Bienvenue dans ce nouvel article de mon podcast sur l’alimentation, « La pleine conscience du pouvoir ». Avec Sophia Desbleds, je vous propose d’aborder le thème de l’alimentation intuitive sous un nouvel angle : celui des idées reçues. Sophia est professeure de yoga, naturopathe anti-diet-culture et thérapeute en alimentation intuitive, certifiée par les fondatrices de cette approche. Au fil de notre pratique, nous avons toutes deux constatées des interrogations et fausses croyances autour de cette thérapie. Alors, qu’est-ce que l’alimentation intuitive ? Une nouvelle injonction ? Une incitation à manger n’importe quoi n’importe quand ? Une promotion de la grosseur et une condamnation de la minceur ? Bien sûr que non… Revenons ensemble sur ces points qui nous tiennent à cœur.
L’alimentation intuitive est-elle une nouvelle injonction ?
– Bonjour Sophia ! Pour commencer, pourrais-tu nous en dire plus sur ce qui t’a amenée à avoir envie d’aborder ce sujet des idées reçues autour de l’alimentation intuitive ?
– Bonjour Anne ! Bien sûr. 😊 Je suis présente sur les réseaux sociaux et je reçois régulièrement des messages de personnes en souffrance. Elle souffre d’un mauvais rapport avec leur corps, avec la nourriture et souvent aussi avec l’activité physique. En discutant avec elles, je constate fréquemment de l’incompréhension de leur part au sujet de l’alimentation intuitive. Cela est notamment vrai par rapport au 1er principe, qui propose de rejeter la culture des régimes. Je reçois souvent des messages de gens m’expliquant qu’ils sont un peu gênés par cette approche parce qu’ils vivent cela comme une nouvelle injonction. Ils souffrent de l’injonction de la minceur, de l’injonction de manger sain et d’avoir un « healthy lifestyle »… Mais, maintenant qu’ils suivent des comptes qui se disent anti-diet-culture et pro alimentation intuitive, ils ont l’impression d’être soumis à une nouvelle injonction. Ils ont le sentiment qu’ils « ne devraient pas » avoir envie de mincir. Pourtant, c’est quelque chose que ces personnes désirent très fort et elles n’arrivent pas à faire autrement que de ressentir ça. Cela les culpabilise beaucoup et au final, elles se retrouvent dans une situation inconfortable. Elles m’expliquent ça ainsi : « Je culpabilise quand je n’arrive pas à mincir, donc quand je suis dans la diet-culture… mais je culpabilise aussi quand j’essaie d’être dans la voie de l’anti-diet-culture. Je me dis que je ne suis bonne à rien. Je n’arrive ni à mincir ni à ne pas avoir envie de mincir. ».
– Du coup, est-ce que tu voudrais bien redéfinir ce 1er principe ? Que sont le culte de la minceur et la diet-culture d’un côté, et qu’est-ce que nous entendons par « rejeter la culture des régimes » d’un autre côté ? En somme, qu’est-ce que l’alimentation intuitive dénuée d’idée reçue ? À qui, à quel type de situation s’adresse-t-elle ?
– La culture des régimes, c’est la culture dans laquelle nous baignons. En France et en Occident, ce qui est valorisé, c’est la minceur et notre capacité à contrôler, à être en maîtrise. Il existe une idée associée à cela, qui dit que nous avons une valeur morale supérieure quand nous sommes quelqu’un qui maîtrise, qui gère. Il est perçu comme meilleur d’être une personne qui ne se laisse pas déborder par ses envies et par ses émotions. Tout cela est associé à notre culture judéo-chrétienne. C’est clairement exprimé dans le Christianisme : l’idée de manger au-delà de sa faim, par gourmandise, c’est de la gloutonnerie. C’est mal vu et ça nous donne l’idée que la personne qui se laisse aller dans ces péchés est quelqu’un ayant une valeur morale inférieure. Notre culture occidentale est très imprégnée de la culture des régimes pour plein de raisons. Celle que je viens d’évoquer n’en est qu’une. L’alimentation intuitive, elle, répond à la souffrance issue de la diet-culture. Certaines personnes sont torturées par ce culte de la minceur. L’alimentation intuitive est une approche adaptée si nous souffrons de ça. Mais ce n’est pas forcément pas quelque chose que tout le monde devrait s’approprier !
