Alimentation et émotions | Le témoignage de Célia

Bienvenu dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir », dans lequel vous découvrirez le témoignage de Célia. Aujourd’hui âgée de 28 ans, l’histoire de sa relation compliquée avec la nourriture est très ancienne. Comme tant d’autres, elle illustre le lien entre alimentation et émotions, la violence de la grossophobie ainsi que l’impact des injonctions de la société autour de l’alimentation, de la santé, du corps, etc. L’enfance de Célia lui a appris que la nourriture est un sujet à contrôler. L’ambiance à la maison était, d’une manière générale, à surveiller ce que chacun mangeait. Cette alimentation contrôlée fut le nid de ses problèmes de relation avec la nourriture. C’est ainsi que, adolescente, ont commencé à se succéder les cycles de restriction et de compulsions, même s’ils n’étaient pas extrêmes. Vers 2014-2015, entre dans la vie de Célia le féminisme, avec le suivi de fat-activistes. En 2018, elle fait le lien entre alimentation et émotions par le biais d’un coaching, toujours centré sur la perte de poids, pendant lequel elle se connecte également plus à son corps de manière intuitive. Au début de la pandémie, en 2020, Célia se retrouve à nouveau prise au piège avec des injonctions à surveiller son corps et son poids, et, s’en rendant compte, elle lâche tout ça et choisit le chemin de l’alimentation intuitive. Je vous laissez découvrir son témoignage !

« J’ai vraiment des souvenirs très très tôt, de moments où j’ai compris que la nourriture était un problème, ou en tout cas un sujet à surveiller. J’ai des souvenirs qui remontent, je pense, à mes 6 ans, quelque chose comme ça. »

« Encore aujourd’hui, je ne mesure pas la place que prenaient la nourriture et mon rapport à mon corps dans ma tête, depuis toujours. »

« Là, rentre dans ma vie le féminisme ! Je réalise donc l’ampleur de la grossophobie, de la société, de la violence des expériences que j’ai pu vivre. »

« Je suis passée de « Je suis un problème. » à « J’ai un problème. ». »

« J’ai tout lâché, mais vraiment. En fait, depuis que j’ai lâché… spoiler : ça va plutôt bien. »

« On est toujours dans cette idée qu’il y a toujours quelque chose à améliorer, réguler, fluidifier, guérir… Je pense que ce n’est plus un problème, en fait, mais j’ai encore du mal à me le dire. »

« Notre corps est bien, on va bien, on a beaucoup cheminé… Ça va. »

