Dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, j’ai décidé de vous parler du culte de la minceur. J’ai eu la chance d’être invité par Mathilde Arnaud à participer au sommet « Courageuse et vulnérable » et… je me suis dit que cette intervention aurait également toute sa place ici ! Je vous propose donc, pour commencer, de faire un état des lieux. Quelle est vraiment la place de la culture de la minceur dans notre société ? Par cet état des lieux, vous comprendrez peut-être à quel point notre société est grossophobe… Ensuite, nous irons plus loin en nous penchant sur les effets néfastes sur notre comportement alimentaire et sur notre santé mentale. Et, enfin, parce que c’est quand même le plus important : je vous propose quelques idées simples pour commencer à vous libérer de ce culte de la minceur !
Culte de la minceur dans notre société grossophobe : qu’en est-il vraiment ?
« Définissons pour commencer ce qu’est le culte de la minceur. Ce culte ou plutôt devrais-je dire, cette vénération, nous soumet à l’impossibilité d’envisager les corps, en particulier ceux des femmes, autrement que minces. »
Que ce soit dans les films, dessins animés, publicités, réseaux sociaux… nous sommes entourés de représentations de corps minces – et musclés, tant qu’à faire. En cause le fait que c’est le seul corps qui soit jugé par notre société – y compris le corps médical – comme valable, beau, en bonne santé. Insidieusement, cette nécessité du corps mince se mêle à la valeur que nous accordons aux gens ou à nous-même.
Le culte de la minceur, dans notre société, va même plus loin que ça : non seulement le corps mince est le seul considéré comme valable, mais aussi comme normal. Avec des messages comme le « manger/bouger », on nous fait croire que si nous ne sommes pas minces, ce n’est pas normal. Si nous sommes gros·se, ou même seulement si nous avons « quelques kilos en trop », c’est que nous n’avons pas fait ce qu’il faut.
« En résumé, si nous ne sommes pas minces, c’est de notre faute et nous devrions tout faire pour sortir de cet état anormal.
Ajoutant qu’en plus, cette minceur devrait se maintenir tout au long de notre vie, de la fin de la puberté jusqu’à notre mort, nous devrions conserver à peu près le même poids et la même silhouette. »
Comment, dans ce contexte, avoir envie d’autre chose que de rester mince et d’essayer de perdre tout kilo pris ? Cette envie est bien normale, mais, malheureusement, le culte de la minceur n’est pas sans conséquence…
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Quels sont les effets de la diet culture sur notre santé mentale et nos comportements alimentaires ?
Les conséquences sur notre comportement alimentaire et sportif
Les conséquences du culte de la minceur sont nombreuses, variées et… néfaste, que ce soit pour notre comportement alimentaire, pour notre bien-être ou pour notre santé mentale.
L’un de ces effets est la perte d’écoute et même de confiance en nos signaux corporels. Nous ne savons plus écouter ce que nous dit notre corps, et, même quand on les reçoit encore, on ne les écoute pas.
« Dans ce brouhaha à propos du poids et de la santé, nous entendons beaucoup de « il faut/tu devrais/il ne faut pas ». Beaucoup de règles à propos de l’alimentation que nous internalisons. Nous mangeons donc plutôt en suivant ces règles qu’en nous fiant à nos signaux corporels. Des règles sur les aliments qui seraient bons ou pas, sur les horaires à respecter, etc… »
De plus, ces règles étant très nombreuses et rarement d’accord les unes avec les autres, nous finissons perdus, à essayer tous les plans alimentaires et régimes possibles, persuadé·e·s que nous finirons par trouver « le bon ».
« Nous dérégulons ainsi nos signaux corporels et mangeons plus avec notre tête qu’en suivant les besoins de notre corps. »
Ce dérèglement s’étend également au sport, qui est vu surtout et avant tout comme un moyen de compenser les calories prises « en excès », et non plus comme une pratique agréable, qui vise à faire du bien à notre corps et à notre mental.
Les effets sur notre santé mentale
L’impact du culte de la minceur se cache également souvent dans une mauvaise estime de soi. C’est, hélas, très logique : puisqu’on nous renvoie l’idée que si nous avons des kilos en trop, c’est de notre faute, nous avons tôt fait de nous trouver nul·le, sans volonté, incapable de tenir un engagement…
« Mettre du contrôle et des règles sur notre comportement alimentaire va nous éloigner de la possibilité de faire confiance à notre corps, et donc, à nous-même, pour savoir comment s’alimenter. Cela renforce la baisse de l’estime de soi, et nous conforte dans l’idée que notre corps n’est pas fiable, voir même que c’est notre personne dans son entièreté qui n’est pas digne de confiance. »
Enfin, un effet systématique du culte de la minceur et de la restriction qu’il induit, c’est l’apparition d’obsessions alimentaires, voire de compulsions.
« Les restrictions caloriques et cognitives vont également induire assez rapidement des obsessions alimentaires. Les envies d’aliments interdits peuvent prendre de plus en plus de place, et créer une charge mentale de plus en plus importante. »
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Oser sortir du culte de la minceur : par où commencer ?
Si vous êtes en train de lire ces lignes, c’est peut-être que vous commencez à en avoir marre, des régimes. Peut-être commencez-vous à avoir envie de mettre de la distance avec le culte de la minceur. Si c’est le cas, voici quelques actions simples pour vous aider à faire les premiers pas.
« La thérapie d’alimentation intuitive nous propose comme premier principe de, justement, sortir de la culture des régimes et de la minceur. Cette approche étant la seule à ma connaissance, à mettre ce rejet en pré-requis du travail pour sortir d’une relation compliquée avec son alimentation. »
Bien sûr, il ne s’agit que d’idées, de suggestions… à vous de voir ce qui vous convient ou non !
« Faire ce travail ne se résume pas à ranger votre balance, mais ça peut-être une première chose à faire. Ensuite, il va s’agir de repérer les pensées grossophobes qui s’invitent à votre esprit, et ce n’est pas toujours simple parce qu’elles se cachent aussi dans les « bons conseils » donnés par tout un tas de personnes, qui n’y connaissent d’ailleurs parfois rien, mais aussi, par les professionnels de santé. »
J’insiste sur le fait que le culte de la minceur a des effets certains jusque dans le corps médical. Si vous désirez vous faire accompagner, je ne peux que vous conseiller de vraiment vous renseigner avant sur les formations, ou, au minimum, sur les sensibilisations, que ce professionnel a pu suivre sur le sujet. Un professionnel de santé non-formé ni sensibilisé aux comportements alimentaires et aux TCA (trouble des conduites alimentaires) pourrait facilement faire plus de mal que de bien, même s’il ne pensera pas à mal.
« Vous renseigner, suivre des comptes de professionnels inclusifs à l’égard du poids, écouter des témoignages, suivre des comptes de personnes grosses, par exemple dans le milieu sportif, tout cela peut vous faire avancer dans la déconstruction de vos biais grossophobes. »
Pour finir, maintenant que vous êtes un peu plus conscient·e des ravages possible du culte de la minceur, je vous propose tout simplement… d’observer.
« Je vous invite à observer la culture des régimes autour de vous, à adopter un regard critique, à remettre en question. Vous allez, petit à petit, vous rendre compte que cette culture de la minceur s’immisce partout ! »
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J’espère qu’après la lecture de cet article, vous commencez à voir autrement toutes ces injonctions et idées reçues sur le poids, tant véhiculées dans notre société. Si le sujet vous intéresse, je vous suggère d’écouter l’épisode entier pour aller plus en profondeur et à vous inscrire à ma newsletter pour prolonger l’expérience.