– Effectivement ! C’est déjà un élément qui fait que ce n’est pas une injonction. L’idée n’est pas de convaincre la terre entière de sortir de cette culture. Il y a des personnes auxquelles ça peut convenir et qui ne se sentent pas torturées, pour reprendre ton terme. En effet : les personnes qui arrivent jusqu’à nous souffrent… Mais ce n’est pas forcément le cas de tout le monde.
– Parfois, la souffrance de ces personnes que viennent à nous est évidente : elles le savent et arrivent à le formuler. D’autres personnes en revanche n’arrivent pas à l’exprimer. Certains n’ont pas encore identifié qu’elle baigne dans une culture où la minceur est extrêmement valorisée et où la rondeur et la grosseur sont extrêmement dévalorisées. Certaines ne se rendent même pas compte qu’elles souffrent et elles font de leur mieux pour se conformer à la minceur. Mais si leur corps n’est pas fait pour cela, ça entraîne beaucoup de souffrance, même si tout le monde ne le perçoit pas. L’alimentation intuitive répond à cela. Si une personne identifie cette souffrance, alors cette approche pourra l’aider et ce, entre autres avec ce principe numéro 1. Ce n’est pas le 1er principe pour rien… Il est fondamental parce qu’avant de chercher à améliorer son comportement alimentaire, il faut comprendre pourquoi ça ne va pas. Cette invitation au rejet de la diet-culture nous aide à comprendre l’aspect sociologique du sujet. Les problèmes en lien avec l’alimentation et le rapport au corps sont souvent multifactoriels. Cependant, l’un de ces facteurs principaux est la sociologie, la psychologie sociale.
Quelle est la place du culte de la minceur dans nos vies ?
– Le contexte dans lequel nous baignons a une grande importance. C’est bien cela que tu veux dire ?
– Exactement. C’est à ces personnes-là que s’adresse cette approche, à celles qui souffrent de l’injonction à la minceur. Évidemment et je le souligne puisque je reçois souvent des messages de cet ordre-là : l’idée n’est pas de remplacer une injonction par une autre. L’idée n’est pas de culpabiliser les gens qui ont envie de mincir. Dans une société comme la nôtre, ou la grosseur et la rondeur sont extrêmement dévalorisées, c’est normal d’avoir envie de se conformer à la minceur. C’est tout à fait humain ! Nous avons besoin de nous sentir aimé, valorisé, validé, approuvé, etc. par son groupe d’appartenance. Cette envie est normale. L’alimentation intuitive prend cela en compte et propose une thérapie en 10 principes…
– Et c’est important de rappeler qu’il y en a 10 !
– Oui ! Il ne s’agit pas que de rejeter la culture des régimes. Ça ne se limite pas à ça et il ne s’agit que du principe n° 1. Qu’est-ce que l’alimentation intuitive ? Répondre que « c’est une approche anti-diet-culture » sans plus de précision serait une réponse très incomplète. L’alimentation intuitive repose sur 10 principes et elle propose, d’une manière large, de faire la paix avec qui nous sommes et avec le corps que nous avons. Pour autant, il ne s’agit pas de se blâmer ni de culpabiliser à chaque fois que nous avons une pensée en lien avec la minceur. Vous avez le droit de vous dire, par exemple : « Quand même, j’aimerais bien avoir moins de ventre… » ou « J’aimerais bien que mes jambes soient plus fines. ». Quand ça arrive, ayez de l’auto-compassion. Rappelez-vous que vous avez ce genre de pensées parce que vous baignez dans une culture qui vous apprend que vous n’êtes pas assez bien tant que vous n’êtes pas parfaitement conforme aux exigences. Il ne faut pas se culpabiliser d’avoir ce genre de pensées car, encore une fois, c’est tout à fait normal. Ça l’est d’autant plus si vous avez passé votre vie à vous répéter que vous n’étiez pas assez bien si vous n’avez pas un corps comme ci ou comme ça. Quand je parle d’auto-compassion, ce que je suggère, c’est d’ajouter une autre pensée derrière cette envie de mincir. Ça vous aidera à l’accueillir. Et je précise que « l’accueillir » ne veut pas dire « la poursuivre ». 😉
– En effet, il ne s’agit pas de se laisser embarquer par elle et de repartir dans de la restriction ou des actions allant dans ce sens.