Extraits du témoignage de Célia

Ma relation troublée avec la nourriture commence dès l’enfance

  • Bonjour Célia, je suis ravie de t’accueillir aujourd’hui dans mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir ». Ça me tient particulièrement à cœur de t’accueillir aujourd’hui, pour discuter alimentation et émotions au travers de ton chemin vers une relation saine avec la nourriture. Pour commencer, comment vas-tu ?
  • Bonjour ! Et bien aujourd’hui, ça va : un peu préoccupée par des choses à faire, mais sinon, je suis très détendue et contente d’être avec toi.
  • Est-ce que tu veux bien, Célia, te présenter pour les personnes qui nous écoutent et te découvrent ?
  • Je m’appelle Célia, j’ai 28 ans, je vis en Savoie, à la montagne et je m’intéresse depuis des années à tout ce qui tourne autour du fait de prendre soin de soi. Je me suis plongée dans ce vaste domaine par le biais de la relation à la nourriture, en raison du lien entre alimentation et émotions. Aujourd’hui, je suis professeur de yoga. Je suis aussi coach, notamment coach somatique, donc je travaille beaucoup autour de la magie du corps. Ce sont vraiment des thèmes et des expériences qui me passionnent. J’aime vivre où je vis, avec mon amoureux, mon chat et je passe cette grosse année de pandémie à essayer de prendre soin de moi.
  • Très beau programme ! 😉 Est-ce que tu pourrais maintenant partager avec nous l’histoire de ta relation avec la nourriture ?
  • J’ai l’impression qu’elle est à la fois très ancienne et assez répandue, finalement, parmi les petites filles, qui deviennent ensuite des jeunes femmes puis des femmes. J’ai vraiment des souvenirs très très tôt, de moments où j’ai compris que la nourriture était un problème, ou en tout cas un sujet à surveiller. J’ai des souvenirs qui remontent, je pense, à mes 6 ans, quelque chose comme ça. Mes parents étaient inquiets à propos de ma manière de manger, notamment de ma précipitation à manger, avant même de parler de poids. En tous cas, le souvenir que j’ai, c’est d’avoir été une petite fille très surveillée. On m’a emmené voir toutes sortes de thérapeutes, de praticiens, de diététiciens, etc. assez vite. J’ai l’impression que ça arrive assez souvent. Je n’ai pas l’impression d’avoir eu une grosse prise de poids qui aurait fait qu’ensuite la machine s’est mise en marche. J’ai plutôt l’impression que c’était très concomitant.
  • Je me permets de t’interrompre… Quels étaient les signes qui inquiétaient tes parents, finalement ? Avec le recul, qu’est-ce que tu dirais à ce propos ? Qu’est-ce qui les inquiétaient, à ce moment-là, s’il n’y avait pas de prise de poids importante ou de courbe fortement dépassée ?
  • Il y a plusieurs éléments, je pense. En tant que jeune adulte, ce fut un chemin pour moi de déculpabiliser, de passer par la phase dans laquelle j’ai réalisé que rien de tout ça n’était ma faute, que c’était aussi la manière dont j’ai été éduquée, sur laquelle je me suis construite qui a crée une obsession là-dessus, qui a engendré ce « il y a un problème vis-à-vis de la nourriture et du poids ». J’ai pu en parler avec mes parents, qui, à posteriori, ont reconnu le fait qu’ils étaient eux-mêmes aux prises avec les injonctions de l’époque, qui voulaient que dès qu’on a un enfant un peu rond, on s’inquiète tout de suite. Ma mère était elle-même beaucoup dans cette optique aussi. Elle faisait beaucoup de régimes, elle était insatisfaite de son corps. Du coup, elle surveillait beaucoup. Il y a eu de leur part une reconnaissance de cela, ils ont pris leur responsabilité. C’était vraiment super chouette de pouvoir recevoir ça, de pouvoir entendre que « ce n’était pas cool », que c’est normal que ça ait évolué ainsi. Ils m’ont aussi expliqué que cela ne venait pas tant de mon poids que de comportements alimentaires. Ils avaient l’impression que je mangeais très très vite, que je me jetais sur la nourriture, que dès qu’il y avait des anniversaires ou des goûters, je me cachais pour manger des bonbons, etc. Ce à quoi je leur ai répondu que oui mais… il n’y en avait pas du tout à la maison ! Je pense que pour un enfant, c’est très normal, c’est presque intuitif, en fait. L’alimentation, ce fut donc un sujet très tôt dans ma vie !
  • Tu as des frères et sœurs ?  
  • Oui, je suis l’aînée. J’ai une petite sœur et un petit frère. Ma petite sœur, elle, n’a jamais eu de problème de poids. Mais, aujourd’hui, en tant qu’adultes, quand nous discutons du rapport à la nourriture qu’il y avait à la maison, elle me dit qu’elle-même sent des réminiscences des formes de privation que nous avions à la maison. Nous n’avions vraiment pas le droit de manger de gâteaux bien bons… Elle n’a jamais eu ni de trouble du comportement alimentaire ni de relation troublée avec la nourriture. Pourtant, elle sent bien qu’il y a des moments où c’est un peu compliqué. Ce n’est pas totalement ce qu’on peut appeler une relation saine avec la nourriture. C’est à l’adolescence que j’ai vraiment eu une prise de poids importante. Je pense que c’est venu de l’enchaînement de moments de compulsions très très intenses. Je pense que c’est le cas pour tout le monde : être ado est souvent une période difficile. Alimentation et émotions ont vite fait de se lier… Il y avait beaucoup de compulsions, et du coup, beaucoup de moments où, à l’initiative de mes parents ou de la mienne, il y avait un début de régime ou de comportement similaire qui se mettait en place.

L’alternance entre compulsions alimentaires et restrictions arrive à l’adolescence

  • Finalement, une alternance de restrictions et de « lâchages » commençait.
  • Oui, complètement. J’ai assez peu de souvenirs précis, mais en tous cas j’étais très mal dans ma peau. Je pense surtout que, contrairement à d’autres témoignages que j’ai pu écouter, ça ne m’est jamais arrivé de toute ma vie de perdre 10, 15, 20 kilos en peu de temps. Je n’ai jamais été en obésité. Seulement, je ne sais pas à quoi c’est dû, mais avec les phases de restriction, étant ado, j’ai pris beaucoup de poids. Ensuite j’ai un petit peu perdu, mais naturellement je pense, juste en adoptant mon corps « adulte ». Quoiqu’il en soit, ça ne m’est jamais arrivé de tenir un régime sur plusieurs mois, par exemple, et de perdre 15 kilos. Ce n’est pas du tout comme ça que ça s’est passé.
  • Tu dis, en même temps, qu’il y a une espèce de brouillard sur cette période. Pas d’amnésie, le mot serait un peu fort, mais il y a peu de souvenirs de cette période de l’adolescence et de la façon dont tu pouvais te sentir ou te percevoir, hormis le fait que c’était, comme beaucoup d’adolescents, une période complexe.
  • Exactement. Je ne sais pas pourquoi, mais le seul souvenir que j’ai, c’est quand on a essayé de m’emmener à Nature House. C’est une chaîne, dont le concept repose sur un entretien avec un diététicien, qui est gratuit, avec achat de produits en contrepartie.
  • Cette chaîne existe toujours, d’ailleurs !
  • Je me rappelle de ça parce qu’il y avait beaucoup de compléments alimentaires, qui faisaient beaucoup aller aux toilettes, par exemple… Ce n’était vraiment pas terrible.
  • Je ne savais même pas qu’on pouvait proposer ce genre de traitement de choc à des mineurs !
  • C’était ma mère qui m’emmenait. C’était terrible… Nous y allions à deux, avec ma mère. Je sais qu’elle avait des régimes beaucoup plus stricts, type régime à l’ananas. Moi, comme j’étais ado, j’avais quelque chose d’un peu plus « équilibré », mais ce n’était ni à faire ni à refaire.
  • J’imagine qu’on avance dans les années, petit à petit… Même si ton adolescence n’est pas si loin que ça, à l’échelle d’une vie. 😉

