment ça marche, etc. Pour moi, une des difficultés primordiales, c’est que nous n’avons pas de modèles chez les animaux. Je sais que ça offensera certaines personnes, mais le fait de travailler chez l’animal permet de comprendre comment ça fonctionne d’un point de vue mécanistique et, du coup, de trouver des thérapies plus facilement. Si nous avançons autant sur l’obésité, les cancers, ou d’autres pathologies, c’est aussi parce qu’elles sont étudiables chez l’animal. Si nous n’y arrivons pas sur les TCA d’une manière générale, c’est aussi à cause du manque de modèles animaux qui miment la pathologie. Du coup, ce n’est pas près de se résoudre car, dans la nature, il n’y a aucun autre animal qui arrête spontanément de manger. Enfin… ce n’est pas tout à fait vrai, mais ça n’existe pas au point de se dire « je ne me sens pas bien, mais j’arrête de manger car j’ai peur de grossir ». Cela me fait penser au fait qu’il y a des cas d’anorexie mentale décrits depuis la nuit des temps, même avant que notre société n’impose le culte du corps. Encore une fois, je parle surtout de l’anorexie parce que c’est le trouble que je connais le mieux. L’alimentation troublée, par contre, il n’y en avait pas ou très peu il y a ne serait-ce que 2 ou 300 ans. Il n’y avait pas les pressions actuelles et les gens avaient d’autres préoccupations, comme se nourrir ou aller travailler. Ce que je vais dire est difficile est compliqué, d’autant plus en cette période où nous avons des guerres proches de chez nous… mais aujourd’hui, nous n’avons pas le souci du roi qui vient réclamer son dû aux paysans, par exemple. Nous avons des impôts à payer, mais ce n’est pas la même préoccupation. Il est de même sur la question sanitaire, même si je sais que ça peut, là aussi, être dur à entendre à cause du covid notamment. Mais le fait est que nous avons, à l’hôpital notamment, des moyens qui nous permettent d’être pris en charge et soignés. Ce n’était pas forcément le cas il y a 200 ou 300 ans, et je ne parle même pas d’encore avant. Les gens qui avaient seulement pour soucis de trouver à manger, d’essayer de se soigner et de payer leurs dettes décemment n’avaient pas le même contexte de charge psychologique. L’alimentation est devenue une de nos problématiques majeures aussi parce que nous y avons plus accès. Cela aussi, accentue les cas et le nombre de cas de TCA et d’alimentation troublée, par rapport à quelques années auparavant, à l’échelle de l’humanité. En résumé, nous avons des préoccupations différentes maintenant, et l’une d’elles est l’alimentation pour tout le monde. Si nous interrogeons des personnes dans la rue, 100 % nous dirons que l’alimentation est une préoccupation. Même celles qui ont des problèmes de précarité à la fin du mois essaient malgré tout de bien manger. Elles ont quand même une préoccupation liée au fait qu’elles achètent de la nourriture peu chère, très transformée, etc., qu’elles savent que ce n’est pas bon pour leur santé, qu’elles aimeraient changer cela mais n’ont pas les moyens de le faire. La préoccupation va d’abord à leur capacité à manger à la fin du mois, mais si nous discutons avec eux, la notion de « bon pour la santé » fait quand même partie des critères. Notre rapport à l’alimentation est conditionné par notre société, il est différent d’il y a quelques années et cela peut accentuer les cas de TCA et d’alimentation troublée.

– Oui, d’accord. Finalement, l’alimentation troublée est une problématique relativement récente à l’échelle de l’humanité, contrairement à l’anorexie par exemple, pour laquelle il y a des cas répertoriés depuis toujours. Nous arrivons malheureusement à la fin de cet article, même si nous pourrions passer beaucoup de temps à discuter ensemble… Il y a sans doute encore beaucoup à explorer ! Je te remercie d’être venue échanger avec moi sur mon podcast, « La pleine conscience du pouvoir ». Comment ceux qui le souhaitent peuvent te retrouver pour échanger ?

– Vous pouvez me retrouver sur mon compte Instagram et par mail (aliciasicardi.dieteticienne@gmail.com). À savoir cependant que je ne consulte plus, je ne prends plus en charge de patients. Quand je reçois des messages : si c’est une simple question, j’y réponds mais s’il s’agit d’exposer toute une problématique, je redirige vers un professionnel de santé compétent. Je ne peux résoudre ce type de problème juste avec un échange par mail. 😉

– Bien sûr ! Je comprends tout à fait. C’est pareil pour moi. Une consultation n’est pas remplaçable par un échange de mails…

J’espère que cet article vous aura permis d’en savoir plus sur les origines des troubles du comportement alimentaire, et plus particulièrement de l’anorexie mentale. Comme nous l’avons vu : un travail sur les éléments déclencheurs du trouble peut grandement aider, voire permettre de guérir. Pour cela, un accompagnement pas un ou des professionnels est souvent nécessaire. C’est le but de mon accompagnement Indépendance Cannelle. Si vous souhaitez échanger avec moi sur ce sujet : je suis à votre disposition via mon site internet et sur mon compte Instagram.

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