– Exactement. Le terme « action » est bien choisi. L’idée n’est pas d’agir suite à cette pensée, mais plutôt de s’observer. Le but est plutôt de se dire : « Tiens, cette pensée est encore là. Elle revient et elle revient très régulièrement. Ce n’est pas facile et c’est peut-être même douloureux, mais ça ne veut pas dire que je suis en train d’échouer dans ma thérapie d’alimentation intuitive. Ça veut juste dire que je suis humaine dans cette société occidentale. ». C’est important de se rappeler ça et ainsi, d’apporter de l’auto-compassion. C’est capital d’avoir conscience que nous faisons de notre mieux et que cette pensée est (malheureusement) normale dans une société grossophobe. Ces pensées ne doivent pas être diabolisées. Mieux vaut les accueillir et les comprendre. Le principe 1 de l’alimentation intuitive nous invite à nous questionner sur cette envie de minceur.
– Tout à fait. Ça n’a rien à voir avec une nouvelle injonction qui nous dirait : « Je ne dois surtout plus penser ça, sinon c’est mal et Sophia ou Anne me grondera ! ». Non, ce n’est pas du tout ça l’idée. 😊
Que propose cette thérapie par rapport à la volonté de perdre du poids ?
– Voilà. Personne ne grondera ni ne jugera personne. D’ailleurs, il ne faut pas le faire de soi à soi non plus ! Ne vous grondez pas vous-même. Ce que cette approche suggère, c’est juste de remettre cette pensée à sa place. Elle propose de réaliser qu’elle est normale dans cette société occidentale et que si nous habitions en Mauritanie ou au Niger, nous aimerions peut-être la grosseur et la rondeur, car c’est qui est valorisé là-bas à l’heure actuelle. Il est capital de comprendre le contexte dans lequel nous vivons, entre autres pour apporter de l’auto-compassion autour de ce type de pensée. Un autre point souvent mal compris avec ce 1er principe, c’est le fait de ne pas chercher à poursuivre nos envies de mincir. Nous l’avons expliqué : il s’agit d’accueillir cette pensée… et de ne pas la poursuivre. L’alimentation intuitive invite à ne pas réaliser d’action à la suite de cette pensée. Par exemple, si tu te dis : « Alala, qu’est-ce que je n’aime pas telle ou telle zone de mon corps. Elle est trop grosse… ». L’alimentation intuitive répond qu’elle te permettra de faire la paix avec ton corps et ta nourriture. Mais, pour que cela opère et puisse fonctionner, il y aura besoin de ne pas poursuivre cette envie de mincir. La démarche proposée dans le principe 1, c’est de l’observer et de se dire : « OK, j’ai envie de mincir et il y a plein de raisons qui explique cela mais je ne vais rien mettre en place pour suivre cette pensée ». Il s’agit de ne pas suivre de perte de poids intentionnelle. Le terme « intentionnelle » est vraiment hyper important. Là aussi, il y a beaucoup d’incompréhensions… Beaucoup de gens me demandent si perdre du poids est mal selon l’alimentation intuitive. Je comprends cette confusion bien sûr, car c’est un sujet complexe ! Mais puisque j’ai l’occasion d’essayer de clarifier les choses : non, l’alimentation ne dit pas que c’est mal de perdre du poids. Elle dit que, si nous souhaitons suivre cette démarche-là pour faire la paix avec son corps et son alimentation, il ne faut plus suivre l’envie de perte de poids intentionnelle. Nous ne pouvons pas nous dire « Je vais suivre tous les principes de l’alimentation intuitive… sauf le 1. ». Encore une fois, je répète que cette envie est normale. Ce qui change la donne, c’est ce que nous mettons en place.