Le féminisme et les fat-activistes ont amorcé un changement en moi

  • Tout à fait ! Ensuite, j’ai fait mes études, donc je suis devenue plus autonome dans la manière de me nourrir. Je pense qu’il y a 2 mouvements qui se sont amorcés, notamment sur ma vision du lien entre alimentation et émotions, et de l’impact de la société sur ce sujet :
    • Je faisais mes études, j’avais mes amis, etc. Mais je pense qu’encore aujourd’hui, je n’ai pas pris la mesure de la place que prenait la nourriture et mon rapport à mon corps dans ma tête, depuis toujours… À cette époque, c’était quand même toujours très présent mais j’étais en prépa, je réussissais super bien mes concours, j’avais un amoureux, etc. : ça allait !
    • Dans le même temps, je me rappelle quand même que, comme j’étais adulte, les cycles de restrictions/compulsions étaient un peu moins fréquents… sauf quand ça allait mal. Ils étaient aussi plus courts. Quand j’avais vraiment une compulsion, j’allai au supermarché de nuit m’acheter des Kinder©. Depuis, j’ai beaucoup avancé avec ces aliments, mais j’avais vraiment des aliments spécifiques pour ça, notamment ceux-là. J’en mangeais énormément énormément, puis s’en suivait une période de restriction, mais ça n’a jamais été trop extrême non plus. Je faisais très attention, voire je jeûnais un petit peu.

Du coup, on peut dire qu’il y avait à la fois une régulation et à la fois des rituels de compulsions puis de restrictions qui se mettaient en place. D’une manière un peu différente qu’avant, car je n’étais plus chez mes parents, donc je n’avais plus la sanction d’avoir descendu les placards. Je faisais ce que je voulais. Il y a juste une période où j’ai repris du poids car ça allait très mal. J’étais dans une école de commerce bien connue et j’étais très mal dans ma peau là-bas. Ce n’était vraiment pas un environnement « safe » pour moi et, à cette époque, mon rapport à la nourriture s’est vraiment dégradé. Ça a duré un an et demi, quelque chose comme ça. Ensuite, j’ai l’impression de passer un nouveau palier dans mon travail autour des sujets liés : rapport au corps, alimentation et émotions. Je vivais seule, dans un appartement à Paris, je suivais des études intéressantes, j’avais une vie citadine parisienne chouette, etc. Là, rentre dans ma vie… le féminisme ! Je l’étais déjà, mais d’une façon plutôt théorique. En 2014/2015, j’ai commencé à suivre des activistes, des fat-activistes, notamment Jes Baker, qui a écrit un livre intitulé « Les choses qu’on ne dit jamais aux filles grosses ». J’ai réalisé un peu l’ampleur de la grossophobie de la société, de la violence des expériences que j’ai pu vivre, car évidemment j’ai subi de la grossophobie en étant ado, au travers de moqueries, entre autres. J’ai pris aussi conscience de la grossophobie intériorisée, dans ma famille, en moi, ainsi que du fait que mon corps me satisfaisait plus ou moins en fonction de combien je pesais, etc. Ce qui me semble intéressant dans mon rapport à la nourriture à ce moment-là, c’est que c’était toujours un peu ambivalent. À la fois, je découvrais tout ça et je vivais ma vie de jeune femme, et à la fois, je me rappelle que c’est aussi une période où je commençais à vouloir méditer tous les jours, faire du yoga, je me suis mise à courir, etc. Il y a la fois beaucoup de perfectionnisme, de contrôle et d’envie de changer mon corps, mais en même temps je commençais à intégrer dans ma vie un nouveau regard sur tout ça. Je ne sais pas si c’est clair ?

  • Si si ! Je retiens quelque chose d’à la fois ambivalent… mais en même temps pas que ça. C’est ça que je sens : des yeux qui s’ouvrent sur plein de sujets, tels que féminisme, grossophobie, rapport au corps, bien-être, alimentation et émotions, etc. Tu parles de comprendre toute cette violence, toute cette grossophobie que tu as vécu ado. Il n’y avait pas de mots là-dessus, tu vivais les choses. Émotionnellement ce devait être hyper violent et difficile. Et là, quelqu’un ou des concepts venaient mettre des mots sur ce qu’il s’était passé, te permettant de réaliser tout ce que tu avais traversé. J’imagine que ça n’a pas été rien… Comment as-tu vécu cela ? Nous reviendrons après sur cette dichotomie, mais dis-moi comment tu as vécu, avec le recul, ce qu’il s’était passé pendant ton enfance et ton adolescence, autour de cette grossophobie ?
alimentation et émotions

J’ai pu déculpabiliser en découvrant la grossophobie

  • C’est à ce moment-là qu’il y a eu une déculpabilisation. J’ai pu prendre la mesure des violences que j’avais vécu, ainsi que des privations, du stress que mes parents m’avaient transmis, etc. Il y a une déculpabilisation et ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, si aujourd’hui je travaille énormément sur les traumas, sur la régulation du système nerveux, etc. Je pense que j’ai vraiment vécu le déclic que représente le fait de poser le mot « trauma » sur ce que l’on a vécu et de se rendre compte qu’en fait, ça pèse en permanence, dans le corps et dans la tête. C’est possible de mettre de la légèreté et de la souplesse là-dedans, mais ça prend vraiment du temps parce que c’est très ancré. Je pense donc que ce fut surtout un moment de déculpabilisation. Je pense qu’avant j’étais dans l’état d’esprit « je n’ai pas de volonté », dont tu as parlé dans un précédent article, dans le « je suis nulle, j’ai un problème ». J’avais aussi comme pensée que « le grand problème de ma vie, c’est la nourriture ». On pourra en reparler, car j’ai de plus en plus un regard différent là-dessus. En fait, je suis progressivement passée de « Je suis un problème. » à « J’ai un problème. ».
  • Et ce n’est pas la même chose ! Il y a une sacrée nuance même. Tu disais qu’à cette époque-là, il y avait toutes ces prises de conscience, mais en même temps un besoin de bien faire les choses, de reprendre le contrôle, ou quelque chose d’approchant. C’est ça ?
  • Oui. C’est l’époque où on commençait à avoir un discours un peu différent autour de l’alimentation, de la nourriture émotionnelle, du lien entre alimentation et émotions, de la gestion des ressentis et sentiments, etc. Du coup, je pense qu’il y avait d’un côté tout ce que j’absorbais de ce que le féminisme et le fat-activisme avait à dire sur le sujet, et d’un autre côté ça a préparé le chemin d’après. Je pense qu’à ce moment-là je n’étais pas prête à laisser tomber cette quête de la perte de poids et d’un meilleur rapport à l’alimentation, rapport que je fusionnais complètement avec la perte de poids. Pour moi, travailler sur son rapport à l’alimentation, ça voulait forcément dire perdre du poids.
  • Et oui, et oui… C’est ça qui est compliqué, je trouve. Je me… je dirais je me « heurte », avec des guillemets, dans l’approche que je propose, dont le but n’est pas la perte de poids, mais le travail sur la relation. Mais c’est tellement collé, on pense tellement que « si j’améliore ma relation avec la nourriture, alors je perdrais du poids », que parfois j’ai l’impression… pas de me battre contre des moulins, mais il y a un truc. Comme tu dis, c’est comme « l’étape d’après ». Enfin après ou avant, peu importe, il n’y a pas de hiérarchie, mais je vois bien ce que tu veux dire. Ces idées sont tellement collées dans nos esprits, à l’intérieur de nous, dans la société, dans toutes les représentations qu’on a, par rapport au poids, au corps, au fait de se sentir bien dans son corps, voire à la santé du corps, etc., que la relation entre l’alimentation et la question du poids est un peu compliquée. Dans le même temps, le lien entre alimentation et émotions est sous-estimé… Mais je m’emballe !
  • Je suis complètement d’accord avec toi ! J’ai vécu ce moment où j’ai réalisé que la société est toute pourrie et qu’elle a un gros problème avec le corps gros, le corps gras et que j’ai vécu plein de choses en lien avec ça. Mon histoire, ce n’est pas ma faute, en fait, car il y avait ça. J’ai quand même déployé toute mon énergie, et même commencer à dépenser un peu d’argent, pour m’optimiser, pour optimiser mes routines, pour mettre en valeur mes formes, etc. J’entrais doucement dans une forme d’acceptation, dans un état d’esprit me permettant de ne pas avoir peur quand je voyais que je compulsais un peu plus que d’habitude. Je comprenais des choses, mais, dans mon énergie et ma charge mentale, il y avait toujours, pas loin, une envie ou un « plan d’action » en cours autour du sport et de l’alimentation. Ça se déguisait parfois au travers d’autres formes, comme la naturopathie, la santé, etc., mais dans le fonds, il y avait toujours cet espoir de perte de poids.