– Et oui… Il s’agit d’un processus, qui se suit un pas après l’autre. Mais quoiqu’il en soit, si nous n’avons pas l’intention d’aborder les choses autrement, nous ne pourrons pas avancer pour le reste. Si nous nous disons : « OK, je me donne la permission inconditionnelle de manger… Mais il faudrait quand même je fasse gaffe parce que si je ne maigris pas, ça ne me va pas. », ça n’a pas de sens.
– Ça n’a pas de sens et ça ne fonctionnera pas, exactement. C’est antinomique. Ce n’est pas la solution et c’est pour ça que l’alimentation intuitive nous invite à mettre de côté cette envie de perdre du poids. En fait, je pense que le terme est mal choisi… Nous pouvons le traduire comme ça : il faudrait mettre de côté l’envie de perdre du poids.
– Je ne suis pas tout à fait d’accord…
– Je pense que le terme « envie » n’est pas forcément bien choisi non plus. Il faudrait peut-être plutôt dire « la poursuite de la perte de poids intentionnelle ».
– Peut-être oui. Mais c’est plus avec « mettre de côté » que je ne suis pas tout à fait d’accord. Je dis ça parce que, quand j’ai découvert l’approche d’alimentation intuitive, j’étais encore très imprégnée de la culture des régimes. Je voulais faire la paix avec mon alimentation, mais sans grossir. Je me disais : « OK, je vais mettre la perte de poids de côté… Je vais suivre ce programme et je perdrais du poids après. ». Tu vois ce que je veux dire ? L’expression « mettre de côté » me donne cette sensation que nous pouvons mettre juste cette envie entre parenthèses, mais avec la possibilité de la reprendre après. Certaines personnes me disent : « Je vais d’abord perdre du poids et après, je suivrai la thérapie d’alimentation intuitive. ». Ou alors, d’autres me disent : « OK, je vais suivre ce processus et puis je perdrais du poids après. ». C’est pour ça que la forme « mettre de côté » me chiffonne.
– Je vois. 😊 C’est peut-être « de côté » qui ne va pas… En tout cas, ça crée de la confusion. Ce que moi j’entends avec cette expression, c’est qu’à chaque fois que j’ai cette pensée de perdre de poids, je dois la balayer, disons. Je tâche de « la mettre sur le côté » dans le sens de « l’enlever de ma route », « m’en débarrasser ».
– D’accord. Ce n’est pas « je la mets de côté en attendant »…
– Non, ce n’est pas « je la garde sous le coude pour plus tard ». 😉
– Voilà d’où vient notre divergence ! Moi, c’est ça que je comprends, quand j’entends « mettre de côté ».
– Je vois. 😊 Effectivement, il s’agit bien de l’éloigner de nous. Quand j’avais ce type de pensées, j’essayais de revenir dans la voie de l’anti-diet-culture en revenant dans mon approche d’alimentation intuitive. J’essayais de me rappeler que je cherchais à m’affranchir de la culture des régimes et à ne plus me conformer à l’injonction de la minceur. Nous nous conformons à plein d’autres injonctions car c’est le jeu de la vie en société… C’est d’ailleurs parfois souhaitable ! Mais si cette injonction-là spécifiquement vous fait mal, si elle vous fait souffrir, alors mettez-la de côté, écartez-la. « Jartez-la », si on peut dire ça comme ça. 😉 Mais, comme nous le disions plus haut, ce sont surtout les actions qu’il faut mettre de côté. L’envie, elle, il faut la comprendre. Nous l’avons évoqué : le mot « envie » n’est peut-être pas le bon. Pour moi, nous devrions sans doute plutôt parler d’actions, de quête ou de poursuite de la perte de poids intentionnelle, par exemple. Je pense que c’est de ça dont il faut s’éloigner, alors que l’envie, il faut la comprendre. Je pense que c’est même une très bonne chose de s’y confronter et de se questionner : « Pourquoi ai-je tant envie de mincir ? D’où est-ce que ça vient ? ». Ce sont des questions que nous pourrions se poser en même temps que : « qu’est-ce que l’alimentation intuitive ? » et « Est-ce cette démarche est faite pour moi ? ».