L’écoute de mon corps m’a permis d’arriver à un indispensable lâcher-prise total

  • Je suis impatiente d’entendre la suite de l’évolution de tout ça !
  • La suite, ce sont les 3 dernières années. En 2018, c’était une période justement un peu plus morose, où ça allait un peu moins bien, où j’étais un peu fatiguée… Je m’intéressais déjà beaucoup au développement personnel et pour la première fois, j’ai participé à un atelier sur la perte de poids et le lien entre alimentation et émotions. Corporellement, dans ma vingtaine, je me suis stabilisée. Je suis professeure de yoga, j’avais fait du rugby. J’avais des pratiques physiques et corporelles très intenses, ou très belles car je faisais beaucoup de danse aussi. J’aimais beaucoup avoir des partenaires, des amoureux, séduire. Il y avait quand même une vraie interaction avec mon corps, mais je ne m’en rendais pas trop compte, à ce moment-là. J’ai donc suivi un accompagnement, sur plusieurs mois. Ce coaching était centré sur le poids, mais pas que. À ce moment-là, j’ai commencé à me connecter à mon corps de manière plus intuitive, via la danse et le yoga. Je m’intéressais beaucoup aux pratiques énergétiques. Je commençais à avoir une vie intérieure, spirituelle, corporelle plus riche. En même temps, j’ai perdu du poids, pour la première fois de ma vie. J’ai perdu, je pense, une dizaine de kilos. Je me sentais comme le roi du pétrole, j’étais super contente. Puis, au début de la pandémie, j’ai voulu intensifier cette dynamique-là. Dans cette période-là, je n’étais pas concentrée sur mon poids. Tout était assez facile.
  • J’ai l’impression d’une grande fluidité, dans ce qu’il s’est passé à cette période-là pour toi.
  • Oui, c’était assez facile. À ce moment-là, il n’y avait pas, pour moi, de contradictions. Je participais de plus en plus à des collectifs féministes, avec des corps différents. C’était super chouette… Jusqu’au moment où je suis arrivée au bout de ça. Je pense qu’au début de la pandémie, au moment où tout le monde, par inquiétude au vu de la situation stressante, partait avec un plan « faut bien faire ci comme ça », j’avais une petite inquiétude sur l’alimentation. D’autant que j’étais en confinement chez ma mère, avec qui on a souvent ce genre de discussion. Dans l’accompagnement que je suivais, j’avais remarqué que, dès que je rentrais chez mes parents, j’avais l’impression de me comporter comme quand j’étais ado. J’avais toujours une fenêtre de 2 ou 3 jours après, pendant lesquels c’était compliqué au niveau de la nourriture. Là, j’étais en confinement avec ma mère, donc j’avais vraiment une inquiétude là-dessus. J’ai fait super attention, je me suis inscrite à un programme de sport. En plus, je terminais ma formation de yoga, donc tout cela se croisait avec les injonctions du monde du yoga, de faire des supers postures, surtout quand on est prof, etc. Je me suis fait un programme sportif et alimentaire, on va dire. Sauf que… sauf que je n’étais pas prête, et patatra ! Je me suis retrouvée à faire des compulsions très fortes, au point de me dire « Woh ! Ça faisait longtemps que je n’en avais pas fait des comme ça ! ». Là, j’ai changé de méthode : j’ai tout lâché, mais vraiment. C’est là que c’est intéressant. 😉 Je suis désormais dans la démarche de l’alimentation intuitive, et ça fait à peu près un an, je dirais. Je me suis rendu compte à quel point j’avais un profil plus restrictif que je ne le pensais. Tout ce qui était jeûne intermittent, végétarisme – que je pratiquais depuis 5 ans, j’ai lâché. Ça s’est fait naturellement, je ne l’ai même pas tellement « décidé ». Les premiers mois, c’était un peu « intuitif », un peu « freestyle », mais ça allait bien. En fait, depuis que j’ai lâché, spoiler : ça va plutôt bien ! Le changement qui s’est effectué, en 2020/2021, c’est que désormais, je n’ai plus du tout l’idée en arrière-plan que « c’est bien » de faire un jeûne intermittent, que « c’est mal » de manger de la viande… Ce dernier point, ça me pose un peu problème, mais à partir du moment où j’ai lâché, j’ai eu envie de manger de la viande. Pour l’instant, je le fais, je ne me l’interdis pas. J’espère, dans le futur, pouvoir recalibrer ça, étudier dans quel rapport j’ai envie d’être vis-à-vis de cette éthique-là.

J’observe différemment mes pensées autour de l’alimentation et des émotions

  • Je suis suivie par un thérapeute qui pratique l’ACT, comme toi. Depuis un an, j’observe non plus les pensées qui me font manger, mais plutôt celles que j’ai vis-à-vis de mon corps : « trop ci, pas assez ça », ainsi que les tentations à améliorer ma santé ou à perdre du poids. Il est toujours question du lien entre alimentation et émotions, mais sous un angle différent. C’est un peu brouillon, sur cette année, mais c’est une démarche d’alimentation intuitive. Ce n’est pas ultra structuré, parce que je n’ai pas pris d’accompagnement spécifique, dans lequel on suit les étapes, etc. Par rapport à il y a un an et demi, j’ai pris du poids, mais pas assez pour changer de taille de pantalon, par exemple. Finalement, c’était assez rassurant de voir que ça se régule quand même. À l’heure où je te parle, dans ma maison, il y a des granolas, du Nutella©… Il y a tout ce que je veux, je mange tout ce que je veux. Quand j’ai besoin d’un tampon émotionnel, je « tamponne », et ça va. C’est vraiment une démarche complètement différente. J’observe aussi mon copain, qui est un peu noctambule et qui, lui aussi, à certains moments, va beaucoup manger, en se préparant plusieurs bols de céréales à 1 h du matin, par exemple… Quelque part, on « tamponne » tous les deux, mais la différence entre lui et moi, c’est que pour moi, c’est un problème, alors que pour lui non. J’essaie de me rapprocher de ça. C’est là où j’en suis aujourd’hui et ça fait du bien, même si bien sûr il y a des jours avec et des jours sans.
  • Je sens bien la notion de processus dans ce que tu dis. Il y a eu différentes étapes, que tu as décrites. Pour la dernière, je retiens cette notion de « tout lâcher ». Tu ne seras peut-être pas d’accord avec ça, mais je trouve cela assez courageux, même si, en même temps, j’ai l’impression que c’était une évidence pour toi. J’ai l’impression que ce n’est pas quelque chose que tu as décidé, de tout lâcher.
  • Pas tellement. Je pense que le déclic fut de vraiment comprendre ce que je ne savais pas avant. Je me sentais en échec par rapport au fait de mettre de la conscience dans ses tampons. Pour moi, il y avait zéro conscience dans ces moments-là. Puis, j’ai réalisé qu’il s’agissait de compulsions et que les restrictions et les compulsions étaient les 2 faces de la même pièce. C’est fou pourtant, car j’ai toujours enchaîné des périodes de compulsion et de restriction, mais je ne m’étais jamais dit que c’était exactement le même mécanisme. Ce mécanisme me poursuivait dans le reste de ma vie, dans ce côté tout ou rien : soit je suis parfaite, soit je suis en roue libre. Du coup, quand je dis « tout lâcher »… : j’ai tout lâché, mais je pense que tout le travail que j’avais fait avant, notamment le travail de coaching et de reconnexion à mon corps, a permis que le fait de tout lâcher soit efficace. Il y avait déjà une forme de régulation et d’écoute qui était présente, si bien que je me suis sentie assez en sécurité pour le faire. Mais, j’avoue que le côté « ne plus être végétarienne », je ne l’avais pas du tout vu venir. Je me rappelle, il y a 6 mois, dans la période où je me suis mise à mon compte, où j’ai déménagé, etc., j’allais au supermarché pour acheter 2 ou 3 paquets de Kinder©, en me disant que ce sera pour la maison. J’étais très angoissée de les acheter. Pendant 2 ou 3 mois, dès que j’avais envie de manger 1 ou plusieurs Kinder©, et bien j’en mangeais. Certains soirs, devant la télé avec mon amoureux, je mangeais 6 Kinder©. Alors qu’avant, j’aurai mangé tous ceux qui étaient à disposition. Petit à petit, ça évolue. En ce moment, il n’y a pas de Kinder© chez moi, mais si j’ai envie d’en acheter, j’en achète. C’est assez étonnant, mais dans le même temps je suis assez prudente. Par exemple, en ce moment, j’ai très envie de faire un jeûne pour des raisons spirituelles, et aussi parce que j’ai une tendinite qui dure depuis plusieurs mois et je sais qu’un jeûne a des avantages pour la santé. Je pense que je vais le programmer pour bientôt, mais je n’osais pas trop le faire, car j’avais peur que ça me fasse retomber dans des pensées restrictives, avec une espèce d’espoir qu’en passant ça me fasse perdre les quelques kilos que j’ai pris, ou qu’en passant ça purifie ou améliore la santé de mon corps parce qu’en ce moment, je ne suis pas tout à fait en mode crudivore, 5 fruits et légumes… C’est marrant d’avoir switché du côté « je mets de la conscience dans les pensées qui me font manger » à « je mets de la conscience dans les pensées de tentation d’être meilleure, d’une manière ou d’une autre, ou pensées de perte de poids ». Ce n’est d’ailleurs pas qu’autour de la perte de poids, mais ça englobe tout ce qui tourne autour de l’apparence et de la santé. Voilà où j’en suis !
  • Je trouve ça super intéressant, ce switch que tu décris dans ce que tu observes. De fait, ça n’a rien à voir. Tu ne focalises plus sur ce qui ne va pas, mais tu te focalises plutôt sur la tentation de contrôler, sur ces pensées, sur ce fonctionnement que tu n’as plus envie d’avoir, plein d’injonctions autour de la santé, de l’apparence, du poids, etc. Je trouve ça super intéressant !
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J’ai réalisé que le corps sait naturellement se réguler