– Oui, tout à fait. « Qu’est-ce qui a construit cette envie ? ». Cela permet de pouvoir, justement, prendre de la distance avec elle.
– Voilà. Ceci étant, il y a plein de façons de faire et nous pourrions en parler pendant des heures ! Il existe tous les outils proposés dans la démarche d’alimentation intuitive, ainsi que d’autres démarches aussi, d’ailleurs. Ce qui peut beaucoup aider, au-delà des thérapies, c’est la compréhension historique, c’est de comprendre que l’injonction à la minceur n’a pas toujours été là… À l’échelle de l’Histoire, c’est même plutôt la rondeur qui était valorisée, alors que la minceur était dévalorisée. Elle renvoyait aux personnes pauvres, parce qu’elles n’avaient pas assez d’argent pour se nourrir correctement.
Est-ce que l’alimentation intuitive ignore les notions de bonne nutrition ?
– Je reviens à ce que nous disions au début quant à l’idée reçue que cette thérapie amène de nouvelles injonctions. Nous entendons souvent qu’elle remplace le diktat de la minceur par des injonctions à la grosseur, à mal manger, à faire n’importe quoi au niveau nutritionnel, etc.
– Nous croisons souvent ça, oui. Hélas, il y a de la mauvaise compréhension. Nous entendons souvent qu’être anti-diet-culture, c’est être anti-manger sainement. Comme si l’alimentation intuitive disait que manger sainement est quelque chose de mal… Pour commencer, qu’est-ce que ça veut dire « manger sainement » ? C’est assez compliqué à définir ! Ma définition est toute autre que ce que nous entendons souvent. Pour moi, manger sain, c’est avant tout avoir un comportement alimentaire sain, qui nous permet de manger varié, adapté à nos besoins, etc. Et quand je dis « varié », je parle bien de tout : des fruits et les légumes bien sûr, mais aussi des protéines…
– Ainsi que des Kinder Bueno©, mais pas que ! 😉
– Exactement ! Des fruits et des légumes, mais aussi des Kinder Bueno©, sans pour autant ne manger QUE des Kinder Bueno©. Et surtout : quand nous mangeons un Kinder Bueno©, il s’agit d’être en paix. C’est ça aussi, manger sainement, à mes yeux : pouvoir manger un Kinder Bueno© et être en paix, être sereine, sans avoir l’impression que notre valeur morale s’effondre. C’est ne pas avoir l’impression que, d’un coup, nous allons nous métamorphoser physiquement, ne pas avoir le sentiment que nous nous empoisonnons, etc. Avec la montée de l’orthorexie, nous nous rendons bien compte que beaucoup de personnes ont cette croyance qu’en mangeant de temps à autre des produits transformés et sucrés comme les Kinder Bueno©, nous nous empoisonnons, littéralement.
– Je précise que ce podcast n’est pas sponsorisé par Kinder© ! 😉
– Hihi. 😊 Ceci étant, effectivement, sur le plan nutritionnel, ce n’est pas un aliment incroyable. Nous pouvons le dire ! Nous y trouvons du sirop de glucose, des graisses hydrogénées, des additifs, etc. Je n’ai aucun problème à être factuelle sur le fait qu’un Kinder Bueno© est loin d’être idéal sur le plan nutritionnel. De ce point de vue-là, il y a bien mieux. Mais, pour beaucoup de personnes : c’est idéal sur le plan gustatif, ça apporte beaucoup de plaisir, c’est financièrement relativement accessible, etc. Chacun ses raisons ! L’idée, c’est de pouvoir en manger sans se torturer derrière.