  • Oui, il s’agit vraiment de ça. Dans les moments où ça ne va pas, où je m’ennuie, au lieu de m’observer pour me dire « attention, tu as envie de tamponner ceci, il ne faut pas », maintenant je me laisse faire. Le fait de me laisser faire et de lâcher-prise fait que c’est beaucoup plus régulé. Ces prises alimentaires, importantes ou pas, ne m’amènent plus à avoir mal au ventre, voire mal à la langue comme ça a pu être le cas il y a quelques années. En revanche, si un jour j’ai, par exemple, beaucoup mangé la veille parce qu’on a fait une raclette, et que j’observe une tentation de faire un jeûne intermittent « parce qu’il faut », ou d’attendre qu’une « vraie faim » revienne… je me dis « ba non ». C’est une pensée à laquelle je peux ne pas réagir. C’est ce type de pensées auxquelles je peux ne pas réagir, celles qui proviennent d’une recherche compulsive de solutions pour s’équilibrer, pour ne pas prendre de poids.
  • Avec, en parallèle, le travail de reconnexion autour de ton corps, n’est-ce pas ? Tu disais que c’est aussi parce qu’il y a eu tout un travail, en amont, au niveau des sensations corporelles, que tu as finalement pu être prête à passer cette étape-là, de tout lâcher.
  • Complètement. C’est quelque chose que j’enseigne maintenant, ou en tout cas que je partage dans des ateliers : comment on peut interagir avec son corps autrement que par l’image corporelle. Je me rends compte aujourd’hui que, lorsque je suis moins attentive à me faire plaisir – sans pour autant retomber dans une sorte de perfectionnisme, les pensées sur l’image corporelle reviennent. Sachant que manger fait partie de « se faire plaisir ». Dans « se faire plaisir », j’inclue la nourriture, la sexualité, le fait de me pomponner, etc. Quand j’écoute moins mes envies de me balader par exemple, ou quand je me consacre moins à mes pratiques corporelles comme le yoga, le qi-gong ou la respiration, dans ces moments où je suis moins attentive à mon corps et à mes sensations, les pensées sur l’image corporelle reviennent. Il y a plein d’ingrédients différents, tels que l’idée de l’ancrage, la neutralité corporelle, les pratiques de méditation autour des sensations et émotions, etc. Tous ces outils d’interaction avec son corps sont vraiment indispensables pour ne pas être obsédé par son image corporelle – et vouloir maigrir, c’est être obsédée par son image corporelle, de près ou de loin. De plus, ça m’aide aussi à avoir des signaux corporels plus clairs lorsque j’utilise des tampons émotionnels. Maintenant, quand je « tamponne », je me dis que c’est mon corps qui est en train de se réguler. Je me dis qu’il s’agit d’une stratégie intuitive de mon corps pour se faire du bien.
  • Oui, c’est aussi une stratégie intuitive pour réguler l’émotion, pour réguler le système émotionnel.
  • Je partage beaucoup aussi cette idée en l’appliquant au système nerveux. Notre système nerveux s’active indépendamment de notre contrôle. Ainsi, parfois, nous nous retrouvons en état de sidération, c’est-à-dire d’apathie, de brouillard du cerveau, ou au contraire dans un état anxieux, de « fuite-attaque ». Il s’agit alors d’un état biochimique de notre corps. Ça ne passe pas du tout par nos pensées. Dans ces moments-là, toutes sortes de mécanismes d’adaptation, de tampons se mettent en place et il s’agit de stratégies intuitives de notre corps pour se réguler, pour faire baisser la dopamine. Du coup, je n’ai plus envie de lutter contre ça.
  • On peut relier ça à ce que tu expliquais autour des traumas et de la régulation des traumas. Cela engendre des états émotionnels de sidération par exemple, ou en tous cas des états émotionnels si puissants qu’heureusement que le corps a la capacité de trouver des moyens de réguler cela.
  • C’est ça. Quand on s’adonne à ça, sans se juger après, en réalisant que tout va bien, qu’il n’y a pas de problème, ça se passe bien, justement. Le problème, c’est quand on est déjà en train de se dire que « c’est terrible », « ce n’est pas bien », « vite il faut que je mette ça en place », avant même d’avoir retrouvé un système nerveux régulé et posé. C’est dommage, comme réaction…