– C’est ça. N’oublions pas que le 10e principe de la thérapie d’alimentation intuitive parle de nutrition bienveillante ! Ce n’est pas pour rien que nous en parlons en dernier. Moi, je vois vraiment ça comme ça un puzzle, avec un chapeau qui serait le principe 1, puis quelque chose qui ruisselle et forme un tout. Ce n’est pas comme s’il fallait absolument intégrer le 1, puis ensuite le 2, puis ensuite le 3 et ainsi de suite.
– Tout à fait ! D’ailleurs, selon la personne que j’ai en face de moi, je peux travailler les principes dans le désordre. Même si, effectivement, le premier est essentiel. Mais pour certaines personnes, il n’est pas audible tout de suite, donc il faut y aller doucement.
Qu’est-ce que l’alimentation intuitive sans à priori ? | En résumé
– Tout à fait. Je vois que nous arrivons tranquillement à la fin de cet article. Pourrais-tu résumer en quelques mots ce que nous venons de dire sur les idées reçues autour de cette thérapie ? Qu’est-ce que l’alimentation intuitive et plus largement l’anti-diet-culture, si ce ne sont pas de nouvelles injonctions ?
– Je dirais qu’à mon sens, l’anti-diet-culture est un mouvement qui est là en réaction à l’injonction de la diet-culture. Ce mouvement n’existerait pas s’il n’y avait pas cette injonction à la minceur. Pour moi, l’anti-diet-culture ne nous impose pas de ne pas désirer perdre du poids. Si elle a pour 1er principe de rejeter la culture des régimes, c’est pour nous inviter à rejeter la diet-culture dans un but thérapeutique avant tout. Après, si nous souhaitons aller plus loin au travers du militantisme, c’est autre chose. Mais l’alimentation intuitive, c’est avant tout une approche thérapeutique pour les personnes qui souffrent de l’injonction de la minceur. Ceux qui ne se sentent pas concernés ne sont pas obligés de s’intéresser à tout ça. 😊 Si nous abordons l’alimentation intuitive comme une solution proposée aux personnes qui souffrent de la diet-culture, à mon sens il n’y a pas lieu de parler de nouvelle injonction.
– J’espère que cette idée reçue sera un peu dégommée grâce à cet article. 😊 Sophia, comment est-il le plus simple de te contacter, pour les personnes qui le souhaitent, que ce soit pour discuter de ce sujet ou au sujet de ton activité de professeur de yoga et de naturopathe ?
– Vous pouvez me retrouver sur mon site internet ou sur mon compte Instagram. 😊
– Je te remercie beaucoup Sophia, d’être venue discuter avec moi. À très bientôt !
– Avec grand plaisir ! Pour ma part, je te félicite pour ce podcast, pour tout ce travail que tu mets en place pour diffuser les messages, suggestions et encouragements (et non injonctions 😉) de l’anti-diet-culture ! Bravo, nous avons besoin de podcasteuses comme toi !
Si vous aviez des à priori quant à la thérapie d’alimentation intuitive, nous espérons que cet article vous aura apporté un nouvel éclairage dessus. Vous savez maintenant qu’il ne s’agit pas de ne plus avoir le droit de désirer être mince, ni de manger des sucreries toute la journée. Vous savez qu’il s’agit plutôt de regarder notre volonté de mincir pour ce qu’elle est et d’aborder son alimentation et son corps avec un autre regard que celui de notre société occidentale actuelle. Vous savez qu’il ne s’agit pas de prôner la malbouffe et la grosseur, mais simplement de ne pas se jeter la pierre lorsque nous mangeons quelque chose pour le plaisir, par exemple. Si vous désirez échanger plus longuement sur le sujet et voir si cette thérapie est faite pour vous : je vous attends sur mon compte Instagram ! 😊