Mon mot de la fin sur le lien entre alimentation et émotions

  • Et oui. Avant qu’on ne se quitte, Célia, comment résumerais-tu ton parcours ? As-tu un message à passer à celles et ceux qui nous écoutent ?
  • Pour résumer mon parcours, je dirais qu’il y a vraiment quelque chose de l’ordre de la quête, de l’exploration. La relation à la nourriture de manière générale, le lien entre alimentation et émotions, ou la place de la grossophobie dans la vie de manière plus spécifique, ce sont des sujets vastes, ambivalents, personnels, etc., si bien que pour moi il s’agit toujours d’une quête, d’une exploration toujours présente dans ma vie. Pour ce qui est du message… Je pense que je n’ai pas de message universel, ni de conseil à partager. Je trouverai ça bien malvenu, puisque chacun à un rapport et une histoire très personnels vis-à-vis de tout ça. Si certaines approches fonctionnent pour certains et pas pour d’autres, je pense que ce n’est pas pour rien. Cependant, je pense aujourd’hui que, plus encore qu’améliorer son rapport à l’alimentation, c’est comprendre que ce n’est pas un problème qui est important. Pour moi, ce n’est plus un problème depuis longtemps, en fait, pour de vrai. Je pense que ce n’est plus un problème depuis longtemps, mais la société, notre histoire, cette quête infinie, etc. font que nous sommes en permanence dans cette idée qu’il y a toujours quelque chose à améliorer, à réguler, à fluidifier, à guérir, etc. Je pense que ce n’est plus un problème, mais j’ai encore du mal à me le dire.
  • Moi je l’entends, et ça me fait du bien de t’entendre le dire, que ce n’est pas un problème, en fait ! Finalement, si je repense à ton histoire de petite-fille : ce n’était pas un problème, en fait ! S’en est devenu un, très tôt. Ça a été mis en exergue très tôt. Bien entendu, encore une fois : chaque parent fait du mieux qu’il peut, avec les outils qu’il a, avec sa propre histoire, avec son inquiétude, etc. Mais, au départ, ce n’est pas un problème, de s’alimenter. Ce n’est pas un problème pour aucun être humain qui arrive au monde, en fait. C’est comme si, aujourd’hui, tu pouvais entrevoir cette réalité : ce n’est plus un problème, et il y a bien longtemps que ce n’est plus un problème.
  • Oui, c’est vraiment ça. Je pense que les vraies compulsions, ce sont justement toutes ses pensées, tout le système de pensées et d’émotions qui se trouvent autour du fait que « c’est un problème », entre guillemets. Je ne sais pas si c’est clair, ce que je dis. Malgré moi, il m’arrive encore d’avoir des pensées de jugement sur la manière dont j’ai mangé. Malgré moi, je peux avoir des pensées d’évaluation de telle ou telle partie de mon corps. C’est tout ça, pour moi, les vraies compulsions et ce que j’ai envie de réguler. C’est sur ce point que j’ai envie de me dire « hey, c’est OK, on va bien, tu n’as pas besoin de venir, il n’y a rien à améliorer, rien à réparer ». Ces pensées-là, elles sont compulsives.
  • Pouvoir arrêter qu’elles arrivent peut paraître impossible, mais l’idée c’est surtout de les voir arriver moins souvent. En tous cas, le problème, ce sont ces pensées qui arrivent, en fait. C’est bien cela que tu veux dire ?
  • Oui. Plutôt que d’observer et de compter le nombre de fois par jour où on a envie de « tamponner », il faudrait peut-être compter le nombre de fois par jour où on a envie de maigrir ou d’améliorer sa santé ou son apparence. Je pense que ce serait pas mal, et qu’il y en a beaucoup, des pensées comme ça ! On peut essayer de faire de la place à ces pensées, pour les écouter, puis leur dire qu’on comprend d’où elles viennent, mais que c’est OK. On peut essayer de rassurer cette partie de nous qui s’exprime. Notre corps est bien, on va bien, on a beaucoup cheminé… Ça va.
  • Je te remercie beaucoup Célia pour ton témoignage, pour ce temps précieux que nous avons passé ensemble. Avant de se quitter, pourrais-tu nous dire un mot sur ton compte Instagram ?
  • Je n’y parle pas encore spécifiquement de la relation à la nourriture, mais je pense que c’est dans l’idée. Peut-être le ferais-je un jour, quand j’en aurais l’élan. Cet échange avec toi est peut-être un premier pas. 😉 Je parle beaucoup d’auto-compassion, de se faire du bien, de régulation du système nerveux et du corps, bien sûr. Ce sont des sujets qui me tiennent à cœur !
  • Merci beaucoup Célia !

Nous arrivons à la fin de cet article de témoignage de mon podcast « La pleine conscience du pouvoir », autour du rapport entre alimentation et émotions, de la grossophobie et du fat-activisme. J’espère que le parcours de Célia vous inspire autant que moi. Vous pouvez la retrouver sur son compte Instagram ! N’hésitez pas à partager avec moi votre avis et vos questions, via mon site internet ou mon compte Instagram, ou à me contacter pour échanger autour de mon accompagnement Indépendance Cannelle pour se réconcilier avec la nourriture.

2 Responses

  1. En écoutant ce post, je prends conscience que la grossophobie était très présente dans ma famille et notamment du coté de ma mère. Mais plutôt de manière inconsciente je pense et chez moi, cela a eu l’effet d’une restriction +++

    1. Merci Karine pour votre commentaire.
      Je suis heureuse que l’écoute de cet épisode ait pu vous aider à prendre conscience de ces fonctionnements et de ces pensées grossophobes, ainsi que de l’impact qu’ils ont pu avoir sur vous.
      Le travail de déconstruction peut demander du temps mais il est possible 😌

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